Pleins feux sur la beauté d’une femme

Il est aussi difficile que téméraire de déterminer à quel âge précis une femme atteint et projette son maximum de beauté, de resplendissement physique et moral. Est-ce à ses quinze ans de lys ? À ses vingt ans de lilas ? À ses trente ans de roses ? Ou bien à ses quarante ans de jasmins ? Est beau « ce qui plaît à la vue ». Très bien ! Mais à la vue de qui ? C'est justement là ce qui rend la beauté féminine si difficile à définir : autant de regards, autant d'avis...
Sur cette question les femmes voient les choses sous un angle plus technique que les hommes. Et elles ont un coup d'œil !... Quand une de leurs semblables est sur la sellette, elles la jugent, avant tout, sur la perfection, le raffinement de son élégance. Elles ont un faible pour les coiffures savantes, compliquées. Elles dissèquent, cherchent la petite bête, tandis que les hommes se font un jugement sur une impression d'ensemble. Eux, ils sont surtout sensibles à la douceur des formes, au dynamisme, à l'esprit. Ils aiment ce qui n'est pas trop apprêté, ce qui sent la nature et la vie.
Il y a deux sortes de femmes qui font se retourner les hommes dans la rue. C'est d'abord la créature de rêve, la Vénus fraîchement sortie de l'institut de beauté. Évidemment les hommes l'admireront. Et puis il y a la jeune fille sympathique, gracieuse, naturelle, celle qui pourrait faire une épouse idéale aussi bien sur un court de tennis que dans l'intimité du foyer, dans cette catégorie, ce sont les autres celles que l'on croise dans le regard des yeux.
Prétendre être une belle femme comporte des impératifs. L'intéressée doit vivre intensément et développer harmonieusement tous ses dons : elle doit posséder une parfaite confiance en elle et avoir réalisé un accord simple et vrai du physique et du moral. Avant vingt-huit ans, elle aura beau avoir des traits remarquables, nous soutenons qu'elle n'aura généralement pas assez vécu pour que son visage reflète une grande profondeur de sentiments.
Nous en voulons aux maquilleurs et aux distributeurs de produits de beauté ainsi qu'aux chirurgiens esthétiques qui s'ingénient à tuer tout naturel chez une femme et à lui créer de toutes pièces une « beauté de poupée » faite de sex-appeal factice et de charme artificiel. Cela fait penser à ce procédé qui consiste à mettre des pêches en conserve. Pour notre part, nous préférons ce qui est frais et naturel. Il y a bien dans le monde des centaines de milliers de beautés naturelles.
Les mannequins qui posent pour les magazines de mode, c'est autre chose encore, et, à ce propos, les femmes feraient bien de réfléchir avant d'imiter leurs expressions factices prises après trente à cinquante clichés. C'est par nécessité professionnelle que ces filles dépouillent leur visage de tout éclat, de toute vivacité : elles font tout ce qu'elles peuvent pour respirer l'artificiel fait de sex-appeal fabriqué. Elles regardent dans le vague. Elles rentrent leurs joues pour se faire un visage anguleux fait de traits plus fatals. De cette façon-là, les clientes n'auront des yeux que pour le manteau de vison ou la robe du soir avec tous les bijoux qui lui sont présentés et proposés. Non, ce sont là des attitudes qui conviennent parfaitement à des modèles mais pas pour séduire les cœurs et les regards, ce qui risque d'être désastreux.
L'erreur la plus grossière – l'une des plus courantes – que commettent les femmes consiste à reproduire des coiffures, des maquillages qu'elles ont vus sur d'autres, sans se demander si cela leur ira à elles.
Presque tous les modèles publicitaires que nous connaissons sont des filles très simples. C'est que, lorsqu'on les photographie en train de s'extasier devant un aspirateur ou d'examiner l'intérieur d'un frigidaire, elles doivent faire preuve d'un grand naturel pour convaincre les éventuels acheteurs. Et nous vous assurons qu'il leur faut une certaine personnalité pour réussir à donner à la robe au décolleté qu'elles ont sur le dos l'apparence d'une robe de prix. Il y a bien à Hollywood des beautés, mais ce sont pour la plupart de toutes petites étoiles, aux films limités. Elles font partie du décor : il faut bien qu'Hollywood conserve son renom de capitale de la beauté !
La beauté est à la portée de toutes. Il n'est pas de femme normalement constituée qui ne la possède en puissance. Pour qui est doté d'une personnalité intéressante, point n'est besoin d'avoir un physique parfait. Il suffit d'un ou deux traits séduisants, autour desquels tout l'ensemble soit harmonieusement agencé.
La première chose que toute femme devrait faire, c'est de déterminer à quel type elle appartient, et de s'arranger en conséquence. Le genre de vêtements et de parure dans lequel elle se sentira le plus à son aise sera probablement celui dans lequel elle sera le plus agréable à regarder. Elle ne devrait surtout pas essayer de briller dans un genre qui n'est pas le sien. Nous admirons au cinéma des vedettes célèbres qui sont unanimement considérées comme les plus jolies femmes d'Hollywood. Mais il existe des vedettes qui sont des anciens modèles publicitaires. Eh bien ! elles ont la poitrine plate, les hanches un peu fortes, des défauts qui passent inaperçus. Elles ont su se façonner de telle sorte qu'on ne voit que leurs visages, qui sont, il faut le reconnaître, d'une grande splendeur. Tout le reste est éclipsé. Telles qu'elles sont, elles donnent l'illusion d'être d'une extraordinaire beauté.
Voici certaines caractéristiques qu'on rencontre chez toutes les belles femmes : un air de santé florissante ;
une chevelure soyeuse ; une voix douce et modulée ; une démarche aisée et assurée ; un port droit ;
une personnalité rayonnante ; un esprit ouvert ;
une humeur stable et une nature droite ; une parfaite confiance en soi. Avant tout, pour être belle, il faut qu'une femme soit elle-même.