Les émissaires du président de la Chambre ont continué hier à remettre aux chefs des blocs parlementaires les invitations à la première réunion de la table de dialogue à l'initiative du président de la Chambre, Nabih Berry, prévue le 9 septembre.
Les dix-sept blocs représentés à la Chambre participeront à ce dialogue, de même que les ministres Boutros Harb et Michel Pharaon, ainsi que le Premier ministre Tammam Salam et le vice-président de la Chambre, Farid Makari.
L'initiative a reçu l'adhésion de toutes les forces politiques, à l'exception des Forces libanaises, qui détermineront leur position samedi, à travers l'allocution de leur président, Samir Geagea, lors de la messe annuelle à l'intention des martyrs FL, à Maarab. Il reste que, comme l'ont dit aussi bien Georges Adwan et Fady Karam, hier, les FL ne gardent pas un bon souvenir de leur dernière expérience au sein du dialogue national et estiment notamment que c'est le chef de l'État qui devrait mener ce dialogue, et que cette initiative devrait être essentiellement orientée vers l'élection d'un nouveau président.
De sources bien informées, M. Berry souhaiterait accélérer les démarches en s'entendant sur un mécanisme de décision et un calendrier précis avec un ordre du jour, sans ajouter d'autres sujets, de sorte que la table de dialogue soit un véritable chantier de travail. Du point de vue de la forme, chaque chef de bloc parlementaire sera accompagné de deux adjoints.
Hier, le député Hani Kobeissy a remis au député Samir el-Jisr une invitation à l'adresse du chef du bloc du Futur, le député Saad Hariri, tandis que le député Ali Bazzi a remis au chef du parti Kataëb, le député Samy Gemayel, et au vice-président de la Chambre, Farid Makari, leurs invitations. Le député Bilal Farhat a également remis au chef du Parti démocratique libanais, le député Talal Arslane, son invitation. M. Arslane a indiqué qu'il prônerait, à la table de dialogue, la mise en place d'une Constituante. Quant au chef du Parti syrien national social, Assaad Hardane, il a reçu son invitation des mains du député Ayoub Hmayed.
Berry
De son côté, le président de la Chambre a estimé hier au cours de ses audiences du mercredi à Aïn el-Tiné que « le dialogue est une nécessité ».
« Les Libanais doivent tous prendre en considération la réalité obscure de la région, qui est ouverte à toutes les éventualités. La prochaine étape augure toujours de la poursuite des combats et des tiraillements au niveau régional. C'est pourquoi les Libanais doivent se consacrer à la protection de leur pays et l'immuniser des nombreux incendies environnant le Liban », a indiqué M. Berry.
« J'espère que toutes les parties répondront par la positive pour que le dialogue soit productif et parvienne à des décisions pratiques. Le dialogue aujourd'hui est différent de celui de 2006 au niveau du contenu. Lors du dialogue précédent, les sujets à l'ordre du jour étaient de nature extérieure. Elles étaient soumises, du point de vue de l'application, à des considérations dépassant les Libanais. Le dialogue aujourd'hui est limité à des questions internes. En cas d'accord autour de ces questions, elles peuvent trouver la voie vers leur application par le biais d'une volonté libanaise », a-t-il noté.
Concernant enfin le mouvement de contestation dans la rue, M. Berry a dit : « Personne n'est contre les revendications justes. Le mouvement Amal, depuis sa naissance, a brandi ce genre de revendications liées aux affaires des gens et à leurs intérêts. La crainte, c'est que certains ayant d'autres visées s'infiltrent dans ce mouvement. »
M. Berry a reçu les députés Henri Hélou, Élie Aoun, Émile Rahmé, Yassine Jaber, Michel Moussa, Ali Ammar, Hassan Fadlallah, Ayoub Hmayed, Ali Khreiss, Kassem Hachem, Ali Bazzi, Ali Fayad, Hani Kobeissy, Nawar el-Sahili, Bilal Farhat, Marwan Farès, Walid Succariyé, Abdel Magid Saleh et Ali Moqdad.
Signalons que, de son côté, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a reçu l'adjoint du chef de la diplomatie iranienne, Hussein Amir Abdelahyane, avant son départ du pays.
commentaires (5)
Pour "l'immuniser" contre lui, en effet !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
12 h 05, le 04 septembre 2015