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Liban

Deriane au Caire : « L’islam est la religion de la modération »

Conférence internationale dans la capitale égyptienne pour réfléchir aux moyens de faire face aux édits religieux extrémistes.

Le mufti Abdellatif Deriane prenant la parole à la conférence internationale qui a réuni de hauts dignitaires musulmans au Caire. Photo Ani

Le mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane, a soutenu hier que « l'islam est la religion de la modération ». Prenant la parole au Caire lors d'une conférence de hauts dignitaires musulmans réunis lundi et hier, mardi, le mufti a précisé que « la modération est un concept qui contient les notions de justice, de bien et de droiture ».
Le grand imam d'al-Azhar et le grand mufti d'Égypte ont fait acte de présence à l'ouverture de la conférence à laquelle assistaient des muftis venus d'Asie, d'Afrique et du Moyen-Orient. Objectif : réfléchir aux moyens de faire face aux édits religieux extrémistes et à une vague de fatwas (décrets religieux ou encore avis juridiques donnés par un spécialiste de la loi islamique sur une question) émanant de cette mouvance.
« Les fatwas sont une grande responsabilité et un lourd fardeau, a affirmé le cheikh Deriane. C'est aussi une grande porte ouverte sur le bien. Il faut donc être prudent en les émettant. » Et le mufti de la République d'appeler les ulémas à « assumer leurs responsabilités en mettant en évidence le danger que représente la déviance de la voie de la raison, en mettant en garde contre les excès notamment parmi les jeunes et en faisant valoir la modération dans la pensée et l'action ». « Seul le respect des préceptes religieux permet d'assurer la sécurité des sociétés », a encore insisté le cheikh Deriane.

Reçu par Sissi
Par ailleurs, le mufti Deriane a été reçu par le président d'Égypte, Abdel Fattah al-Sissi, le ministre égyptien des Wakfs, Mohammad Mokhtar Jomaa, le président de l'Université al-Azhar, Abdel Hayi Azb, et le mufti de la République égyptienne, le cheikh Chawki Allam, qui a insisté sur la nécessité de renforcer les relations bilatérales pour servir l'intérêt des musulmans dans les deux pays.
Évoquant la situation au Liban dans une discussion à bâtons rompus avec des journalistes, le cheikh Deriane a indiqué que « le gouvernement doit poursuivre ses réunions parce que le pays a besoin de prendre des décisions sur des questions de la vie quotidienne ». « L'intérêt du citoyen est une priorité », a-t-il conclu.

Unis contre l'EI
« L'objectif de cette conférence est d'unifier le message des muftis face aux défis qu'affrontent la région et le monde, des défis qui prennent la forme de fatwas extrémistes émises au nom de la religion », a déclaré à l'AFP Ibrahim Negm, conseiller du mufti d'Égypte. Une question qui devient urgente dans la région alors que le groupe État islamique (EI) multiplie les atrocités au nom de la religion. En février, les jihadistes avaient annoncé avoir capturé et brûlé vif dans une cage un pilote jordanien, Maaz al-Kassasbeh, suscitant un tollé parmi les communautés musulmanes. Les partisans du groupe jihadiste avaient invoqué notamment une série de fatwas trouvées sur le site Internet d'une importante université saoudienne soutenant de telles exécutions.
Le grand imam d'al-Azhar, Ahmad al-Tayyeb, a quant à lui regretté la souplesse vis-à-vis des fatwas d'excommunication qui « ont conduit à ce que nous voyons maintenant : meurtres et effusions de sang sanctifié ». Déjà en février dernier, il avait appelé les pays musulmans à réformer leurs programmes scolaires pour contenir l'extrémisme religieux, résultant entre autres d'une mauvaise interprétation du Coran et de la Sunna (paroles et actes du prophète Mahomet).
Une problématique à laquelle les responsables religieux n'ont pas donné de réponse claire pour le moment.
Mais pour Ibrahim Negm, cette conférence pourrait amener à plusieurs prises de décision : la constitution d'un secrétariat général pour les muftis de la région ou encore la création de centres de surveillance de fatwas extrémistes et de formation de muftis.
Ces dignitaires religieux cherchent également à « créer une nouvelle stratégie pour aider les communautés musulmanes en Occident à faire face à la pensée extrémiste », a ajouté le conseiller du mufti d'Égypte.
Les inquiétudes face à ce phénomène progressent en effet en Occident et dans les pays musulmans. Selon une enquête du Pew Research Center réalisée en avril 2015, le pourcentage des personnes se disant très préoccupées par l'extrémisme islamique dans leur pays a augmenté de 38 points depuis 2011.

Le mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane, a soutenu hier que « l'islam est la religion de la modération ». Prenant la parole au Caire lors d'une conférence de hauts dignitaires musulmans réunis lundi et hier, mardi, le mufti a précisé que « la modération est un concept qui contient les notions de justice, de bien et de droiture ».Le grand imam d'al-Azhar et le grand...

commentaires (3)

IL NE FAUT PAS CONDAMNER LES EXTRÉMISTES UNIQUEMENT EN PAROLES...

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 00, le 20 août 2015

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • IL NE FAUT PAS CONDAMNER LES EXTRÉMISTES UNIQUEMENT EN PAROLES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 00, le 20 août 2015

  • Afin de régénérer le christianisme, il devra être absolument "réformé". Il faut établir une interprétation unique, claire et détaillée "des" évangiles. Pour en changer certaines interprétations afin d'annuler les grosses bêtises émises par des curés de quartier qui n'y connaissent Rien de Rien ! Seul ainsi le christianisme pourra se sortir de la mouise dans laquelle il s'est mis a cause de son flou.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 45, le 19 août 2015

  • «l'islam est la religion de la modération». Nous entendons souvent cette phrase mais malheureusement les actes de ses ouailles ne soutiennent pas cette assertion. Afin de sortir l'Islam de cette mauvaise posture, beaucoup de reformes se doivent d'etre mises en place. Pour commencer il faut que les instances supérieure de l'islam doivent établir une interprétation unique, claire et détaillée du Coran. Seules ces instances auront alors le droit de changer certaines interprétations qui seront nécessaires sur fond de pratiques. Cela annulera les fatwas émises par des mollahs de quartier qui n'y connaissent rien de rien. Seul ainsi l'islam pourra se sortir de la mauvaise passe dans laquelle il s'est mis a cause du flou qui flotte. Certes il y des risques de divisions, mais il vaut mieux sauver la plus grande parties des peuples qui vivent continuellement en danger de mort que de laisser une minorité style EI se transformer en machine a tuer tout le monde et n'importe qui.

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 42, le 19 août 2015

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