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Liban - Décryptage

Une séance gouvernementale cruciale aujourd’hui

Pour les milieux politiques, la bonne nouvelle (parce qu'il y en a encore) d'hier a été le report à vendredi de la conférence de presse que comptait tenir le général Michel Aoun. Dans les coulisses de la rencontre parlementaire du mercredi au siège de la présidence de la Chambre, ce report a été perçu comme une nouvelle chance donnée au gouvernement de Tammam Salam pour tenter de sortir les institutions publiques de l'impasse dans laquelle elles se trouvent.

Après la séance gouvernementale de mardi qui avait vu le retrait des ministres du bloc du Changement et de la Réforme et du Hezbollah, en guise de protestation contre l'adoption de décrets à la majorité des ministres au lieu de l'unanimité, il est clair que Michel Aoun a voulu laisser passer la séance d'aujourd'hui comme un nouveau test à l'égard du courant du Futur. Pour les députés participant à la réunion du mercredi à Aïn el-Tiné, le chef du CPL est en train d'avancer avec prudence, ne voulant pas brûler les étapes ni passer à l'escalade sans avoir épuisé les possibilités de trouver des issues, même partielles et temporaires, aux dossiers en suspens.

Mais la question qui se pose est la suivante : le courant du Futur est-il prêt à saisir cette occasion ou continuera-t-il à rejeter toutes les offres en refusant de revenir au mécanisme initial de prise des décisions au sein du Conseil des ministres, avec la signature des 24 ministres, pour ouvrir la voie à des solutions ? Pour l'instant, rien n'indique un changement réel, même si, depuis mardi, les contacts discrets se multiplient pour tenter de dégager une possibilité de solution.

Le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, a même repris sa médiation entre les différentes parties incapables de dialoguer entre elles. C'est qu'en plus du conflit ouvert entre le courant du Futur et le CPL, il faut aussi régler la question de l'antagonisme entre le général Aoun et le président de la Chambre Nabih Berry, qui constitue une entrave de plus au fonctionnement des institutions. Cet antagonisme latent depuis des mois a éclaté au grand jour lorsque le chef du CPL a qualifié le Parlement d'illégal en raison de la double prorogation de son mandat. Nabih Berry s'est senti insulté par ces propos et il a estimé qu'il ne peut plus être, même indirectement, dans le camp du général si ce dernier ne reconnaît pas clairement la légalité du Parlement. Au cours de ses rencontres avec les journalistes, M. Berry avait même demandé comment Michel Aoun peut demander à un Parlement illégal de l'élire à la présidence de la République. Les relations entre les deux hommes ont rapidement tourné à l'aigre, et il a fallu toute la sagesse et le calme du général Ibrahim pour apaiser les tensions et recadrer les problèmes.

C'est d'ailleurs dans cette optique que le directeur de la Sûreté générale avait lancé sa fameuse initiative militaire qui consistait à modifier la loi sur la défense en reculant l'âge de la retraite des officiers. Pour lui, cette initiative permettait de faire d'une pierre trois coups : d'abord relancer l'activité du gouvernement bloquée à l'époque par l'affaire dite des nominations militaires, ensuite relancer l'action du Parlement, car l'amendement de la loi sur la défense exige l'ouverture d'une session parlementaire extraordinaire par le gouvernement, et enfin elle permet de résoudre un dossier qui aiguise les tensions internes et touche à l'armée dont le Liban a plus que jamais besoin. Contrairement à ce qui a été dit dans certains médias, cette initiative est toujours sur le tapis et le courant du Futur ne l'a pas rejetée. De même, le général Aoun aurait pratiquement donné son accord, demandant simplement, pour accepter de signer le décret d'ouverture d'une session parlementaire extraordinaire, que deux projets de lois avancés par son bloc parlementaire soient fixés à l'ordre du jour : le projet pour la récupération de la nationalité et le projet de loi électorale parce qu'ils concernent les chrétiens et font partie de l'entente conclue avec le chef des Forces libanaises. Si ces projets figurent à l'ordre du jour de la première séance parlementaire plénière, ils seront soumis au vote et peuvent ne pas obtenir le nombre de voix suffisants... Mais au moins, ils auront été examinés.

