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Culture - Festival de Baalbeck

Modigliani : l’émotion multipliée par quatre

Hier soir, à la Magnanerie (comme c'était prévu au départ), le quatuor Modigliani a clôturé les festivités. Avec panache.

Après Mozart, Haydn et Beethoven, le quatuor Modigliani a offert au public un bon « Plink, Plank, Plunk »...

Il y a un mois encore, les paris allaient bon train sur le festival de Baalbeck. Allait-il avoir lieu ? Se délocaliser ? Qu'en était-il des artistes ? Outre une seule défection, les organisateurs ont tenu leurs promesses et ont tenu bon. Les jeux sont faits. Et tout va ! Le public a suivi.

Fin de la saison Baalbeck 2015 avec le quatuor Modigliani. Un programme intéressant qu'a choisi ce jeune ensemble aux instruments magiques. Philippe Bernhard joue en effet d'un violon Giovanni Battista Guadagnini de 1780. Loic Rio, lui, a un violon Alessandro Gagliano de 1734. Quant à Laurent Marfaing, il joue d'un alto Luigi Mariani de 1590, alors que le violoncelle de François Kieffer appartenait à Matteo Goffriller « ex-Warburg » de 1706.

Avant d'entamer le concert, les musiciens ont tenu à se présenter : « Si nous portons le nom d'un peintre italien, nous sommes par contre bel et bien français. » Le quatuor a souvent été considéré comme un genre austère, mais ce soir, sous les poutres en bois de la salle intérieure de la Magnanerie (climatisée) et sous un éclairage tamisé, façon dîner aux chandelles, le public (une salle comble) de mélomanes a su apprécier la légèreté et le talent libre de ces quatre artistes débridés. « Nous avons aujourd'hui la chance de jouer dans le monde entier, mais ce qui nous anime le plus, c'est de pouvoir transmettre notre musique au public car nous sommes des passeurs et nous sommes tellement ravis d'être parmi vous », selon les musiciens.

Classicisme et jouvence
Le quartette avait donc fixé ce soir-là rendez-vous à Mozart puis Haydn, considéré par ces musiciens comme une « balise, un repère pour le groupe, puisqu'il a composé 68 quatuors, ce qui est immense pour le genre. C'est donc naturel pour nous d'y revenir régulièrement. Comme un retour aux sources ». En effet, après le Quatuor n°15 en ré mineur de Mozart (un morceau en quatre mouvements à la veine un peu tragique), le Quatuor en si bémol majeur, op. 50 n°1, ramène les artistes chez eux. Ils se « lâchent », toujours dans le respect du texte original. Dans l'interview accordée auparavant à L'OLJ, ils avaient bien confié « qu'il n'y avait rien de pire que de jouer automatiquement ». Comme disait Ravel, avaient-ils ajouté, « Emotional first, intellectual second ». (L'émotion d'abord, puis le mental).

Enfin, après une courte pause, les musiciens enchaînent avec le Quatuor n° 4, op. 18 n°4 de Beethoven. Également en quatre mouvements, cette composition témoigne de l'accord total et magistral entre les quatre instruments. Une ovation debout ramène les musiciens. Ils interpréteront sans archet et avec beaucoup d'humour le morceau de Leroy Anderson Plink, Plank, Plunk. Enfin, pour rappeler au public qu'il faut aller dormir, ils rejoueront une sérénade attribuée à Haydn. Ce qui réussit à assouvir les spectateurs, assoiffés ce soir de tant de beau.

 

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