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Moyen Orient et Monde - Crise des migrants

Le pape appelle chaque paroisse d’Europe à accueillir une famille de réfugiés

Alors que l'Allemagne a accueilli un nombre record de migrants ce week-end, Berlin et Vienne insistent sur le caractère « temporaire » de la situation.

Tout sourire, un migrant a écrit sur un carton : « Merci l’Allemagne. » Photo AFP/Patrik Stollarz

Le pape François a appelé hier toutes les communautés catholiques d'Europe à accueillir chacune une famille de réfugiés, précisant qu'il commencerait par les deux paroisses du Vatican. Dans « un geste concret » en préparation du jubilé de la miséricorde qui débute en décembre, « que chaque paroisse, chaque communauté religieuse, chaque monastère, chaque sanctuaire d'Europe accueille une famille », a-t-il déclaré d'un ton grave à l'occasion de la prière de l'Angélus. « Face à la tragédie des dizaines de milliers de demandeurs d'asile qui fuient la mort, victimes de la guerre et de la faim, et qui sont en chemin vers une espérance de vie, l'Évangile nous appelle et nous demande d'être " les prochains " des plus petits et des plus abandonnés, à leur donner une espérance concrète », a-t-il expliqué.
Entre-temps, l'Allemagne a accueilli hier un nombre record de migrants venus de Hongrie via l'Autriche, avec des chants, des vivres et des vêtements. La police allemande prévoyait le chiffre record de 10 000 nouveaux arrivants venus d'Autriche pour la journée d'hier, après en avoir recensé 7 000 samedi, partout accueillis par des armées de volontaires avec des pancartes « Bienvenue en Allemagne ».
À Vienne, un convoi d'une cinquantaine de voitures particulières est parti à la mi-journée à la suite d'un appel sur les réseaux sociaux pour tenter d'acheminer des migrants depuis la Hongrie, où le trafic ferroviaire a été rétabli hier pour les migrants, qui ne sont plus contraints d'arpenter à pied routes et autoroutes.
La veille, dans une décision sans précédent, l'Autriche a accepté, en concertation avec Berlin, de faciliter l'accueil et le transit vers l'Allemagne de milliers de migrants coincés en Hongrie, qui a vu affluer quelque 50 000 personnes pour le seul mois d'août. Cette décision ne peut cependant être que « temporaire », a prévenu hier le chancelier Werner Faymann, soulignant qu' « une mesure de ce type ne peut pas être une solution ».
Lors d'un entretien téléphonique samedi, la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre hongrois Viktor Orban ont de même « convenu que tant la Hongrie que l'Allemagne devaient respecter leurs obligations européennes », et que le flux observé ce week-end était exceptionnel, a précisé la chancellerie. La dirigeante allemande fait d'ailleurs face à des critiques de son propre camp : le parti conservateur bavarois CSU a jugé qu'elle avait pris une « mauvaise décision » en assouplissant les critères d'accueil.

Venus du Liban et secourus au large de Chypre
Par ailleurs, en Méditerranée aussi, les arrivées par centaines en provenance des côtes turques proches se poursuivent à un rythme soutenu sur les îles grecques d'Égée orientale, et quelque 650 personnes au total ont été secourues en mer samedi. Plus de 100 Syriens et Palestiniens venus du Liban ont été secourus hier au large de l'île de Chypre après l'avarie de leur bateau. Des renforts policiers et l'armée ont dû être mobilisés hier pour faire face à l'afflux de migrants et de réfugiés sur l'île égéenne de Lesbos, où deux attaques au cocktail Molotov ont visé des Syriens dans la nuit.
Sur le plan politique, l'Autriche exige que les pays de l'UE se dotent de règles communes concernant l'octroi du statut de réfugié et plaide, comme d'autres pays dont la France, pour la création de « hotspots » (centres d'accueil et de tri) aux frontières de l'UE. Une option à laquelle la Commission européenne ne se montre toutefois pas favorable.
Le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) demande la répartition d'au moins 200 000 demandeurs d'asile dans l'UE. La Commission européenne va proposer la semaine prochaine de se répartir l'accueil de 120 000 réfugiés. Le Portugais Antonio Guterres, qui dirige le HCR, a estimé que la crise actuelle était « gérable » en dépit d'un système européen d'asile « dysfonctionnel ».
Lors d'une manifestation proréfugiés qui a rassemblé des milliers de personnes à Stockholm, le Premier ministre suédois Stefan Löfven s'est rallié hier à la proposition d'un système de quotas « permanent et obligatoire ».

« Forteresse chrétienne »
Pour sa part, le Premier ministre turc Ahmed Davutoglu a critiqué hier la « part ridiculement petite » de réfugiés acceptée par l'Union européenne.
La Turquie a accepté plus de deux millions de réfugiés venant de Syrie et d'Irak, créant « une zone tampon entre le chaos et l'Europe », a déclaré M. Davutoglu dans une contribution écrite, publiée par le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung dans son édition à paraître aujourd'hui. On dirait qu'il s'agit d'un « réflexe commode » de mettre le problème des réfugiés sur le dos de la Turquie et de bâtir une « Europe forteresse chrétienne », a-t-il estimé.
(Source : AFP)

Le pape François a appelé hier toutes les communautés catholiques d'Europe à accueillir chacune une famille de réfugiés, précisant qu'il commencerait par les deux paroisses du Vatican. Dans « un geste concret » en préparation du jubilé de la miséricorde qui débute en décembre, « que chaque paroisse, chaque communauté religieuse, chaque monastère, chaque sanctuaire d'Europe...

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