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Culture - Festival de Baalbeck

« Ton devoir réel est de sauver ton rêve »

Formé en 2003, le quatuor Modigliani balade sa musique aux quatre coins du monde. Ses jeunes talents font escale demain, dimanche, à la Magnanerie de Sad el-Bauchrieh*. Rencontre en avant-goût d'une soirée au firmament.

Un quatuor élégantissime. © Photo Jérome Bonnet

Comment a eu lieu votre rencontre ? Et pourquoi avez-vous choisi le nom de Modigliani ?
Nous étions quatre amis qui avons décidé de nous retrouver et de jouer ensemble lors de nos études au conservatoire de Paris. Aujourd'hui, nous avons la chance de jouer dans le monde entier, mais ce qui nous anime le plus, c'est le désir de transmettre notre musique au public. Le quatuor a souvent été considéré comme un genre austère et nous essayons de rendre cette musique accessible. Nous sommes simplement des passeurs et c'est un magnifique encouragement que de jouer dans des festivals comme celui de Baalbeck, où tous les plus grands artistes ont défilé.
En ce qui concerne le nom, il est essentiel pour un quatuor d'avoir une signature sonore propre. Comme nous aimons la vision du peintre Modigliani qui a toujours suivi sa voie, gardé sa ligne de conduite sans se laisser influencer, nous l'avons choisi comme « parrain »
D'ailleurs, il a écrit ceci, qui peut être une devise pour nous : « Ton devoir réel est de sauver ton
rêve. »

Y a-t-il un chef parmi vous ? Et comment ont lieu les sessions de travail ?
Il n'y a pas vraiment de chef, le premier violon est un leader naturel, c'est lui qui énonce le thème mais chacun a trouvé son rôle naturellement. Nous écoutons beaucoup de musique ensemble. Je ne vous cache pas que nous avons beaucoup de goûts communs. Lors des répétitions, chacun donne son avis et nous essayons d'être à l'écoute l'un de l'autre. Nous sommes nos propres miroirs. Il peut y avoir des tensions mais si l'idée musicale est bonne, la discussion s'arrêtera net.

Vous avez un musicien de prédilection, Haydn. Qu'apporte ce grand compositeur à votre musique et que lui apportez-vous de votre côté ?
Haydn est considéré comme le père du quatuor, le créateur du genre. Lorsque nous jouons Haydn, nous nous sentons à la maison... Il y a toujours une idée et beaucoup d'humour chez ce compositeur. Nous avons donc débuté avec Haydn, nous avons nos repères sonores et nous essayons d'être le plus sincères possible dans notre approche de sa musique, tout en respectant le texte.

Parlez-nous des quatre magnifiques instruments italiens qu'on vous a offerts? Vous accompagnent-ils dans tous vos concerts ?
Nous avons la chance de jouer de quatre instruments italiens, offerts par des mécènes. Nous les avons rassemblés à New York après deux années de recherches avec l'aide de notre luthier. Le son est ancré dans le sol, nous entendons la chaleur du son italien.
C'est à la fois une grande responsabilité et un grand encouragement, mais ils doivent rester des « outils ».
Ce qui est rassurant, c'est que les instruments de cette époque ne sont ni copiables ni revendables. Ils ne peuvent donc être volés.

Après Haydn, vous avez sorti un album sur Mendelssohn et puis un autre de Mozart, Shubert et Arriaga ; et puis retour à Haydn. Pourquoi cette obsession de Haydn ?
Haydn n'est pas une obsession, mais une balise, un repère pour le groupe. Après tout, il a composé 68 quatuors, ce qui est immense pour le genre. Il est donc naturel d'y revenir régulièrement. C'est un peu un retour aux sources, il nous permet de ne pas dévier de notre chemin. En ce moment, nous travaillons de nouveaux programmes pour la suite de l'année avec le 2e quatuor de Schumann ainsi qu'une création pour notre tournée en Australie.

Avez-vous un lieu ou un pays où vous aimez spécialement travailler et qui vous inspire plus que d'autres ?
Nous nous retrouvons dans différents pays. Le Japon est assez magique et il y a un côté road trip aux ÉU. De plus, nous sommes ravis de venir au Liban (l'un d'eux avoue être venu il y a dix ans à Baalbeck pour une production de Carmen. Il en garde, dit-il, un souvenir ému).

Quel sera votre répertoire, demain dimanche ?
Nous jouerons Mozart Quatuor n° 15 en ré mineur K 421, Haydn Quatuor op.50 n°1 et finirons par Beethoven : Quatuor n° 4, op. 18 n°4.

* À 20h00. À noter que les spectateurs peuvent confier leurs voitures aux valets parking postés à l'entrée principale de la Magnanerie.

Le quatuor accorde

Philippe Bernhard joue d'un violon de Giovanni Battista Guadagnini de 1780.
Loic Rio joue d'un violon d'Alessandro Gagliano de 1734.
Laurent Marfaing joue d'un alto de Luigi Mariani de 1590.
François Kieffer joue d'un violoncelle de Matteo Goffriller « ex-Warburg » de 1706.

Comment a eu lieu votre rencontre ? Et pourquoi avez-vous choisi le nom de Modigliani ?Nous étions quatre amis qui avons décidé de nous retrouver et de jouer ensemble lors de nos études au conservatoire de Paris. Aujourd'hui, nous avons la chance de jouer dans le monde entier, mais ce qui nous anime le plus, c'est le désir de transmettre notre musique au public. Le quatuor a souvent été...

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