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Diaspora

Drames de l’émigration libanaise

La semaine dernière, un enfant syrien de six ans, venant de Damas, a été bloqué avec sa mère à la frontière syro-libanaise, le passeport à la main. Il veut rejoindre son père qui l'attend depuis trois jours au Liban pour voyager en Turquie. La famille fuit la guerre dans son pays pour affronter l'inconnu dans l'espoir d'un avenir meilleur.
Combien de Libanais avaient vécu de pareils drames il y a un siècle. Olga, rencontrée dans les années 80 à New York, nous racontait qu'elle avait réussi à monter dans un bateau en partance du port de Beyrouth pour rejoindre son père aux États-Unis, fuyant son village où sa mère était morte de faim. Durant le trajet dans la montagne libanaise, elle avait aussi perdu ses deux petits frères qui n'ont pas supporté le trajet.
Avec la Première Guerre mondiale, de nombreuses familles ont été décimées au Liban encore sous le joug de l'Empire ottoman. C'est l'une des raisons pour lesquelles nombre de nos jeunes descendants de Libanais en Amérique latine n'arrivent pas à retrouver les traces de leurs parents dans leurs villages d'origine.
D'autres histoires ont eu des fins plus heureuses : le grand-père de Georges avait quitté le Liban pour les États-Unis, accompagné de sa fille, ses deux fils restés en France avec des proches parents pour poursuivre leurs études, et son neveu de dix ans. Ce dernier s'était perdu dans le port de Gênes, n'arrivant pas à retrouver le bon bateau au cours de l'escale. Le grand-père avait passé sa vie à vouloir retrouver son neveu, ce qu'a réussi plus tard sa fille : il était devenu un brillant homme d'affaires à Tucumán, en Argentine !
Chaque descendant de Libanais possède dans sa famille des histoires personnelles similaires qui peuvent expliquer le militantisme et la volonté de nombre d'entre eux à vouloir retourner au pays. Outre les désaccords entre associations militant pour cette cause, notre drame actuel est de constater qu'une grande partie des Libanais résidents, en connaissance de cause ou pas, prêtent très peu attention à ce phénomène qui aurait pu ramener au bercail des dizaines de milliers de nos compatriotes, essentiellement d'Amérique latine, et avec eux un renouveau vital pour le Liban.

Cette page est réalisée en collaboration avec l'Association RJLiban. E-mail : monde@rjliban.com – www.rjliban.com

La semaine dernière, un enfant syrien de six ans, venant de Damas, a été bloqué avec sa mère à la frontière syro-libanaise, le passeport à la main. Il veut rejoindre son père qui l'attend depuis trois jours au Liban pour voyager en Turquie. La famille fuit la guerre dans son pays pour affronter l'inconnu dans l'espoir d'un avenir meilleur.Combien de Libanais avaient vécu de pareils...