Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Turquie : fortes peines réclamées contre 18 journalistes

Les autorités judiciaires turques ont réclamé mardi de fortes peines, allant jusqu'à sept ans et demi de prison, contre 18 journalistes accusés d'avoir participé à de la propagande "terroriste" en publiant la photo d'une prise d'otage à Istanbul.

Selon un communiqué officiel, les journalistes inculpés appartiennent à neuf journaux différents. Can Dundar, rédacteur en chef du grand quotidien d'opposition Cumhuriyet, est notamment visé, ainsi que des responsables éditoriaux du journal de gauche Birgun, connu pour ses prises de position contre le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Ils sont mis en cause pour leur couverture de la prise en otage d'un procureur en mars au palais de Justice d'Istanbul par des hommes armés se réclamant d'un groupe marxiste clandestin, le Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C).

Atteint à la tête et à la poitrine pendant un assaut des forces de l'ordre, le procureur Mehmet Selim Kiraz était mort de ses blessures et ses deux ravisseurs avaient été tués. Le groupuscule marxiste, connu pour ses nombreux attentats commis en Turquie depuis les années 1990, avait publié sur les réseaux sociaux une photo montrant son otage assis dans un fauteuil et un pistolet braqué sur la tempe. C'est la diffusion de cette photo qui a été reprochée aux journalistes incriminés.

Dans un communiqué, M. Dundar, un journaliste de renom, a assuré que son journal était "opposé à toutes les organisations terroristes". Mais il a rappelé que des médias turcs avaient publié, sans être inquiétés, des vidéos de jihadistes du groupe Etat islamique (EI) sur le point d'exécuter des otages. "Pour l'utilisation d'une photo d'un otage du DHKP-C vous risquez sept ans et demi de prison, mais pour celle de preneurs d'otages de l'EI vous ne risquez rien", a-t-il souligné.

Pendant la récente campagne électorale, le président turc s'en était pris personnellement à M. Dundar après une Une de son journal dans laquelle il était écrit que la Turquie avait envoyé des armes aux combattants de l'EI en Syrie. M. Erdogan avait assuré que le rédacteur en chef allait "payer cher" cette information officiellement démentie. La détérioration des conditions de travail des journalistes sous le régime de M. Erdogan est régulièrement dénoncée par l'opposition et des organisations de défense des droits de l'Homme.

Les autorités judiciaires turques ont réclamé mardi de fortes peines, allant jusqu'à sept ans et demi de prison, contre 18 journalistes accusés d'avoir participé à de la propagande "terroriste" en publiant la photo d'une prise d'otage à Istanbul.
Selon un communiqué officiel, les journalistes inculpés appartiennent à neuf journaux différents. Can Dundar, rédacteur en chef du grand...