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Moyen Orient et Monde - Syrie

Tension sur le Golan syrien suite à des raids israéliens meurtriers

En représailles aux tirs de roquettes dont il accuse le Jihad islamique et l'Iran, Israël a déclenché, entre jeudi et hier, des frappes aériennes contre la partie syrienne du Golan, faisant non moins de six morts.

Des soldats israéliens se tiennent près de véhicules blindés stationnés dans la partie annexée par Israël du plateau du Golan. Ahmad Gharabli/AFP

L'armée israélienne a tué hier dans un raid aérien du côté syrien du Golan un groupe de quatre ou de cinq hommes présentés comme responsables de tirs de roquettes sur Israël, qui ébranlent le statu quo dans ce secteur sous tension.
En moins de 24 heures, quatre roquettes sont tombées du côté du Golan annexé et occupé par Israël, et sur la Galilée, territoire israélien adjacent au plateau. Israël a immédiatement répliqué, visant avec ses moyens aériens et son artillerie 14 positions de l'armée syrienne sur le Golan jeudi soir et dans la nuit d'hier, selon ses informations.
L'un de ces raids a fait un mort et sept soldats blessés, selon une source militaire syrienne. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a évoqué deux soldats tués.
Vendredi matin, l'armée israélienne a « neutralisé » (tué) quatre ou cinq hommes responsables des tirs de roquettes de la veille, qui circulaient en véhicule sur le Golan syrien, a dit une source militaire israélienne. La télévision syrienne a rapporté cinq morts, des « civils non armés » tués par « un avion sans pilote ». Selon l'OSDH, qui dispose d'un réseau de sources à travers la Syrie, les cinq morts étaient des miliciens pro-Assad.
La ligne de démarcation entre Israéliens et syriens, toujours officiellement en guerre, et plus largement les confins d'Israël, de la Syrie et du Liban-Sud sont sous tension constante, mais pour l'instant contenue. Les événements de jeudi et d'hier s'inscrivent parmi les plus graves des derniers mois et posent à nouveau la question d'une escalade.

Israël veut rester à l'écart
C'est la première fois depuis longtemps, peut-être depuis la guerre du Kippour en 1973 selon les journaux israéliens, que des roquettes lancées de Syrie s'abattent sur la Haute Galilée.
Des projectiles s'abattent régulièrement du côté israélien du Golan. Ils sont souvent décrits par Israël comme des tirs perdus de la guerre civile en cours juste de l'autre côté. Israël s'emploie à rester à l'écart du bourbier syrien.
Mais, selon de multiples sources, il a depuis plusieurs mois frappé non seulement des positions militaires syriennes sur le Golan, mais également des complexes proches de Damas, des transferts d'armes au Hezbollah chiite libanais, ainsi que le Hezbollah lui-même, engagé au côté du régime de Bachar el-Assad.
Une frappe israélienne, peut-être un drone, a tué deux membres du Hezbollah et trois miliciens prorégime le 29 juillet dans le Golan, selon l'OSDH. Le 18 janvier, un raid israélien avait tué six membres du Hezbollah et un général iranien, selon des sources proches du Hezbollah et iranienne. Le Hezbollah avait répliqué en tuant deux soldats israéliens.
Israël dit frapper les positions syriennes parce qu'il tient Damas pour responsable de ce qui se passe sur son territoire. Mais, fait nouveau, il a accusé le Jihad islamique palestinien d'avoir lancé les roquettes de jeudi. Le Jihad islamique, autre ennemi d'Israël, a toujours sa direction à Damas. Mais il est bien plus connu pour son activisme à Gaza et en Cisjordanie occupée.

Le Jihad saura « défendre ses hommes »
Israël dit voir l'Iran derrière le Hezbollah et le Jihad islamique. Les tirs de roquettes ont été « dirigés » par Safeed Izaadhi, chef de l'unité palestinienne au sein de la force iranienne Qods, selon le ministère des Affaires étrangères.
Pour l'establishment israélien, l'Iran élargit ainsi au plateau du Golan le front limité jusqu'alors au Liban-Sud. En visant la Galilée, l'Iran et ses alliés délivrent un message à Israël : « Nous pouvons décider de nos cibles, ce n'est pas vous qui édictez les règles », dit à l'AFP le colonel Shlomo Mofaz, ancien de l'antiterrorisme israélien.
« Nous n'avons aucune envie d'une escalade, mais nous nous en tiendrons à notre politique » de frapper ceux qui s'en prennent à Israël, a prévenu le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a de nouveau sonné l'alarme devant le danger iranien et celui du récent accord nucléaire.
Les experts estiment communément que, pour l'instant, chacun a intérêt au statu quo dans le secteur, mais qu'un dérapage est toujours possible.
De Gaza, le Jihad islamique a démenti être responsable des tirs de roquettes. Il a accusé Israël d'essayer de détourner l'attention du cas de Mohammad Allan, prisonnier qui a mobilisé l'opinion palestinienne en observant deux mois de grève de la faim.
En revanche, l'un des leaders du Jihad islamique, Mohammad al-Hindi, n'a pas catégoriquement exclu que les hommes tués vendredi par Israël fassent partie de son organisation. Si tel est le cas, « le Jihad saura comment défendre ses hommes », a-t-il prévenu.

L'armée israélienne a tué hier dans un raid aérien du côté syrien du Golan un groupe de quatre ou de cinq hommes présentés comme responsables de tirs de roquettes sur Israël, qui ébranlent le statu quo dans ce secteur sous tension.En moins de 24 heures, quatre roquettes sont tombées du côté du Golan annexé et occupé par Israël, et sur la Galilée, territoire israélien adjacent au...

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