Rechercher
Rechercher

Lifestyle - La mode

Rani Zakhem, pour l’amour de Lola-Lola

Chantre du glamour hollywoodien, Rani Zakhem souhaitait, en dessinant la première robe de sa collection haute couture automne-hiver 2015, célébrer à sa manière Marlene Dietrich. L'inspiration était au rendez-vous, et la suite s'est imposée d'elle-même, entre influences Art déco et soufre des cabarets des Années folles.

C'est en juillet dernier, au Palais des expositions de Rome, dans le cadre de la semaine romaine de la haute couture, que Rani Zakhem a présenté sa nouvelle collection tout en lumière. Tout était parti d'une robe en stretch illusion, brodée de cristaux percés et de perles. En dessinant cette silhouette, le créateur s'est vu faire des gammes autour de la luminescence, dans une palette de tempête solaire où se déclinent toutes les nuances de l'or, du champagne à l'orange et jusqu'au rouge flamboyant, pour s'achever dans un crépuscule étoilé sur un ciel de satin noir, où ruisselle le diamant des constellations. Car au fond, qu'est-ce que le glamour sinon cet art de transformer la femme en être de lumière ? D'un hommage à la mythique Lola-Lola de L'Ange bleu, cette collection s'est transformée en coup de chapeau aux maîtres costumiers du grand cinéma américain et de la Paramount, les Gilbert Adrien, les Jean Louis, les Orry Kelly.
Ce défilé se présente comme une interprétation contemporaine de l'histoire de la mode du début du XXe siècle, où Rani Zakhem raconte, entre plissés caryatides, fourreaux de dentelle dorée rehaussés de cristaux et fendus jusqu'à l'aine, lurex argenté imitant une cascade, l'héritage de l'Art déco avec un clin d'œil à Erté, les cabarets des Années folles, la liberté et les fêtes compensatoires, le besoin de luxe et de beauté, corollaires de la Seconde Guerre mondiale et de ses lendemains au goût de cendre.

Une Marlene Dietrich moderne
On y pensera avec émotion en voyant passer, dans cette présentation en dégradé de couleurs solaires qui vont s'assombrissant jusqu'au lever de lune, cette silhouette moulée dans un stretch nude éclaboussé de cristaux, ce ruissellement de dentelle dorée rehaussé de motifs scintillants, cette robe à manches longues invisibles piquetée d'un semis de broderies miroitantes.
Ici et là, applications de motifs de dentelle Solstiss retaillés et piqués de pierreries, ruissellement de paillettes, capes en voile de soie légère, mousselines drapées, volants aériens célèbrent une inspiration heureuse matérialisée par un sens précis des volumes et un savoir-faire sans faille.
C'est une Marlene Dietrich moderne qui se profile derrière ces décolletés à la fois violemment sensuels et étrangement pudiques, dans ces robes courtes que prolongent jusqu'au sol des flots de mousseline transparente, dans ces flamboiements de dentelle rouge et or, ou noir et or sur fond beige, ou encore ces nébuleuses argentées qui forment un croissant lunaire en s'écoulant sur le buste. Ce luxueux vestiaire, entre dentelle, voiles et cristaux, est taillé comme un piège à rêves, un filet à lumière.
On l'aura compris, délicatement érotisée, sublimée jusqu'au fantasme, la femme Rani Zakhem se présente cette saison comme une créature irréelle, follement désirable et cruellement insaisissable. Son passage affolera le crépitement des flashes, mais les caméras n'en retiendront qu'un halo, une réminiscence, une nuée blonde, un nuage échappé d'un fume-cigarette.

 

Pour mémoire
Les impressions africaines de Rani Zakhem

Rani Zakhem sous le signe des métamorphoses

C'est en juillet dernier, au Palais des expositions de Rome, dans le cadre de la semaine romaine de la haute couture, que Rani Zakhem a présenté sa nouvelle collection tout en lumière. Tout était parti d'une robe en stretch illusion, brodée de cristaux percés et de perles. En dessinant cette silhouette, le créateur s'est vu faire des gammes autour de la luminescence, dans une palette de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut