Le collectif "Vous puez!" appelle à manifester contre la corruption hors de Beyrouth

Le principal collectif citoyen à la tête des manifestations contre la classe politique organisées depuis deux semaines à Beyrouth a appelé à une mobilisation vendredi et samedi dans le reste du Liban.

"La colère populaire contre le système corrompu n'est pas retombée ... les manifestations se poursuivent aujourd'hui et demain dans l'ensemble des régions libanaises", écrit sur sa page Facebook la campagne citoyenne "Voux puez".

Ce collectif a appelé à des rassemblements vendredi à 18H00 (15H00 GMT) sur la place de Tyr, au Liban-sud, ainsi qu'à Zrariyé, une autre localité de cette région. Samedi, à la même heure, les militants ont invité les Libanais à manifester à Chtaura, dans la Békaa, dans la ville historique de Beiteddine, dans le Chouf, ainsi qu'à Nabatiyé et à Marjeyoun, au Liban-sud.

Jusqu'à présent, les manifestations, déclenchées en raison d'une crise des ordures qui dure depuis un mois et demi, se sont concentrées dans la capitale, rassemblant notamment le 29 août quelque dizaines de milliers de protestataires.
Ce jour a été marqué par une mobilisation inédite dans un pays plus habitué aux rassemblements à caractère politique et sectaire pouvant mobiliser des centaines de milliers de personnes.

Les dernières manifestations illustrent le ras-le-bol de la population face à la corruption, au délabrement des services publics et à la paralysie des institutions politiques, 25 ans après la fin de la guerre civile.
Mardi, des dizaines de jeunes militants ont occupé pendant près de huit heures les locaux du ministère de l'Environnement pour réclamer la démission du ministre Mohammad Machnouk avant d'en être évacués par la force, une escalade inédite depuis le début de la mobilisation le 22 août.

La ferveur des rassemblements est toutefois retombée mercredi et jeudi. Une dizaine de jeunes membres du collectif "Vous puez" ont entamé une grève de la faim jeudi devant ce ministère pour obtenir la démission de M. Machnouk.

Les déchets se sont accumulés dans les rues de Beyrouth et de ses environs depuis la fermeture de la principale décharge du pays le 17 juillet. Les militants accusent les hommes politiques d'incurie sur ce dossier.
Lors des manifestations, les revendications s'étaient également élargies à la tenue de législatives, le Parlement ayant prorogé à deux reprises son propre mandat depuis 2009.