Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole - Classe politique libanaise-II-

La renaissance d’un nouveau pouvoir citoyen

Les discours, déclarations, attaques, atermoiements des politiques commencent à se retourner contre eux parce que le peuple a compris qu'ils sont en train de piller le pays, qu'ils utilisent l'État pour leur propre profit, que leur patrie est là où sont leurs comptes en banque et qu'ils constituent une caste dans laquelle, même si leur combat est truqué, ils ont plus besoin les uns des autres que nous n'avons besoin d'eux.
Nous leur avons annoncé que nous n'avions pas besoin d'hommes politiques qui ne nous représentent pas, et le sol a commencé à bouger sous leurs pieds. Et parce que nous sommes ceux qui payons le prix des réponses, nous devons aussi devenir les maîtres des questions.
Nous demandons à la politique pourquoi elle s'habille de représentation et se nomme démocratie représentative si elle ne nous représente pas ; nous demandons à l'Assemblée autoprorogée pourquoi elle se dit Parlement si dans ce lieu personne ne parlemente. Pourquoi y a-t-il des gens que personne n'avait élus mais qui commandent plus que les autres ?
Pourquoi le Parlement s'arroge le siège de la souveraineté populaire quand le club des puissants assis dans ses fauteuils peut en toute impunité voler le peuple ? Et nous leurs demandons aussi pourquoi nous payons leurs salaires. Qu'est-ce qu'ils font avec nos impôts, avec les taxes et les amendes que nous leur payons ? Nous leur demandons pourquoi ils nous traitent comme des déchets. Nous demandons aux juges pourquoi ils ont répandu le sentiment qu'il y a une justice pour le pauvre et une autre pour le riche, pourquoi il y a une justice pour les amis et une autre pour ceux que l'on baptise ennemis, pourquoi les uns mettent le droit à leurs services tandis qu'ils nient tout droit à d'autres. Pourquoi ils ont voté les nouvelles adjudications pour le traitement des déchets comme des voleurs. Et voilà que nous continuons de demander. Et le nouveau récit prend peu à peu forme.
Ils vont tenter de nous fragmenter, de nous banaliser, de nous diviser, de nous faire peur, de nous tendre des pièges. Pour sortir de leurs pièges, nous proposons un pacte : nous allons parler de ce que nous partageons – nous, tous ceux que les partis politiques ne représentent plus, ceux qui veulent un État non corrompu, efficace, impartial, laïque et moderne –, nous allons mettre un visage sur ceux qui paient et qui vont continuer de payer le prix d'une crise qui en vérité est une grande escroquerie. Nous allons aussi regarder dans les yeux cette classe politique qui confisque les biens de ses citoyens. Nous allons parler des droits des individus, indépendamment des droits des communautés. Nous allons parler de l'épuisement d'un modèle qui liquide le peuple, qui dévore la nature, condamne les générations futures et, sans beaucoup s'interroger, malaxe les perdants dans son moulin diabolique.
Nous allons proclamer et assurer que ça nous est égal : ce que tu as voté hier, ça nous est égal ; ça nous est égal de savoir comment tu lis le passé et aussi si, maintenant, tu ne veux pas affronter les raisons pour lesquelles tu as décidé de rejoindre la majorité silencieuse.
Aujourd'hui, tout cela nous importe moins que de savoir si, au-delà de ton histoire, tu es d'accord avec le fait que nous méritons d'avoir un État ; que les responsables ne doivent plus être irresponsables ; que personne ne doit être assassiné en plein jour par un barbare en toute impunité ;
personne ne doit être expulsé de l'école parce qu'il ne peut pas payer les frais de scolarité ; personne ne doit être interdit d'accès à un hôpital parce qu'il est mal assuré ;
personne ne doit vivre dans le noir parce qu' il ne peut pas payer la facture d'électricité ; personne ne doit se coucher tôt pour fuir le froid seulement parce qu'il ne peut pas payer le chauffage de son logement ; si tu es d'accord avec le fait qu'une société où les enfants sont pauvres et sont malheureux est une société brisée qu'il faut réinventer ; qu'un pouvoir qui tue son peuple à bout portant est un pouvoir malade ; qu'une classe politique qui utilise ses voyous pour contrôler les honnêtes gens est une classe moribonde qui doit partir ; si tu es d'accord sur le fait que nous devons obtenir que les biens communs soient répartis de manière commune ; que les corrompus doivent payer pour leurs mensonges et que ceux qui se sont enrichis sur le dos du peuple doivent payer le prix de leur actions ;
que nous avons tous des obligations et des droits en tant que citoyens et dans nos communautés, et que nous tous qui vivons ensemble et ensemble existons, d'où que nous venions, nous sommes la matière première de nos rêves et de nos espérances.
Après avoir donné une nouvelle chance à cette classe politique – une nouvelle chance manquée –, nous proposons de continuer notre combat, de nous engager dans une résistance laïque, non partisane, pacifique, non violente et démocratique. Une résistance qui commencera par l'appropriation des espaces publics et se poursuivra par la désobéissance civile. Ce qui comptera, c'est notre persévérance, notre transparence, notre cohérence, notre inflexibilité sur les principes et les valeurs. C'est notre capacité à transformer la colère des gens en un vrai pouvoir politique avec un projet lisible, clair, transversal et ambitieux pour le Liban. Ce qui comptera surtout, c'est la confiance et le courage des gens. Il n'y a pas de solution en dehors des gens. Le peuple seul sauve le peuple : cela n'a jamais été aussi vrai qu'aujourd'hui.

Les discours, déclarations, attaques, atermoiements des politiques commencent à se retourner contre eux parce que le peuple a compris qu'ils sont en train de piller le pays, qu'ils utilisent l'État pour leur propre profit, que leur patrie est là où sont leurs comptes en banque et qu'ils constituent une caste dans laquelle, même si leur combat est truqué, ils ont plus besoin les uns des...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut