Rechercher
Rechercher

Liban - Crise des déchets

Entre ONG et municipalités, une collaboration locale pour le tri et le recyclage

L'ONG ACT, en collaboration avec Arcenciel, œuvre depuis deux ans à un projet de tri et de recyclage avec la municipalité de Kornet Chehwane. Aujourd'hui, avec la crise, elle est consultée par d'autres municipalités.

C’est au niveau individuel que le traitement des déchets commence. Photo Bigstock

Pour dépasser la lenteur maladive des institutions qui paralysent toute initiative, et dans un contexte de crise aiguë des déchets ménagers dans le pays, l'ONG ACT (« Active Advocacy for Communities of Tomorrow ») a décidé de prendre les choses en main. Sa présidente, Paula Sroujean Abdel Hak, est convaincue « qu'il n'est pas difficile d'assembler nos moyens et de rassembler la société civile, le public et les autorités locales dans un travail de groupe ». « Le triage et le recyclage sont simples, il suffit de disposer de poubelles différentes rassemblant les matières similaires », ajoute-t-elle.
Face aux dégoulinants monticules de sacs-poubelle multicolores qui asphyxient les rues de la capitale libanaise et de ses périphéries, l'ONG ACT a décidé de combattre le monstre de l'intérieur, en trois étapes : recyclage, réutilisation et revente de produits transformés. Aux commandes de l'action, Paula Sroujean Abdel Hak court les rues, en abordant les municipalités, les ONG et jusqu'aux habitants, afin de transmettre une conscience collective vis-à-vis de la planète, fondée sur un travail entamé il y a deux ans dans la municipalité de Kornet Chehwane, avec Arcenciel.

Cet éveil est en floraison dans le Metn : à la municipalité de Kornet Chehwane, une réunion s'est tenue mardi avec ACT et Arcenciel en présence des responsables municipaux afin de mettre en place un programme de solutions durables et sérieuses. Les alternatives proposées par les associations ont obtenu un écho auprès des conseillers qui souhaitent accélérer le processus de collecte des déchets déjà en cours. Après la collecte des déchets, l'ONG Arcenciel s'occupera du triage supplémentaire afin de recycler jusqu'au dernier petit bout de fer.
Les moyens de transport seront fournis par la municipalité et les bénéfices générés par le recyclage seront réinvestis dans les actions culturelles et sociales des deux ONG.

 

« Le triage et le recyclage sont simples, il suffit de disposer de poubelles différentes rassemblant les matières similaires », explique Paula Abdel Hak. Photo Bigstock

 

Une communauté autonome
Une fois l'accord entre les organisations non gouvernementales et les représentants locaux établi, une campagne de sensibilisation a été menée auprès des habitants à travers l'organisation de réunions de quartier, présidées par Paula Abdel Hak, et la distribution de circulaires. « Quelque sept mille résidents concernés par cette initiative ont commencé le tri à la source, affirme Mme Abdel Hak. Ils ont attendu l'arrivée des poubelles de tris : une pour les déchets organiques (qui seront compostés) et d'autres pour les différents types de déchets (une pour le verre, une pour le plastique, une pour les métaux et une dernière pour les papiers et cartons). » « Le but est de créer une communauté indépendante qui saura gérer ses propres déchets et influencer les autres régions pour les pousser à suivre son modèle, en passant du passif à l'actif », ajoute-t-elle, avant de poursuivre : « Les municipalités payaient auparavant beaucoup d'argent à Sukleen pour une simple collecte. Prendre les choses en main leur permettra de faire un meilleur travail à moindre coût. »

 

(Lire aussi : L'Association libanaise pour la transparence prône une « culture du recyclage »)


Malheureusement, tout n'est pas rose et il faut encore soulever de petites montages afin d'atteindre le but fixé, celui d'un recyclage idéal. Les communes ne sont pas toutes capables de consacrer un terrain au stockage des matières recyclables. Le financement devra certainement nécessiter la participation des riverains par le biais d'une taxe spécifique. « Cette nouveauté risque de déplaire à certains, mais il faut essayer de faire comprendre aux gens qu'ils sont responsables de leurs déchets », souligne la présidente d'ACT. Elle est persuadée « qu'il faut commencer au niveau de l'individu, c'est-à-dire sensibiliser chaque personne, pour pouvoir atteindre le grand public, sans avoir recours aux hiérarchies étatiques ». C'est une vision pour réformer le système « hors des sentiers battus de la corruption et pour offrir au pays et à nos descendants un avenir durable et sain », souligne-t-elle. « Pour promouvoir l'écologie dans la culture et l'éducation, comme un dû à notre nature, il est souhaitable d'établir la communication entre les habitants du Liban, les municipalités et les militants », poursuit-elle.

De manière plus générale, ACT est engagée dans la diffusion de la culture et dans la promotion de l'action sociale à travers le savoir et l'éducation, sur des sujets ignorés au Liban comme l'écologie.
« Les répercussions des dégâts infligés à l'environnement ne s'arrêtent pas aux frontières, il faut rendre les Libanais conscients du fait que ces dégâts ne font pas demi-tour une fois arrivés à la limite du pays », explique-t-elle. Il est donc primordial, pour elle, d'instituer « une conscience collective entre les États et surtout les citoyens, afin de penser à l'héritage que l'on va laisser aux générations futures ».


Pour plus d'informations, consulter le site : www.act4tomorrow.org

 

Lire aussi
Corruption et déchets

 

Repères
Infos pratiques : Qui contacter pour recycler les déchets triés

Décharges et incinération : le décryptage de deux écologistes

Comment, en pleine crise, réduire le volume des ordures chez soi

Pour dépasser la lenteur maladive des institutions qui paralysent toute initiative, et dans un contexte de crise aiguë des déchets ménagers dans le pays, l'ONG ACT (« Active Advocacy for Communities of Tomorrow ») a décidé de prendre les choses en main. Sa présidente, Paula Sroujean Abdel Hak, est convaincue « qu'il n'est pas difficile d'assembler nos moyens et de rassembler la...

commentaires (1)

Avec beaucoup d'espoir, je ne voudrais pas manquer de souhaiter plein succès aux deux ONG. L'essentiel à mon humble avis, est de rendre la société civile sensible à son devoir civique de trier les déchets ménagers et autres, pour faciliter le recyclage. BRAVO Arcenciel et Mme. Abdel Hak, Présidente de ACT4tomorrow.org, sans oublier Terre Liban, l'Ecoute et peut être d'autres que je ne connais pas

Zaarour Beatriz

22 h 19, le 04 août 2015

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Avec beaucoup d'espoir, je ne voudrais pas manquer de souhaiter plein succès aux deux ONG. L'essentiel à mon humble avis, est de rendre la société civile sensible à son devoir civique de trier les déchets ménagers et autres, pour faciliter le recyclage. BRAVO Arcenciel et Mme. Abdel Hak, Présidente de ACT4tomorrow.org, sans oublier Terre Liban, l'Ecoute et peut être d'autres que je ne connais pas

    Zaarour Beatriz

    22 h 19, le 04 août 2015

Retour en haut