Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Thalys

La « connexion belge » des affaires de terrorisme islamique en Europe

La Belgique, où a séjourné Ayoub el-Khazzani avant de monter dans un Thalys pour tenter de commettre un attentat la semaine dernière, apparaît dans plusieurs affaires de terrorisme lié à l'islam radical ces dernières années. Ce petit pays de 11 millions d'habitants est aussi, en Europe, celui qui compte le plus grand nombre de volontaires partis combattre en Syrie ou en Irak, proportionnellement à sa population. Près de 440 Belges ont rallié le jihad ces dernières années : 260 y seraient toujours, 60 sont morts et 120 sont revenus en Belgique, selon le ministère de l'Intérieur. « La Belgique est une plaque tournante, un vivier du terrorisme islamiste, mais ce n'est pas le seul en Europe », affirme Claude Moniquet, codirecteur de l'European Strategic Intelligence and Security Center. Il cite aussi la région parisienne, et celles du Rhône-Alpes et de Roubaix-Tourcoing en France, ainsi que la Grande-Bretagne. Alors qu'environ cinq mille Européens ont rejoint le jihad en Syrie, et que l'Europe a été frappée par une série d'attentats meurtriers au nom de l'islam radical ces dix-huit derniers mois, la Belgique est apparue dans plusieurs des enquêtes comme un lieu de séjour, d'achat d'armes ou comme une cible. Relativement épargné jusque-là, le royaume a été ébranlé par l'attaque commise en mai 2014 par le Français Mehdi Nemmouche – revenu de Syrie où il avait combattu dans les rangs du groupe État islamique – contre le musée juif de Belgique à Bruxelles, qui a fait 4 morts.
En janvier, juste après les attentats de Paris, la police belge avait abattu deux jihadistes présumés en prenant d'assaut leur cache à Verviers. La police avait ensuite procédé à des perquisitions et interpellations dans toute la Belgique, et notamment à Molenbeek-Saint-Jean, quartier populaire de Bruxelles où a également séjourné le suspect du Thalys. La cellule démantelée, dont le cerveau présumé est toujours en fuite, projetait de façon « imminente » des attentats contre des commissariats et des policiers dans la rue, selon le parquet.

Trop de kalachnikovs
La Belgique est aussi une plaque tournante pour le trafic d'armes, a reconnu son ministre de la Justice Koen Geens cette semaine. « Il est évident que beaucoup trop de ces kalachnikovs illégales arrivent chez nous en provenance d'Europe de l'Est et nous devons nous y attaquer de nouveau », a-t-il déclaré. Selon les médias belges, une partie de l'arsenal utilisé par les frères Kouachi dans l'attaque contre Charlie Hebdo à Paris en janvier, et par Amédy Coulibaly contre un magazin cacher, a été achetée à Bruxelles.
Le procureur fédéral belge Frédéric Van Leeuw donne une idée de l'ampleur du problème : il a « ouvert cette année davantage de dossiers liés au terrorisme que pour l'année 2014 dans son intégralité, et il s'agissait d'une année record avec 195 dossiers ». « Dans plusieurs dossiers de jeunes Français revenus de Syrie, on a découvert qu'ils se sont radicalisés en lisant des publications de Sharia4Belgium », qui a aidé certains d'entre eux à partir, explique Claude Moniquet. La plupart des jihadistes belges ont grandi dans les zones paupérisées et à forte population d'origine immigrée d'Anvers, Bruxelles, Verviers ou Vilvorde.

Alix RIJCKAERT et Philippe SIUBERSKI/AFP

La Belgique, où a séjourné Ayoub el-Khazzani avant de monter dans un Thalys pour tenter de commettre un attentat la semaine dernière, apparaît dans plusieurs affaires de terrorisme lié à l'islam radical ces dernières années. Ce petit pays de 11 millions d'habitants est aussi, en Europe, celui qui compte le plus grand nombre de volontaires partis combattre en Syrie ou en Irak,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut