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Technologies - Tribune

Les robots de compagnie sont-ils nos amis ?

Les robots «domestiques» sont parmi nous. Ils s'immiscent dans nos vies, pour des usages allant de la domotique à l'accompagnement des personnes âgées. Il y a Nao pour les autistes et maintenant Romeo pour les personnes âgées, venant du même laboratoire de recherche en France. Il y a les robots-animaux et autres robots de compagnie, Aibo de Sony, robot-animal de compagnie, et le robot-animal peluche lui aussi japonais, Paro. Il y a encore Asimo le robot de compagnie, japonais encore, ou Keecker le partenaire dans les tâches de la maison, pour citer quelques-uns des plus connus.
Les robots de compagnie ou d'assistance investissent les maisons, les instituts de soin et les maisons de retraite. Face à ces nouvelles technologies, on distingue deux sortes de réactions: plutôt – voire totalement – technophobe; et plutôt – voire aveuglément – technophile. Plutôt que des positions de principe, voyons ce que les robots ont à raconter.
Certains saluent les progrès technologiques issus de la robotique. Ils permettraient de faciliter la vie domestique et d'accroître le potentiel des dispositifs d'aide thérapeutique. D'autres déplorent ces évolutions qu'ils estiment négatives pour l'autonomie humaine. Pour ces individus, les robots pourraient remplacer l'être humain, détourner l'authenticité des relations humaines au profit de rapports «artificiels» entre humains et machines et, dans le pire des scénarios, créer une fusion «homme-machine», pour reprendre la polémique de la fusion homme-machine, après la fameuse expression «mon grand-père est un cyborg» (depuis qu'il a un pacemaker). Bientôt, il conviendra peut-être de dire « mon grand-père est un cyborg et il a un ami robot». La crainte associée au lien robot/humain n'est pourtant pas partagée par toutes les cultures.

Robota : de la machine-outil à la machine ennemie
Il faut rappeler que le terme robot provient du tchèque «robota», qui signifie «travail, labeur». Ce terme au sens de robot tel que nous le connaissons est employé pour la première fois dans une pièce de théâtre de Karel Capek en 1920. Les robots y sont présentés comme des outils facilitant la vie des êtres humains. Après les golems et autres monstres de Frankenstein, apparaît la crainte du robot maléfique. Avec Terminator dans les années 80, on atteint l'apogée de la représentation du robot ennemi. Terminator a une force et une détermination bien supérieures à celles des êtres humains ou des animaux, on peut craindre sa force non pas animale mais «machinale».
«Qui souhaiterait que Terminator lui indique ce qui manque dans le congélateur, qu'il divertisse ses enfants ou rappelle à sa grand-mère de prendre ses cachets? Pas de mains levées dans l'assemblée? On remballe la machine. Mais ah, Terminator voit rouge, il ne semble pas tout à fait d'accord... Sauve qui peut! Que tout le monde garde son calme!» L'injonction contradictoire semble en effet le dernier refuge dans ce type de situation. L'image peut prêter à sourire, mais c'est un peu le fantasme qui existe vis-à-vis des robots: «ils sont utiles, serviables, mais pour combien de temps?».

La différence avec le Japon : le robot a une valeur spirituelle
En Asie et tout particulièrement au Japon les robots n'ont pas du tout le même accueil qu'en Occident. On peut être étonné voire choqué de la réaction de certains Japonais devant leur Aibos hors service : ils pleurent, réclament une cérémonie funéraire. Pourtant, cela reste étonnant uniquement de l'extérieur; pour qui n'a pas connaissance des traditions japonaises inspirées du Shinto, une spiritualité liée à l'hindouisme, via la Chine, et au bouddhisme.
Les Japonais considèrent le monde comme un tout harmonieux au sein duquel chaque chose, de l'objet inerte à l'être humain, a une valeur spirituelle déterminée par sa fonction. Les robots de compagnie et d'assistance ont, tout simplement, la fonction d'assister, de divertir et de soulager les êtres humains. C'est une fonction suffisamment élevée pour qu'on lui attribue une valeur spirituelle importante.
Tous les ans, en général le 8 février, est célébrée au Japon la cérémonie des aiguilles. On appelle cette cérémonie Harikuyô. Les aiguilles usées sont piquées dans un morceau de tofu, puis enveloppées et rendues aux éléments, à une rivière ou à la mer. Cet égard pour un objet simple du quotidien témoigne du respect pour leur fonction, qui a un sens au sein d'un tout. Dans cette logique, il semble normal d'attribuer une valeur spirituelle aux robots de compagnie, sans forcément craindre qu'ils viennent, la nuit tombée, tels des vampires modernes, sauter à la gorge des êtres humains.

Les robots «domestiques» sont parmi nous. Ils s'immiscent dans nos vies, pour des usages allant de la domotique à l'accompagnement des personnes âgées. Il y a Nao pour les autistes et maintenant Romeo pour les personnes âgées, venant du même laboratoire de recherche en France. Il y a les robots-animaux et autres robots de compagnie, Aibo de Sony, robot-animal de compagnie, et le...

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