Toutefois, le président de la Chambre hésite encore, et c'est là que sont intervenus les ultimes contacts pour tenter de dégager un accord minimal au sujet de l'ouverture d'une session parlementaire extraordinaire, sachant que la signature de ce décret est une reconnaissance indirecte de la légalité du Parlement. La situation devrait se préciser aujourd'hui et la séance prévue ce matin serait donc cruciale. Soit les intentions déclarées se précisent et le décret de l'ouverture de la session sera signé, ainsi que celui destiné à débloquer les fonds pour les salaires des fonctionnaires, soit le conflit persistera et les ministres du bloc du Changement et de la Réforme ainsi que ceux du Hezbollah se retireront une nouvelle fois et la situation se dirigera vers un surplus de blocage institutionnel doublé d'une action de protestation populaire qui se greffera sur la grogne qui se manifeste déjà tous les soirs place Riad el-Solh.

Les milieux proches du Hezbollah sont convaincus que les divergences entre Michel Aoun et Nabih Berry peuvent être réglées, les deux hommes étant d'accord sur les questions stratégiques. Il restera alors à clarifier la position du courant du Futur, plongé actuellement dans le dossier des déchets dont il est responsable et qui exige des solutions rapides.

 

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commentaires (4)

Arrêtez de dire que vous etes avec les generaux car ceci est faux, on sait tous comment vous vous etes fsit la guerre a mort pour la supprematie des blocs mais l'irsn est intervenue entre vous et vous a sommer d'arrêter et de vous allier et c'est ce que vous avez fsit !!! Et encore si l'irsn le redemande et elle le redemandera vous aller la suivre exactement sans même sourciller Haha

Bery tus

14 h 52, le 27 août 2015

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Commentaires (4)

  • Arrêtez de dire que vous etes avec les generaux car ceci est faux, on sait tous comment vous vous etes fsit la guerre a mort pour la supprematie des blocs mais l'irsn est intervenue entre vous et vous a sommer d'arrêter et de vous allier et c'est ce que vous avez fsit !!! Et encore si l'irsn le redemande et elle le redemandera vous aller la suivre exactement sans même sourciller Haha

    Bery tus

    14 h 52, le 27 août 2015

  • Je suis chiite originaire du sud Liban terre de mes ancêtres , mais je le dis haut et fort , dans la rivalité entre Berry et le Phare Aoun je suis pour le Khénéral Commandante Michel Aoun , sans aucune hésitation . Berry n'est que toléré par la communauté parce qu'il faut bien quelqu'un comme lui dans ce contexte politique pourri , face à des Joumblatt geagix et autres racailles de la politique libanaise . Tandis que le Phare Aoun a des idées qui correspondent plus à l'avenir du pays , à son progrès , quelque soit l'époque ou le contexte politique . A mes yeux Phare Aoun est celui qui peut avec le hezb résistant celui qui pourra faire avancer le schmilblick libanais . Bien sûr avec le concours de notre Chère Scarlett éclairant notre lanterne .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 09, le 27 août 2015

  • Je note: "ils seront soumis au vote et peuvent ne pas obtenir le nombre de voix suffisants... Mais au moins, ils auront été examinés". Une pratique digne de pays démocratique!!! Mais... une petite question... pourquoi lorsque les Aounistes etaient seul au pouvoir, avec le Hezbollah, ils n'ont rien avancé en projets se plaignant que le courant du futur les bloquerait? En fait Ils leurs fait un procès d'intentions, sans preuve, et avec beaucoup de mauvaise foi! De plus pas un seul de leur ministre, ni en ce temps la ni même aujourd'hui, n'a donné aucun résultat autre que plus de vol et de corruption. Si changer certains députés, crédités de vol, par d'autres qui en plus sont aussi de mauvaise foi, non merci ce sera alors la fin du pays! J'appui les dissidents Aounistes qui veulent voir le "CPL" redevenir celui que nous connaissons et dont nous avions voulu voir véritablement défendre ce qu'ils appellent "Les droits des Chrétiens" main dans la main avec les Kataeb, le PNL, le Bloc National et les FL sans avoir a s'allier avec ceux qui cherchent, au contraire, a changer l'histoire et a les transformer en dhimmis tel que le Hezbollah et autres partis anti-patriotique de la sorte et a mettre le Liban sous une nouvelle tutelle.

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 42, le 27 août 2015

  • Ras-le-bol de la "rivalité entre le CPL et le courant du Futur" !!

    Halim Abou Chacra

    03 h 54, le 27 août 2015

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