Rechercher
Rechercher

À La Une - russie

Frappes russes en Syrie : doutes sur les cibles visées

L'approche russe "tournera mal" si elle se fixe pour unique objectif de défendre le régime de Bachar el-Assad, avertit le chef du Pentagone.

A Washington, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a estimé mercredi que les frappes russe en Syrie ne visaient probablement pas le groupe Etat islamique. Mark Wilson/Getty Images/AFP

L'aviation russe a mené mercredi ses premiers bombardements en Syrie à la demande du président Bachar el-Assad, une intervention militaire qui a immédiatement suscité des doutes parmi les Occidentaux concernant les cibles réellement visées, Etat islamique ou rebelles.

Ces bombardements sont intervenus quelques heures avant que la Russie ne présente à l'Onu un projet de résolution visant à "coordonner toutes les forces qui font face à l'Etat islamique et aux autres structures terroristes".

Mais il n'aura pas fallu longtemps pour que la France, puis les Etats-Unis, émettent des doutes et des réserves sur le choix des cibles choisies par l'armée russe. Il y a "des indications selon lesquelles les frappes russes n'ont pas visé Daech", acronyme arabe du groupe Etat islamique, a déclaré à New York le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, ajoutant qu'il "faudrait vérifier quels étaient les objectifs" des avions russes.
"Ce n'est pas sur Daech qu'ils (les Russes) ont frappé, c'est sans doute sur les groupes d'opposition, ce qui confirme qu'ils sont davantage dans le soutien au régime de Bachar el-Assad que dans la lutte contre Daech", a également affirmé une source diplomatique française sous couvert d'anonymat.

A Washington, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a lui aussi estimé que les frappes ne visaient probablement pas l'EI. "Il semble qu'elles étaient dans des zones où il n'y avaient probablement pas de forces de l'EI", a-t-il dit. L'approche russe "tournera mal" si elle se fixe pour unique objectif de défendre le régime de Bachar el-Assad, a-t-il averti.

Washington est disposé à accueillir favorablement les bombardements russes s'ils visent "réellement" l'EI, a indiqué de son côté le secrétaire d'Etat américain John Kerry.

 

(Repère : Les groupes présents dans les zones visées par les frappes russes en Syrie)

 

L'aviation russe affirme avoir procédé à des "frappes de précision", détruisant notamment des "équipements militaires", des moyens de communication et des "stocks d'armes et de munitions" de l'EI.

La télévision officielle syrienne a confirmé que les frappes russes avaient eu lieu dans les provinces de Hama (nord-ouest) et Homs (centre), tandis que l'armée syrienne a mené un raid dans la région de Lattaquié (nord-ouest).

Selon le chef de l'opposition syrienne en exil, Khaled Khoja, les frappes de Homs ont tué 36 civils "innocents" dans "des zones qui ont combattu" les jihadistes de l'EI. "Les Russes ont choisi ces régions parce que ce sont des régions où le régime de Bachar a subi des défaites", a expliqué à l'AFP le politologue libanais Zyad Majed. "Daech n'a aucune présence à Lattaquié et Hama, et a une présence limitée à Homs. Manifestement, les Russes ciblent plus Jaish al-Fatah (une coalition d'islamistes, ndlr) et des zones de l'Armée syrienne libre que Daech", a-t-il ajouté.

 

(Repère : Les armes déployées par la Russie en Syrie)

 

Moscou, au centre du jeu
L'accélération de l'engagement de Moscou s'inscrit sur fond de bras de fer entre le président américain Barack Obama et son homologue russe sur le sort à réserver à Bachar el-Assad, "tyran" pour l'un et rempart contre l'EI pour l'autre.

La Russie intervient aussi loin de son territoire pour la première fois depuis 36 ans: en 1979, il s'agissait pour les troupes soviétiques d'envahir l'Afghanistan. Elle rappelle ainsi qu'elle est un soutien indéfectible au président syrien, toujours au pouvoir après plus de quatre ans d'une guerre qui a fait plus de 240.000 morts.
"Le seul moyen de lutter efficacement contre le terrorisme international -- en Syrie comme sur les territoires voisins -- (...) est de prendre de vitesse, de lutter et de détruire les combattants et les terroristes sur les territoires qu'ils contrôlent et ne pas attendre qu'il arrivent chez nous", a résumé mercredi Vladimir Poutine.

 

(Lire aussi : Quelle est exactement la position de Poutine sur la Syrie ?)

 

Assad et l'opposition
L'homme fort du Kremlin a parallèlement appelé Bachar el-Assad au "compromis" avec l'opposition tolérée par le régime. "Le règlement définitif et durable du conflit en Syrie n'est possible que sur la base d'une réforme politique et d'un dialogue avec les forces saines du pays", a-t-il déclaré, ajoutant que le président syrien était "prêt à un tel processus".

