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Liban - Liban-Sud

À Chamaa, les Italiens déploient leur plus beau matériel militaire

Ils sont là pour la paix, mais cela n'empêche pas les soldats du contingent italien de la Finul qui commande le secteur ouest, au sud du Litani, d'avoir le matériel militaire le plus moderne et le plus sophistiqué. Élégant, robuste et utile comme de nombreux produits made in Italy.

Pour le commandant du contingent italien et du secteur ouest, le brigadier général Salvatore Cuoci, les missions de paix sont plus difficiles que la guerre.

La ministre italienne de la Défense, Roberta Pinotti, est arrivée hier après-midi à Beyrouth pour une visite de 48 heures. Elle est accompagnée du chef d'état-major italien, Claudio Graziano, qui avait servi au Liban durant plusieurs années en tant que commandant de la Finul.
Justement, la délégation italienne se rendra au Liban-Sud, notamment à Chamaa, quartier général du contingent italien de la Finul qui commande également le secteur ouest, englobant Tyr, Tebnine, Bint Jbeil et Aïta el-Chaab. La délégation visitera aussi Naqoura, où elle s'entretiendra avec le commandant de la Finul, le général italien Luciano Portolano. Elle effectuera en outre une tournée à Beyrouth, où elle se réunira notamment avec le président de la Chambre, Nabih Berry, le Premier ministre, Tammam Salam, le ministre de la Défense, Samir Mokbel, et le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi. C'est la coopération militaire italienne, non seulement au Liban-Sud, mais dans tout le Liban qui sera discutée.
Avec ses 973 soldats, l'Italie est l'un des plus importants contributeurs à la Finul stationnée au Liban-Sud. La Finul compte actuellement 39 nationalités.
La base de Chamaa, quartier général du contingent italien, à quelques kilomètres de Naqoura, est un bout d'Italie au Liban. La base est entièrement autosuffisante et les soldats, hommes et femmes, passent six mois d'affilée au Liban-Sud sans l'autorisation de partir en permission sur le territoire libanais.

« Opération Litani »
Cette base présente surtout un important matériel militaire italien, que de nombreux Libanais, qui connaissent surtout les armes françaises et américaines, ne soupçonnent pas. Ce matériel, exporté vers le Royaume-Uni, l'Espagne, la Belgique, le Danemark et la Russie, sort des usines d'armement et des compagnies italiennes de fabrication de véhicules d'utilité, telles que Agustawestland, Astra et Iveco. Ce matériel a servi aux troupes italiennes, notamment en Afghanistan et en Irak.
La base compte plusieurs centaines de véhicules militaires, notamment des chars de cavalerie Centauro, des LMV Lince (Lynx), divers VTT, des camions-grues blindés, des camions-citernes, tous montés sur un châssis de même dimension, soit à trois ou à quatre axes... Il ne faut pas non plus oublier les armes de petit et moyen calibre, comme les pistolets et les fusils Beretta.

Le travail du contingent italien est réglé comme du papier à musique. La base de Chamaa, qui s'étend sur 4 kilomètres carrés, est autosuffisante sur tous les plans, notamment l'entretien des véhicules militaires avec des garages pour la mécanique, la tôle et les pneus.
Depuis l'adoption de la résolution 1701 en 2006, suite à la guerre entre le Hezbollah et Israël, l'armée italienne a baptisé sa mission au Liban-Sud « Operazione Leonte », soit en français Opération Litani. C'est probablement une réponse de paix à l'offensive israélienne de 1978 contre le Liban-Sud et que l'État hébreu avait désignée par Opération Litani.

 

(Lire aussi : Les Casques bleus français au Liban : une mission plus complexe qu'en Afghanistan et au Mali)

 

Plus difficile de faire la paix que la guerre
Avec la résolution 425, adoptée en 1978, l'Italie était chargée de fournir des hélicoptères et des pilotes à la Finul. Suite aux nouvelles règles d'engagement de la Finul en 2006, l'Italie s'est engagée à fournir des troupes aux Casques bleus stationnés au Liban-Sud. Tous les six mois, Rome envoie une brigade au Liban. C'est la troisième fois en neuf ans que la brigade aéromobile Friuli est déployée au Liban-Sud.

Le commandant Luca Beraudo, pilote et chargé de la communication, explique que sa brigade, qui porte le nom d'une région italienne, a la ville de Bologne pour quartier général. Cette brigade a été créée en 1884 et ses soldats se sont battus durant la Première et la Seconde Guerres mondiales, participant à la libération de l'Italie. Elle a pris part à plusieurs missions à l'étranger, notamment en Bosnie-Herzégovine, en Irak et en Afghanistan.
Le contingent italien, comme tous les Casques bleus de la Finul, veille à l'application de la résolution 1701, impliquant la cessation des hostilités sur la ligne bleue, la coopération avec l'armée libanaise et l'aide à la population.
Le secteur ouest, qui s'étend sur environ 1 000 kilomètres carrés, compte dans ce cadre une centaine de municipalités. Le contingent italien est chargé directement de 24 d'entre elles.
Le budget consacré à l'aide à la population s'élève à 1 250 000 euros pour l'année 2015. Les projets à mettre en place sont décidés avec les municipalités, ils touchent plusieurs domaines, de l'infrastructure à l'éducation en passant par la santé.

Le commandant du contingent italien et du secteur ouest, le brigadier général Salvatore Cuoci, indique que pour ce genre de mission de paix, où plusieurs contingents venus de divers continents se trouvent sur le terrain – le secteur ouest comptant douze nationalités sans l'armée libanaise –, il est nécessaire d'uniformiser l'approche, que ce soit en matière de patrouilles, de barrages ou d'autres formes de contrôle dans la région. Des formations sont données dans ce sens ; elles servent aussi à standardiser les procédures.
Le brigadier général Cuoci note qu'une mission de paix est plus difficile pour un soldat qu'une autre où il lui est demandé de faire la guerre. Il est certes plus difficile de négocier que de tirer sur une cible. Dans une mission de paix également, l'ennemi n'est pas visible.
La Finul est là pour le Liban et le travail se fait en étroite coopération avec l'armée libanaise, indique-t-il encore.
Actuellement le Liban-Sud est, étrangement, la région la plus calme du Moyen-Orient.

La ministre italienne de la Défense, Roberta Pinotti, est arrivée hier après-midi à Beyrouth pour une visite de 48 heures. Elle est accompagnée du chef d'état-major italien, Claudio Graziano, qui avait servi au Liban durant plusieurs années en tant que commandant de la Finul.Justement, la délégation italienne se rendra au Liban-Sud, notamment à Chamaa, quartier général du contingent...

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