Dans un camion, les corps en décomposition de 20 à 50 migrants

La police autrichienne a retrouvé les corps en décomposition de 20 à 50 migrants, hier, dans un camion. Selon la police, entre 20 et 50 corps ont été retrouvés dans un camion arrêté abandonné sur la bande d'arrêt d'urgence d'une autoroute dans l'est de l'Autriche, non loin de la Hongrie, elle aussi débordée par un afflux de migrants.
Portant le logo d'une entreprise de volaille slovaque, le véhicule possédait une immatriculation hongroise et avait quitté Budapest mercredi matin. Le camion, d'où fuitaient « des fluides de corps en décomposition », a été déplacé par les autorités pour pouvoir en extraire les corps.
La police autrichienne a indiqué que des précisions supplémentaires seraient données ce matin, notamment le nombre de morts. Le bilan exact était impossible à déterminer en raison de l'état des corps, selon la police
« Aujourd'hui est un jour sombre (...) ce drame nous affecte tous », a déclaré la ministre de l'Intérieur autrichienne Johanna Mikl-Leitner, ajoutant que « les trafiquants d'êtres humains sont des criminels ». La police hongroise va se joindre à l'enquête, a annoncé Budapest. « Il semble que les victimes étaient des migrants, dans une opération de trafic d'êtres humains », a déclaré Janos Lazar, porte-parole du Premier ministre hongrois Viktor Orban.

« Bouleversés »
La découverte macabre a été annoncée alors que la chancelière allemande Angela Merkel participait à Vienne à un sommet avec les dirigeants des Balkans de l'Ouest, qui ont réclamé un « plan d'action » de l'UE pour contenir les migrants. « Nous sommes tous bouleversés par ces terribles nouvelles, a réagi Mme Merkel. C'est un avertissement pour que l'on se mette au travail, pour résoudre ce problème et faire preuve de solidarité. »
La chancelière a reconnu que les pays des Balkans de l'Ouest, traversés par les flux migratoires, faisaient face à « d'énormes défis ». « Ce sont de futurs membres de l'Union européenne, il est de notre responsabilité de les aider », a-t-elle ajouté. La Macédoine et la Serbie, deux des principaux points de passage des dizaines de milliers de migrants qui tentent de rejoindre l'Union européenne, ont appelé l'UE à adopter un plan d'action.
« Nous faisons face à la plus grande crise de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale », a souligné le ministre serbe des Affaires étrangères Ivica Dacic. Son homologue macédonien Nikola Poposki a souligné que son pays accueillait chaque jour 3 000 migrants venant de Grèce. « Nous devons agir maintenant », a-t-il dit.

Clôture
De son côté, la Hongrie, membre de l'UE, qui fait face à un afflux record à sa frontière avec la Serbie, a annoncé hier qu'un nouveau record quotidien avait été atteint avec 3 241 migrants arrivés mercredi. L'afflux s'est intensifié alors que la Hongrie doit terminer le 31 août la construction d'une clôture grillagée le long des 175 km de sa frontière avec la Serbie. L'achèvement prochain de cette barrière a incité le voisin roumain à prendre jeudi à son tour des mesures. Même si elle est pour l'heure épargnée par la crise, la Roumanie a annoncé qu'elle allait renforcer « préventivement » la sécurité à sa frontière avec la Serbie, craignant que les flux humains ne cherchent un passage par son territoire pour contourner la frontière serbo-hongroise. Les autorités roumaines vont notamment accroître leurs moyens techniques de surveillance, a annoncé le vice-Premier ministre roumain Gabriel Oprea, ainsi que développer les capacités d'accueil des migrants. La Roumanie est membre de l'UE, mais pas de l'espace Schengen.
Pour l'heure, les 28 n'arrivent pas à se mettre d'accord sur une répartition équitable des demandeurs d'asile et peinent aussi à mettre en place les centres censés soulager les pays de première entrée pour faire le tri entre migrants économiques et réfugiés.
(Source : AFP)