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À La Une - Diplomatie

Au Caire, Kerry vante les mérites de l'accord sur le nucléaire iranien

Le chef de la diplomatie américaine souligne la nécessité pour l'Egypte de trouver un "équilibre" entre la lutte contre l'insurrection jihadiste et le respect des droits de l'Homme.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a assuré dimanche au Caire que l'accord sur le nucléaire iranien allait rendre le Moyen-Orient plus sûr. AFP PHOTO / POOL / BRENDAN SMIALOWSKI

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a assuré dimanche au Caire que l'accord sur le nucléaire iranien allait rendre le Moyen-Orient plus sûr, à l'issue d'un "dialogue stratégique" avec l'allié égyptien, première étape d'une tournée régionale.

Après l'Egypte, M. Kerry s'est envolé pour Doha où il rencontrera lundi ses homologues des Etats sunnites du Golfe pour tenter d'apaiser leurs craintes suscitées par le règlement historique scellé le 14 juillet à Vienne entre Téhéran et les grandes puissances.

"Il n'y a absolument pas de doute, si l'accord de Vienne est entièrement appliqué, l'Egypte et tous les pays de cette région seront plus en sécurité (...) comme ils ne l'ont jamais été", a affirmé M. Kerry après avoir co-présidé avec son homologue égyptien Sameh Choukri le "dialogue stratégique", dont la dernière édition remonte à 2009.

Les monarchies du Golfe se méfient des ambitions régionales de l'Iran chiite. L'Arabie saoudite, rivale de l'Iran, a toutefois exprimé officiellement son soutien à l'accord.
"Les Etats-Unis et l'Egypte reconnaissent que l'Iran est engagé dans des activités déstabilisatrices dans la région, et c'est pour cela qu'il est si important de s'assurer que le programme nucléaire iranien demeure entièrement pacifique", a martelé M. Kerry, l'un des artisans du texte de Vienne.

M. Kerry a souligné la nécessité pour le géant du monde arabe de trouver un "équilibre" entre la lutte "antiterroriste" contre une insurrection jihadiste sans précédent et la "protection des droits de l'Homme".
En Egypte, les Américains sont confrontés à un dilemme: veiller à leurs impératifs sécuritaires tout en dénonçant les atteintes aux libertés.
Ils continuent de dénoncer la terrible répression menée par le régime du président Abdel Fattah al-Sissi contre les partisans de son prédécesseur, l'islamiste Mohamed Morsi destitué en juillet 2013.

Mais Washington et Le Caire se sont plus ou moins rabibochés grâce à la reprise en mars de l'assistance militaire américaine de 1,3 milliard de dollars par an. "Les Etats-Unis et l'Egypte sont en train de retrouver une base plus solide pour leur relation", a d'ailleurs souligné M. Kerry.
Washington a ainsi annoncé jeudi la livraison au Caire de huit avions de combat F-16, sur les 12 promis en mars par le président Barack Obama. C'est "essentiel pour la lutte contre le terrorisme", a plaidé John Kerry.

Mais il a aussi reconnu "des tensions ici et là sur certaines questions" en matière de "protection des droits de l'Homme" et pour lesquelles "les Etats-Unis ont exprimé leurs inquiétudes".
Un tribunal égyptien a justement reporté dimanche au 29 août son verdict dans le procès de trois journalistes de la chaîne qatarie Al-Jazeera, dont la première condamnation à des peines allant jusqu'à 10 ans de prison avait provoqué un tollé international, notamment à Washington.
L'Australien Peter Greste, le Canadien Mohamed Fahmy et l'Egyptien Baher Mohamed sont accusés d'avoir "diffusé de fausses informations" pour soutenir le mouvement interdit des Frères musulmans de M. Morsi.
Le ministre Sameh Choukri a toutefois estimé que des journalistes emprisonnés en Egypte étaient détenus pour "leur implication dans des activités terroristes".


(Lire aussi : « Si l'on ne fait que de la répression, la lutte antiterroriste ne peut pas fonctionner »)

 

"Lutter contre le terrorisme"
Lors d'un entretien avec M. Sissi, M. Kerry a d'ailleurs souligné "l'importance de la liberté de la presse", selon un diplomate américain. Il a réitéré "l'engagement des Etats-Unis à aider les Egyptiens dans leurs efforts pour contrer le terrorisme et enrayer" le développement du groupe jihadiste Etat Islamique (EI) "dans la région et en Egypte", selon la même source.
De son côté M. Sissi a souligné la volonté de l'Egypte "de développer ses relations stratégiques avec les Etats-Unis", selon la présidence.

Depuis des mois, Le Caire et Washington s'alarment de l'insurrection jihadiste dans le nord de la péninsule égyptienne du Sinaï, un bastion du groupe Ansar Beït al-Maqdess qui s'est rebaptisé "Province du Sinaï" pour marquer son allégeance à l'EI.
Les attentats visant les forces de sécurité se sont multipliés depuis l'éviction de M. Morsi et des centaines de policiers et de soldats ont été tués dans ces attaques.

Dans un communiqué conjoint envoyé à la presse par le ministère des Affaires étrangères égyptien, les deux alliés assurent "s'être mis d'accord pour poursuivre une coopération étroite afin d'améliorer leur sécurité mutuelle et lutter contre le terrorisme et l'extrémisme."

A Doha, M. Kerry aura aussi une rencontre tripartite lundi avec ses homologues russe et saoudien, Sergueï Lavrov et Adel al-Jubeir, pour discuter des conflits dans la région.
Dans une déclaration télévisée, le président iranien Hassan Rohani a affirmé dimanche que l'accord sur le nucléaire va créer un "nouveau climat" pour régler les crises régionales comme au Yémen ou en Syrie.

 

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