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Lifestyle - La bonne nouvelle du lundi

Un chercheur libanais à la tête d’une étude sur un traitement prometteur contre le cancer

Coupures d'électricité, crise économique et des déchets, malaise social, clivages politiques accrus, tensions communautaires... Face à l'ambiance générale quelque peu délétère, « L'Orient-Le Jour » se lance un défi : trouver une bonne nouvelle chaque lundi.

Hussein Tawbi, un chercheur libanais de 37 ans, à la pointe de la recherche contre le cancer, aux États-unis. Photo fournie par Hussein Tawbi

Le 20 août, l'ancien président américain Jimmy Carter, 90 ans, annonçait qu'il entamait une radiothérapie pour traiter de petites tumeurs cancéreuses au cerveau. Pour le prix Nobel de la paix mais aussi pour d'autres malades du cancer, les études menées par un jeune chercheur libanais sur un nouveau traitement représentent un espoir.

Diplômé de l'Université américaine de Beyrouth en 2001, Hussein Tawbi a fait son résidanat à l'Université de Pittsburgh avant de rejoindre les rangs de la faculté en 2007. Il a alors décidé de se concentrer sur le cancer, « pour faire partie du combat contre la maladie la plus difficile qui affecte l'être humain et menace sa vie ». « Mon but est de découvrir de nouvelles méthodes pour traiter le cancer et le vaincre », indique-t-il à L'Orient-Le Jour.
Aujourd'hui, le jeune oncologue de 37 ans est à la tête d'une étude menée à l'échelle des États-Unis, portant sur un nouveau traitement contre le cancer, et plus précisément contre le mélanome et le sarcome. Le médicament concerné est un anticorps (anti-PD-1), le Pembrolizumab, connu sous le nom de Keytruda. « J'ai participé aux premières études faites sur les humains et je me suis ensuite concentré sur le développement du médicament », affirme M. Tawbi.

La semaine dernière, Jimmy Carter avait expliqué que son cancer, décelé lors d'une opération chirurgicale destinée à retirer une tumeur au foie, s'était propagé à son cerveau où les médecins avaient identifié quatre petits mélanomes de deux millimètres. Le mélanome est un cancer de la peau ou des muqueuses qui peut métastaser vers les ganglions lymphatiques ou les organes internes.
« Le président Carter a un mélanome métastatique au cerveau et je travaille actuellement sur quatre études centrées spécifiquement sur ce type de maladie », explique Hussein Tawbi, aujourd'hui chercheur et professeur adjoint à l'Université de Pittsburgh, membre du « Melanoma and Skin Cancer Program » et codirecteur du « Sarcoma Program ».

L'oncologue dirige aussi la première étude sur l'utilisation du Pembrolizumab pour traiter le sarcome, une tumeur maligne rare qui se développe à partir des cellules conjonctives. « Je suis le principal investigateur de cette étude à laquelle participent 12 centres à travers les États-Unis », précise-t-il. Il va également bientôt diriger des recherches sur le mélanome dans le premier centre dédié aux États-Unis, à l'Université de Texas.

Régénérer le système immunitaire
« Le Pembrolizumab fonctionne en régénérant le système immunitaire et en permettant à nos propres cellules immunitaires de combattre plus efficacement le cancer », explique le Dr Tawbi. En fait, « les cellules cancéreuses peuvent avoir à leur surface des molécules (PD-L1 et PD-L2) qui se lient à un récepteur présent sur la surface des cellules T activées (PD-1) ». Les cellules T, à savoir les cellules du système immunitaire qui défendent le corps contre les agressions, seront alors inactivées et inefficaces. « Ce médicament empêche cette interaction et permet aux cellules T de combattre le cancer », assure le chercheur. En retrouvant leurs fonctions, les cellules T pourront alors agir contre la cellule tumorale.

Selon Hussein Tawbi, le médicament a montré des résultats prometteurs dans le combat contre le cancer. « Les effets secondaires sont remarquablement mineurs et peuvent être traités facilement, assure-t-il. Ce type de médicament pourrait peut-être remplacer un jour la chimiothérapie. » Et de poursuivre : « Avec ce traitement, les mélanomes diminuent chez 40 à 50 % des patients. Des résultats similaires ont été obtenus dans le traitement du cancer des poumons, de la vessie et de l'estomac... et la liste va probablement s'allonger. »

L'oncologue libanais ne compte pas s'arrêter là, lui qui estime que « le cancer est une maladie fascinante et que nous avons encore beaucoup à apprendre ». Il espère encore « découvrir de nouveaux traitements et de nouvelles méthodes de guérison ».

 

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