À l'issue de leur réunion mensuelle, les évêques maronites ont déclaré que la cause de la décadence actuelle est à imputer à « l'absence de président de la République et au fait que certains tentent de tirer profit de cette situation ».
Les prélats réunis à Bkerké ont ainsi exprimé leur inquiétude face à la crise qui secoue actuellement le pays, soulignant dans leur communiqué que « la situation présage d'un avenir sombre et dénote une défaillance politique parce que certains font des choix politiques étroits et stériles. Des choix dont ils ne pourront se libérer que par le biais d'un véritable repentir politique qui reconnaîtra que la cause principale de l'actuelle décadence est à imputer au fait qu'il n'y a personne à la tête de l'État et que certains responsables tirent profit de ce vide en tentant de s'imposer comme seule alternative à la vacance présidentielle. Les prélats demandent à la classe politique de cesser de jouer avec le destin de ce pays en favorisant un vide institutionnel total dont personne n'est en mesure de prévoir l'ampleur des conséquences ».
Le communiqué de Bkerké a également rappelé que « personne n'est au-dessus du Liban, et personne ni aucun groupe n'a le droit de soumettre le destin du pays à des intérêts personnels, claniques, confessionnels ou régionaux. Le Liban est gouverné par une volonté populaire, par sa Constitution, son pacte et sa formule. Les évêques demandent à toutes les parties de réaffirmer leur allégeance à ce pays qui leur a assuré une identité, la dignité et des ressources, un pays qui s'apprête à célébrer dans cinq ans le premier centenaire de son indépendance ».
Le patriarcat a rappelé dans ce cadre son rôle historique dans la résolution des conflits dans lesquels est empêtré le Liban, notamment par la publication de travaux comme la « Charte du travail politique » (2009), les « Documents nationaux » (9 février 2014) et la « Charte économique » (25 mars 2015), et il a invité « les instances politiques et économiques à s'y référer ».
Le communiqué a ensuite souligné l'importance primordiale de la liberté comme « cadeau de Dieu », également garantie par « le texte de la Constitution et les chartes internationales ». Il est revenu dans ce cadre sur la violente répression exercée contre les manifestants, mais a dans le même temps condamné « l'infiltration de certains éléments et le fait qu'ils s'en sont pris aux forces de l'ordre », détournant par là même l'objectif du mouvement de protestation.
Les évêques ont ajouté qu'une messe sera désormais célébrée chaque soir à 18 heures en l'église Notre-Dame du Liban afin de prier pour l'élection d'un président de la République et la redynamisation des institutions.
Liban
Pour Bkerké, la cause de la décadence actuelle est imputable à la vacance présidentielle
OLJ / le 03 septembre 2015 à 00h00
commentaires (4)
... w kell wahad bi-ghanné 3a-mawwélo!
Ali Farhat
13 h 19, le 03 septembre 2015