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Moyen Orient et Monde - Crise humanitaire

À son tour, l’Amérique latine ouvre les bras aux réfugiés du Moyen-Orient

Des Syriens se sont installés dans des tentes dans le centre de Montevideo pour réclamer leur départ d’Uruguay. Miguel Rojo/AFP

En Uruguay, les premiers réfugiés syriens accueillis l'an dernier manifestent pour quitter le pays, mais après l'Europe, plusieurs pays d'Amérique latine s'affirment disposés à prendre leur part des milliers de migrants fuyant les conflits au Moyen-Orient.
Le président socialiste du Venezuela, Nicolas Maduro, a affirmé lundi soir vouloir que « 20 000 Syriens, des familles syriennes, viennent dans notre patrie vénézuélienne », qui compte déjà « une grande communauté syrienne ». Son homologue brésilienne Dilma Rousseff a, elle, déclaré lundi être prête à accueillir « à bras ouverts les réfugiés » qui « expulsés de leur patrie, voudraient venir vivre, travailler et contribuer à la prospérité et à la paix du Brésil ».
Avec plus de 2 000 réfugiés syriens, le Brésil est le pays d'Amérique latine qui a accueilli le plus de ressortissants de cette nationalité depuis le début de la guerre en 2011. Depuis deux ans, le géant latino-américain a assoupli les procédures d'immigration pour les Syriens et s'apprête à renouveler la mesure.

« Tragédie pour toute l'humanité »
« Au cours des quatre dernières années, nous sommes passés de 4 000 réfugiés à 8 400 », explique Beto Vasconcellos, du ministère de la Justice, responsable du Comité national pour les réfugiés (Conare).
Mais, le nombre de Syriens arrivant au Brésil est « réduit ». « À Rio par exemple, les réfugiés arrivant en plus grand nombre aujourd'hui viennent de la République démocratique du Congo », souligne l'analyste Fernando Branco, de la fondation privée Getulio Vargas.
Même tonalité au Chili, où aucun réfugié n'est toutefois encore arrivé pour l'heure. Mardi, le ministre des Affaires étrangères Heraldo Muñoz a confirmé que « la décision (d'accueillir des réfugiés) a été prise par la présidente du Chili, » Michelle Bachelet. Lundi, elle avait affirmé « travailler pour accueillir un nombre important de réfugiés, car nous comprenons la tragédie qui se joue, c'est une tragédie pour toute l'humanité », sans pour autant livrer aucun détail sur l'origine ou le nombre de personnes accueillies ni dans quelles conditions.

Tout n'est pas rose
En Uruguay, en revanche, l'un des premiers pays dans la région à mettre en place un programme d'accueil en 2014 spécifiquement adressé à 117 réfugiés syriens au total, la greffe n'a pas pris.
Depuis lundi, cinq familles avec enfants ont en effet déposé leurs valises face à la présidence, demandant à quitter le pays, où ils disent rencontrer des difficultés d'intégration et économiques, malgré des allocations pouvant dépasser 2 000 dollars par mois selon la composition des familles.
« Nous n'avons pas fui la guerre pour mourir ici dans la pauvreté », a déclaré Maher el-Dis, 36 ans. « C'est un endroit qui n'est pas adapté à des réfugiés », a-t-il affirmé.
Et au Brésil, malgré la bonne volonté affichée en haut lieu, « il n'y a pas de politique organisée pour recevoir des réfugiés, il n'y a pas de ministère dédié » et si cela a vocation à s'améliorer, « ça reste pour l'instant assez chaotique », tempère également Fernando Branco.
Quant au président vénézuélien Nicolas Maduro, son annonce n'est pas exempte d'arrière-pensées, assure Elsa Cardozo, professeure de relations internationales à Caracas : « Le gouvernement essaie de masquer les dégâts provoqués par (...) les expulsions massives de Colombiens », y compris des personnes bénéficiant du statut de réfugiés, à la frontière commune avec la Colombie depuis trois semaines, dans le cadre d'un conflit entre les deux voisins.
Hugo DI ZAZZO/AFP

En Uruguay, les premiers réfugiés syriens accueillis l'an dernier manifestent pour quitter le pays, mais après l'Europe, plusieurs pays d'Amérique latine s'affirment disposés à prendre leur part des milliers de migrants fuyant les conflits au Moyen-Orient.Le président socialiste du Venezuela, Nicolas Maduro, a affirmé lundi soir vouloir que « 20 000 Syriens, des familles syriennes,...

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