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Liban - Développement

La nouvelle vie du port de pêche de Jounieh

Les nouvelles installations du port ont été inaugurées hier. Les travaux entrepris entraîneront une réelle amélioration de la vie des pêcheurs.

Le port de Jounieh.

Deux cent vingt-six mille dollars : tel est le budget total débloqué par l'USAid (le Fonds américain pour le développement international) à travers le programme d'aides Baladi (Building Alliance for Local Advancement Development and Investment) pour le réaménagement du port de Jounieh. Le projet a été exécuté par la Fondation René Moawad en collaboration avec les ONG Beyond Beirut et Biat, et en partenariat avec la municipalité de Jounieh et la coopérative de pêche.

La cérémonie inaugurale a eu lieu hier en présence des ambassadeurs des États-Unis, David Hale, et d'Uruguay, Marta Inès Pizzanelli, de la directrice de l'USAid au Liban, Carolyn Bryan, du directeur exécutif de la Fondation René Mowad, Michel Moawad, de Nehmetallah Abi Nasr, député du Kesrouan, du président du conseil municipal de Jounieh, Antoine Frem, du Mgr Youhanna Khoury, représentant le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, du caïmacam du Kesrouan, Joseph Mansour, représentant le mohafez du Mont-Liban, Fouad Fleyfel, d'un représentant du directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, et d'un grand nombre de présidents de conseils municipaux et de notables du Kesrouan.
Les 226 000 dollars ont permis une remise à neuf des installations du port de pêche, dont les locaux devenaient désuets. Le but : donner un souffle nouveau à la coopérative de pêche en soutenant l'activité économique et en améliorant le quotidien des pêcheurs et de leurs familles respectives.

Le port avait été construit « sous le mandat du président Fouad Chéhab et n'avait jamais été entretenu ou développé depuis », a rappelé Antoine Frem avant d'exposer une série de mesures pouvant améliorer le secteur de la pêche. « Les ressources piscicoles et le métier de pêcheur constituent une richesse qui est cependant dilapidée au Liban », a déploré M. Frem, qui a jugé indispensable de mettre en place une stratégie globale pour un développement des richesses maritimes correspondant aux normes écologiques internationales ainsi qu'au principe du développement durable.

Une modernisation de toutes les ailes
Concrètement, les travaux entrepris au port ont permis une extension de l'atelier de réparation des bateaux, une reconstruction et un rééquipement des bureaux de la coopérative, des lieux de vie commune des pêcheurs ainsi que du centre de tri et de stockage des poissons qui répond désormais aux normes internationales.
Cette modernisation aura un impact certain sur les ventes, avec l'amélioration des stations de vente de poissons et des cuisines qui permettent de fournir du poisson cuit ou cuisiné aux clients, à emporter ou manger sur place. En développant l'aire réservée au public et en équipant les cuisines pour répondre aux normes de sécurité alimentaire et de manutention, la coopérative cherche à attirer plus de clients pour accroître ses ventes. Les habitants de Jounieh mais aussi des visiteurs de partout pourront désormais venir déguster des « fish and chips » faits avec des poissons frais au port.

Dans son discours, Michel Moawad a souligné l'importance du projet au niveau du développement économique et humain « dans la mesure où il contribue à améliorer les aptitudes techniques » des pêcheurs, « ce qui se répercutera positivement sur leurs conditions socio-économiques ». Le projet, a encore expliqué M. Moawad, sera également bénéfique pour les pêcheurs des villages limitrophes tels que Tabarja, Akaybé ou encore Bouar où près de 150 familles pourront en profiter. Le directeur de la Fondation René Moawad a déploré le peu d'attention que l'État accorde aux pêcheurs « qui n'ont aucune sécurité sociale et médicale », avant de se féliciter de ce que la municipalité de Jounieh a pu décrocher le projet. « Elle fait partie des 9 municipalités dont les projets soumis au programme Baladi ont été retenus sur un total de 50 présentés dans une première étape », a-t-il précisé, en expliquant que 24 projets ont été retenus pour la deuxième étape.
M. Moawad a fait observer que l'importance du réaménagement du port de Jounieh « réside également dans le fait qu'il représente un modèle de collaboration réussie entre trois composantes de la société, parmi les autorités locales et les ONG ».

Il convient de préciser dans ce cadre que l'USAid finance pour 25,9 millions de dollars divers projets de développement sur l'ensemble du territoire national, à travers le programme Baladi. Ceux-ci sont exécutés par la Fondation René Moawad « qui montre ainsi qu'elle est transrégionale, transcommunautaire et qu'elle transcende également les alignements politiques », a affirmé Michel Moawad. Le programme Baladi se poursuit jusqu'en 2017. Il soutient des projets exécutés dans 17 municipalités, mais qui sont en fait bénéfiques pour 58 autres et qui permettent d'améliorer les conditions de vie de plus de 100 000 personnes.

À son tour, David Hale a mis l'accent sur l'importance du partenariat entre la société civile et les autorités locales, avant d'annoncer le déblocage de 66 millions de dollars pour le financement de projets devant soutenir les petites entreprises. Rappelant que les États-Unis ont commencé depuis les années 90 à financer des projets locaux de développement, il a exprimé l'espoir que les Libanais s'inspireront de ce projet pour améliorer l'avenir de leur pays.

 

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commentaires (2)

Prions que jamais les salafowahabites n'accedent a cet endroit magique .

FRIK-A-FRAK

13 h 54, le 30 septembre 2015

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Commentaires (2)

  • Prions que jamais les salafowahabites n'accedent a cet endroit magique .

    FRIK-A-FRAK

    13 h 54, le 30 septembre 2015

  • Lorsque je nageais à l'endroit même du port de pêche, la plupart des "notables de Jounieh" n'étaient pas encore nés. En ces temps-là, les pêcheurs étendaient cinq ou six filets "jaroufi" en même temps sur la grève de sable et de graviers. Maintenant, ni sable ni graviers on ne peut plus même ramasser cinq galets le long de la plage totalement disparue sous le béton des chabbiha. Jadis les pêcheurs de Minet-Jedidi, n'avaient ni bureaux de coopérative ni lieux de vie, mais il y avait des floukas à rames, des poissons et de la joie de vivre.

    Un Libanais

    12 h 03, le 30 septembre 2015

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