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Liban - TSL

Un expert britannique décrypte le système de collecte des données télécoms

La cour a repris hier ses audiences dans l'affaire de l'assassinat de Rafic Hariri.

Les audiences ont repris hier à La Haye, au Tribunal spécial pour le Liban, chargé de juger les assassins de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri. Consacrée au témoignage d'un expert britannique en télécommunications, John Edward Philips, l'audience d'hier a inauguré une nouvelle phase du procès, portant sur les données de télécommunications, élément de preuve principal avancé par l'accusation avec toutes les complexités techniques que cela suppose. C'est à un échantillon de cette complexité que le public et les juges également ont eu droit hier, à la lumière des explications avancées par le témoin.

D'emblée, les conseils de défense, en particulier ceux de Moustapha Badreddine, l'un des cinq accusés dans cette affaire, ont contesté les qualifications de l'expert, exprimant des doutes sur sa connaissance du système GSM (Global System for Mobile Communications) et « sur sa capacité à analyser les données relatives aux communications ». C'est ce qu'a déclaré en substance Antoine Korkomaz, qui a tenté à plusieurs reprises de remettre en cause l'expertise de M. Philips dans le domaine du GSM, en lui demandant notamment s'il a fait des études dans ce domaine. « Non », répond le témoin sans pour autant renoncer à mettre en avant ses qualifications en la matière, ayant été l'un des pionniers dans ce secteur, fort également de plusieurs années d'expérience en Grande-Bretagne, au sein des sociétés les plus prestigieuses.

 

( Lire aussi : Pour l’avocat de Hussein Oneissi, le procès « n’est pas une partie de poker » )



Poursuivant sur sa lancée, l'avocat de la défense lui a reproché alors d'ignorer les spécificités des modes opératoires du système GSM au Liban, son expérience étant, selon lui, « limitée au système britannique ». Ce à quoi le témoin a répondu en expliquant que le système GSM est « universel » et fonctionne de la même manière partout dans le monde, d'où la possibilité pour chacun de le faire fonctionner dans n'importe quel pays où il se déplace.

« Quant aux caractéristiques particulières que vous évoquez (caractéristiques géographiques, densité de la population etc.), que l'on appelle configuration, elles sont différentes même à l'intérieur d'un même pays, entre Londres et l'Essex par exemple. Cela n'a rien à voir avec le réseau GSM », dit le témoin. Et de lancer : « Si je pensais que mon expertise n'était pas appropriée, je n'aurais pas perdu mon temps ni celui de l'accusation en venant ici. »

(Pour mémoire : Un témoin travaillant au bureau du procureur livre son témoignage sur les appels téléphoniques)



L'accusation l'interroge ensuite sur les questions relatives aux données liées aux appels, dites également « empreintes », et les liens qui peuvent être établis entre un appel téléphonique, l'utilisateur et un crime commis. Le témoin a également effectué une présentation des différentes composantes d'un téléphone mobile (la carte Sim et le MSI, Internal Mobile Identity) et la manière dont les données téléphoniques sont collectées, notamment par le biais des relais.
À la question du juge
Walid Akkoum qui lui demandait s'il était possible pour une partie tierce d'accéder aux données personnelles d'un utilisateur et de les manipuler à sa guise, le témoin a répondu : « C'est extrêmement difficile. » Le juge Akkoum faisait allusion aux informations qui avaient circulé au Liban sur l'éventualité d'une infiltration des données téléphoniques au Liban par des agents israéliens.

 

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