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Liban - Hommage

Marwan Hamadé et la mémoire de Gebran Tuéni et Samir Kassir honorés par la Fondation May Chidiac

May Chidiac. Photos Nasser Trabulsi

Pour la cinquième année consécutive, la Fondation May Chidiac a organisé, mardi soir au Biel, son gala annuel au cours duquel elle a rendu hommage à de grands journalistes. L'événement, devenu une sorte de tradition, a réuni de nombreuses personnalités politiques, médiatiques, sociales et du monde de la presse, parmi lesquels l'ancien chef d'État Michel Sleiman, le vice-président de la Chambre Farid Makari, l'ancien Premier ministre Fouad Siniora, le vice-président des Forces libanaises, le député Georges Adwan, ainsi que les ministres Nouhad Machnouk, Élias Bou Saab, Boutros Harb et Ramzi Jreige.

Dans son allocution, Mme May Chidiac a remercié « les personnalités présentes pour le soutien qu'elles accordent à la fondation et à l'institut qui lui est affilié pour qu'ils puissent poursuivre leur mission ». « Dix ans se sont écoulés depuis 2005, une année que l'histoire du Liban n'oubliera pas car les Libanais se rappellent toujours du serment de Gebran Tuéni les invitant à s'unir et des articles de Samir Kassir avant le printemps arabe, et remercient Dieu d'avoir sauvé Marwan Hamadé », a-t-elle ajouté.

Après un reportage retraçant les atteintes aux journalistes l'an dernier, la cérémonie de remise des prix (4e depuis la création de la fondation) a débuté avec le prix Antoine Choueiri pour l'ensemble d'une carrière, décerné par le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur Élias Bou Saab et M. Pierre Choueiri à Elizabeth Weymouth, senior associate editor du quotidien américain Washington Post. Mme Weymouth a fait état de (son) « admiration pour la persévérance de Mme Chidiac et le courage des journalistes libanais qui prennent beaucoup de risques en couvrant les crises ». À noter que Mme Weymouth a interviewé les plus grandes figures de la scène internationale, dont le président turc Erdogan et son homologue ukrainien Petro Porochenko, ainsi que les anciens présidents irakien Saddam Hussein et iranien Mahmoud Ahmadinajad.

Le deuxième prix, celui du journaliste engagé, a été remis par M. Bou Saab et Mme Maha Chaer, membre du conseil exécutif de la fondation, au photographe britannique Sebastian Rich. Ce dernier a salué « l'hospitalité libanaise » et a remercié la fondation.

La fondation a également récompensé la correspondante de la chaîne CNN Arwa Damon par le prix du courage en journalisme (délivré par le ministre des Télécommunications Boutros Harb et Mme May Chidiac). Mme Damon a couvert le dossier du groupe terroriste Boko Haram au Nigeria en 2014 et le printemps arabe depuis le bureau de la chaîne à Beyrouth. Après avoir reçu son prix, Mme Damon a encouragé « la Fondation May Chidiac à continuer à faire face à la répression » (menée contre les journalistes).

Le quatrième prix, celui de la performance médiatique exceptionnelle, a été remis par Boutros Harb et le membre du conseil exécutif de la fondation Edward Monin au metteur en scène tunisien Amine Boukhris, qui l'a dédié « à tous ceux qui ont vécu et sont morts pour la liberté ».

Les « journalistes martyrs » à l'honneur aussi
2005-2015 : 10 ans se sont écoulés depuis la vague d'attentats à la voiture piégée, qui a coûté la vie à un bon nombre de figures politiques et médiatiques, et dont May Chidiac a réchappé. La fondatrice de la MCF a voulu rendre hommage aux journalistes assassinés, il y a une décennie. Il s'agit bien évidemment de Gebran Tuéni et Samir Kassir. Sans oublier le « martyr vivant » Marwan Hamadé, la toute première victime de ces attentats.

Un reportage émouvant a retracé le parcours du député assassiné et ancien PDG du quotidien an-Nahar, Gebran Tuéni, devenu l'idole des jeunes aspirant au changement et dont le serment, prononcé le 14 mars 2005, est toujours vif dans la mémoire de nombre de Libanais. Sa fille Nayla, députée de Beyrouth et actuelle PDG du quotidien, a réceptionné le prix et s'est adressée à son père en ces termes : « Tu es toujours avec nous, an-Nahar continuera sur la voie que tu as tracée et ils ne pourront pas nous arrêter. »
De même, la fondation a commémoré l'assassinat de l'éditorialiste d'an-Nahar Samir Kassir, considéré comme l'un des penseurs de la « révolution du Cèdre », par un prix qu'a reçu sa veuve Gisèle Khoury qui a remercié Mme Chidiac « de la pensée qu'elle porte toujours à Samir et à Gebran ».

À son tour, le député Marwan Hamadé, membre du conseil d'administration de L'Orient-Le Jour et d'an-Nahar, a été honoré. Après avoir reçu son prix, M. Hamadé a estimé que « la cérémonie est une manifestation des libertés face à la rue anarchique, à la présidence vacante, au Parlement fermé et au gouvernement bloqué ». Il a également salué « ceux qui ont arrosé par leur sang le chemin de croix du Liban qui n'est pas encore arrivé à sa fin ».
Enfin, le ministre de l'Information Ramzi Jreige a honoré Mme Chidiac pour son parcours. « Elle a pu passer outre ses blessures et créer une fondation qui donne une image brillante du Liban », a-t-il souligné.

La cérémonie de remise des prix a par ailleurs été suivie par une vente aux enchères de pièces d'art et de bijoux au profit de la Fondation May Chidiac et par un show musical animé par « al-Foursane al-arbaa » (les quatre mousquetaires) et la chanteuse américaine Cinda.

 

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