Turquie: un millier de réfugiés toujours bloqués à Edirne dans l'espoir d'entrer en Grèce

Un millier de migrants, pour l'essentiel des réfugiés syriens, étaient toujours réunis mercredi sous le contrôle des forces de l'ordre dans la ville turque d'Edirne (nord-ouest) en attente d'un éventuel passage en Grèce, a rapporté un photographe de l'AFP.

"Ils ne peuvent pas rester ici. Ils pourront peut-être encore rester un jour ou deux mais après ils devront partir", a prévenu le gouverneur de la province frontalière de la Grèce et de la Bulgarie, Dursun Ali Sahin, sur la chaîne d'information NTV. Depuis quelques jours, des centaines de migrants ont rallié Edirne dans l'espoir de pouvoir franchir la frontière grecque par la route, après un appel relayé sur les réseaux sociaux leur recommandant d'éviter désormais une traversée périlleuse de la mer Egée entre les stations balnéaires du sud-ouest turc et les îles grecques.

Pour éviter un afflux de réfugiés le long de la frontière, les autorités turques ont décidé de les bloquer dans la gare routière d'Istanbul, distante de 250 km, où des centaines de personnes font le siège des compagnies de transport pour monter dans un autocar. Certains ont toutefois réussi à atteindre Edirne en véhicules particuliers ou même à pied. Ils ont été regroupés dans la gare routière et dans une mosquée de la ville sous l'étroite surveillance des gendarmes qui leur interdisent d'approcher la frontière.

Le Croissant-Rouge turc et les autorités locales leur ont distribué nourriture, eau, couvertures et tentes
"Nous avons accueilli l'an dernier 50.000 réfugiés alors que le programme n'en prévoyait que 25.000. Cette année, le chiffre a été déjà dépassé", a justifié le gouverneur. "La semaine dernière, nous avons réussi à persuader 7.500 personnes de retourner dans les camps. Nous allons continuer à utiliser cette même méthode", a-t-il ajouté. Plus de 500.000 migrants ont traversé les frontières extérieures de l'UE entre janvier et août, selon l'agence européenne Frontex, dont plus de la moitié sont entrés par la Grèce.
La plupart choisissent d'y entrer par la mer, le plus court chemin, mais dans des conditions très périlleuses. Mardi encore, 22 migrants ont trouvé la mort aux large de l'île de Kos.