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À La Une - Dans la presse

"J'ai vu des policiers violer des enfants devant leurs parents" : des transfuges syriens témoignent

Un médecin, un pathologiste, un juge et un spécialiste des armes chimiques témoignent dans les colonnes du quotidien allemand The Bild.

Un enfant pleure en regardant son père blessé, le 9 septembre 2014, dans un hôpital en Syrie. AFP / Abd Doumany

En Syrie, l'organisation Etat islamique, dont les exactions font régulièrement la une de la presse, n'a pas l'apanage de l'horreur. En la matière, le régime de Bachar el-Assad n'est pas en reste. Bild a interrogé des Syriens ayant travaillé pour le régime syrien avant de faire défection : un médecin, un pathologiste, un juge ainsi qu'un spécialiste des armes chimiques. Dans les colonnes du quotidien allemand, ils racontent les rouages cauchemardesques de l'appareil politique et sécuritaire syrien.

L'un des témoins, expert en armes chimiques, assure ainsi que le président syrien n'aurait détruit que la moitié de son arsenal et continue d'utiliser des bombes chimiques lors des raids visant les insurgés.

Le 21 août 2013, la Ghouta orientale, fief rebelle, avait été le théâtre d'une attaque à l'arme chimique qui avait fait des centaines de morts. Elle avait été attribuée au régime par les Occidentaux et l'opposition. Début août, le Conseil de sécurité de l'Onu a décidé à l'unanimité de former un groupe d'experts pour identifier les responsables de récentes attaques chimiques au chlore en Syrie. Washington, Londres et Paris accusent l'armée syrienne d'avoir mené ces attaques, mais, selon Moscou, il n'existe pas de preuve irréfutable de la culpabilité du régime syrien.

"J'ai vu des corps devenir bleus, des gens à l'agonie, l'écume à la bouche, s'étouffant jusqu'à la mort", déclare le pathologiste Abed Tawab Shahrour à Bild. Cet homme de 50 ans assure avoir témoigné, après avoir fui la Syrie en novembre 2013, devant une Cour internationale de justice et se dit choqué que rien n'ait été fait et que personne ne soit intervenu.

 

Des enfants "emprisonnés et souvent torturés"
Mohamad F., un médecin de 44 ans travaillait à l'hôpital universitaire d'Alep, évoque lui les sévices infligés aux détenus par les forces de sécurité du régime. "Dans la prison, j'ai vu des policiers violer des enfants devant leurs parents", confie-t-il. Après avoir tenté de fuir, il a été accusé d'être "une menace terroriste" et emprisonné. "J'ai certes souffert. Mais ce n'est rien comparé à la douleur des autres prisonniers", ajoute le Syrien libéré en échange d'une rançon.

Alors qu'il pratiquait encore la médecine, Mohamad dit avoir "vu des choses tellement terribles que je ne pouvais plus continuer, même si cela mettait ma vie en danger". "Parmi les morts, il n'y avait pas un seul soldat. Seulement des femmes et des enfants", déplore-t-il. Et de poursuivre : "Sur des certificats de décès, mon patron s'est retrouvé contraint, sous la menace d'un agent des services de renseignement prêt à utiliser son arme, d'écrire +crise cardiaque+ ou +insuffisance rénale+".

Le quotidien allemand a également interrogé un juge, Hussein Al-Hassan, qui recevait des ordres pour envoyer des manifestants, dont des enfants, en prison pour "terrorisme". Selon lui, "beaucoup d'enfants ont été emprisonnés et souvent torturés". "Certains ne pouvaient même plus parler. Comment pouvais-je les interroger?", déplore le juge. Ce dernier a quitté la Syrie avec sa femme et ses enfants en janvier 2014. "Je ne voyais pas d'avenir (...) La Syrie était devenue un endroit obscur."

 

Lire l'intégralité de l'article de Bild.

 

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En Syrie, l'organisation Etat islamique, dont les exactions font régulièrement la une de la presse, n'a pas l'apanage de l'horreur. En la matière, le régime de Bachar el-Assad n'est pas en reste. Bild a interrogé des Syriens ayant travaillé pour le régime syrien avant de faire défection : un médecin, un pathologiste, un juge ainsi qu'un spécialiste des armes chimiques. Dans les...

commentaires (4)

Le régime syrien de la famille Assad et consorts doit sa survie à ses méthodes de tortures et de supplices en tous genres. On l'a vu à l'œuvre au Liban durant trois décennies. Enfin, sa fin n'est plus pour longtemps.

Dounia Mansour Abdelnour

21 h 35, le 19 août 2015

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Commentaires (4)

  • Le régime syrien de la famille Assad et consorts doit sa survie à ses méthodes de tortures et de supplices en tous genres. On l'a vu à l'œuvre au Liban durant trois décennies. Enfin, sa fin n'est plus pour longtemps.

    Dounia Mansour Abdelnour

    21 h 35, le 19 août 2015

  • Saleté de bääSSyriens, ainsi que leurs acolytes fakkîhàRiens et ou même certains (h)amers "chréti(e)ns" !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    04 h 07, le 19 août 2015

  • Le regime syrien avait deja une grande expertise dans la torture avant meme que ne commence le soulevement populaire en 2011 et il ne faut pas s etonner de lire les details de ces terribles temoignages . Le peuple syrien a ete totalement abandonne face au boucher de DAMAS et ses executants . La communaute internationale a une enorme responsabilite dans cette immense tragedie.

    HABIBI FRANCAIS

    00 h 34, le 19 août 2015

  • Rousseau avait donc raison. L'état de nature est infiniment moins barbare que nos sociétés "civilisées"

    LS

    22 h 00, le 18 août 2015

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