Il a en outre affirmé que les bombardements étaient conformes au droit international puisqu'ils répondaient à une demande d'aide militaire formulée par la présidence syrienne, qui a confirmé qu'une lettre en ce sens avait été envoyée par M. Assad, à défaut d'une résolution à l'Onu.

Le président russe a également confirmé que le dispositif ne concernait que des frappes aériennes en soutien aux forces gouvernementales, excluant ainsi l'engagement de troupes au sol. La Russie est montée en puissance en Syrie durant l'été, et surtout en septembre, en déployant avions, hélicoptères, tanks et soldats dans le nord-ouest du pays et en construisant une base dans l'aéroport de Lattaquié. Elle a intensifié ses livraisons d'armes à l'armée régulière syrienne.

Parallèlement, Vladimir Poutine a cherché, y compris lundi à la tribune de l'Onu, à convaincre la communauté internationale de former une "large coalition antiterroriste" contre l'Etat islamique, incluant Damas et Téhéran. Barack Obama, qui mène sans grand succès depuis un an une vaste campagne contre le groupe jihadiste, ainsi que le président français François Hollande ont rejeté cette idée et insistent sur la nécessité d'un "nouveau dirigeant" à Damas.

 

Lire aussi
Quel État syrien avec ou sans Bachar el-Assad ?

Riyad n'exclut pas le recours à la force "militaire" pour chasser Assad

Peut-il y avoir un gouvernement de transition en Syrie ?

La rébellion syrienne rejette l'ouverture de l'Occident vers Assad

Assad est encore au pouvoir parce que ses opposants sont trop divisés

Poutine sort de son isolement en se plaçant au centre du jeu syrien

L'aviation russe a mené mercredi ses premiers bombardements en Syrie à la demande du président Bachar el-Assad, une intervention militaire qui a immédiatement suscité des doutes parmi les Occidentaux concernant les cibles réellement visées, Etat islamique ou rebelles.
Ces bombardements sont intervenus quelques heures avant que la Russie ne présente à l'Onu un projet de résolution...

commentaires (8)

Tout ce qu'ils recherchent, c'est sauver la face ainsi que celle de leur protégé aSSadiot en pleine débâcle.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

07 h 19, le 01 octobre 2015

Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • Tout ce qu'ils recherchent, c'est sauver la face ainsi que celle de leur protégé aSSadiot en pleine débâcle.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 19, le 01 octobre 2015

  • Il est donc confirmé que l'aviation russe à viser l'opposition au petit Hitler Il faut re-écouter les discours de Poutine depuis la Crimée, l'Ukraine et la Syrie Et tenter de découvrir mensonge et vérité dur, dur

    FAKHOURI

    20 h 08, le 30 septembre 2015

  • Comment fabius peut il savoir que les russes n'ont pas fait mouche ?? Il n'a personne sur le terrain , a moins que cela soit les bacteries elles memes qui l'informent, et alors si c'est elles , lui qui va t il frapper en Syrie et en Irak ? Alors que Poutine l'homme fort du monde moderne a comme allies des resistants et un heros parmi eux , pour le guider sur le terrain . L'avenir nous dira qui frappe efficacement ou pas , messieurs les huluberlus qui veulent donner des lecons de strategie militaire , alors que leur camp patauge dans l'esbrouffe totale .

    FRIK-A-FRAK

    18 h 48, le 30 septembre 2015

  • Qui nous assure que les frappes russes à HOMS sont bien adressées à l'EI ? Toujours l'esbroufe russe comme en Ukraine et en Crimée Poutine ferait mieux de passer le weekend à St-Petersbourg (sa ville natale) à savourer les GOLUBTSI et humer l'air calmant de cette ville en automne Sacré Poutine c'est bien de profiter de la maison BAN pour pétarader

    FAKHOURI

    18 h 04, le 30 septembre 2015

  • Les frappes ont commence mr delegue fabius flanque de son hollandouille , regardez bien l'efficacite face a l'esbrouffe occicon . Les frappes des forces en presence russo/resistantes seront autrement plus ciblees que ce que nous annoncent des huluberlus sur comment faire la guerre a des bacteries .

    FRIK-A-FRAK

    15 h 52, le 30 septembre 2015

  • LES NOUVEAUX SOVIETS... OSERAIENT-ILS DES FRAPPES AERIENNES CONTRE L,ASL ? LE BORDEL S,ELARGIT... ET LES RISQUES AUGMENTENT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 15, le 30 septembre 2015

  • C'est delegue fabius flanque de son hollandouille qui doit ravaler sa langue . il disait que Poutine parle mais ne frappe pas , qu'il ouvre bien les yeux sur les vrais cibles des bacteries , et pas des frappes bidons des coalitions qui ont servis a faire avancer les bacteries, leurs allies .

    FRIK-A-FRAK

    13 h 36, le 30 septembre 2015

  • Vu que Fabius disait hier ..que la Russie n'a pas frappé l'EI ...il a perdu encore une occasion de se taire....!

    M.V.

    13 h 33, le 30 septembre 2015

Retour en haut