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Lifestyle - This is America

La culture gay fait enfin son grand « coming out » avec Mika en vedette

Les mentalités et les lois changent enfin en profondeur, et les « American gays » ont trouvé leur
identité culturelle.

Couverture de l’album de Mika « No place in Heaven ».

Alors que la Cour suprême légalisait en juin dernier le mariage homosexuel dans l'ensemble des États-Unis, une employée de la mairie d'une commune du Kentucky a été arrêtée il y a deux semaines pour avoir refusé d'émettre des papiers à deux hommes désireux de s'unir. Ce qui a poussé la revue d'art éditée par le prestigieux Smithonian Institut, qui chapeaute les plus grands musées américains, à publier une étude sur la culture gay. Elle porte la signature de Geoffrey Himes, un connaisseur chevronné du monde de la musique, qu'il dissèque dans ses écrits depuis 1970. Aujourd'hui, il s'arrête sur l'existence d'une esthétique gay, car, comme il le souligne, « dans ce nouveau contexte, nous devons commencer à penser aux Américains gays comme on pense Afro-Américains, Américains hispaniques ou Américains irlandais. C'est-à-dire une communauté ayant ses propres traditions et sa culture, tout en étant un élément essentiel de l'entité américaine ».
Dans un premier temps, il aborde une « esthétique musicale gay » à plusieurs courants. Le plus dans le vent étant l'EDM (Electronic Dance Music), issue du disco, et le plus identitaire la chanson folk lesbienne qui se décrit comme Womyn's Music et qui possède son festival annuel. Toujours selon cette étude, l'un des aspects les plus intéressants de la pop gay est ce que l'auteur a baptisé le « Glam Piano », qui prend ses racines dans les bars de La Nouvelle-Orléans des années 50. À cette époque, Little Richard, pionnier du rock and roll, Esquerita, chanteur et pianiste américain de rock and roll, et Bobby Marchan, chanteur de blues travesti, avaient modifié et adouci leur son rock en apprivoisant leur piano et, souvent, en collaborant avec des travestis.

Mika, phénomène Glam Piano
Aujourd'hui, la star incontestée de l'histoire du Glam Piano demeure le flamboyant Elton John, le musicien britannique dont les habits spectaculaires, les lunettes extravagantes, les sonorisations et l'aura de diva ont produit des hits qui n'ont pas pris une ride, parmi lesquels Philadelphia Freedom, Benni And the Jets, Goodbye Yellow Brick Road et Crocodile Rock. Ont suivi dans son sillage Boy George et Rufus Wainwright.
L'étude fait ensuite la part belle à Mika qu'elle considère comme un véritable phénomène : « Cet été, avec No place in Heaven, Mika, chanteur et pianiste né à Beyrouth en 1983 et résidant à Londres depuis l'âge de 9 ans, a fait date. Étrange coïncidence, ou pas, Mika et Little Richard portent le même nom, Penniman, qu'ils ont vite laissé tomber. Devenu une star en Europe, Mika, moins connu aux États-Unis, a toutefois créé le meilleur album de Glam Piano de l'histoire de ce genre, en mariant les irrésistibles mélodies et les rythmes retentissants d'Elton John avec des paroles lyriques à la Wainwright. »


(Lire aussi : Ce qu'il ne faut jamais dire à une mère libanaise selon Mika...)

 

Le ton juste
Perçu comme un artiste qui maîtrise parfaitement les éléments essentiels du Glam Piano, Mika possède ce talent de proposer des mélodies entraînantes, rythmées par de surprenants changements d'accords. « Il insuffle à son travail finement ciselé une esthétique gay en peaufinant le tout dans une plus grande théâtralité. Chaque geste physique et musical est exagéré, mais avec justesse, pour produire un plus grand effet, équilibré par un clin d'œil complice », poursuit Geoffrey Himes.
Cette exagération voulue s'étend jusqu'aux illustrations des couvertures de ses albums, réalisées en collaboration avec sa sœur Yasmine Penniman. De plus en plus, ses titres et les messages qu'ils véhiculent font écho aux préoccupations de la communauté gay à laquelle il rend notamment hommage, ainsi qu'à ses icônes, notamment dans sa chanson Good Guys, extraite de son dernier album. Il y cite notamment James Dean, Cole Porter, Jean Cocteau, Arthur Rimbaud, Rufus Wainwright et David Bowie, tandis que le refrain rend hommage à Oscar Wilde.
Grâce à la musique, cette communauté baptisée LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transexuels) est en train de se libérer de la marginalisation qui l'enfermait et de s'imposer au-delà du monde des arts, comme en témoigne également l'organisation Victory Fund qui a pour but de soutenir... les politiciens gays. Pour, ainsi, se fondre totalement dans le courant, sans aucune note discordante.

 

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commentaires (1)

Ce n'est pas trop tôt... !

Sophie-Marie de Merteuil

10 h 30, le 11 septembre 2015

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Commentaires (1)

  • Ce n'est pas trop tôt... !

    Sophie-Marie de Merteuil

    10 h 30, le 11 septembre 2015

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