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Lifestyle - Rencontre

David Gray, concentré very british

Le chanteur britannique se produira ce samedi 1er août à l'occasion du 30e anniversaire du Festival de Beiteddine. Portrait.

Photo Ibrahim Tawil

Né à Manchester, David Gray a grandi en Écosse avant d'aller faire ses études à Liverpool, puis s'est rendu à Londres pour sa carrière musicale. C'est donc un condensé de Grande-Bretagne que L'Orient- Le Jour rencontre à l'hôtel Albergo, l'avant-veille de son premier concert au Liban. Sérieux, sympathique, mais nerveux, il suffit de lui dire qu'on ne supporte pas personnellement l'équipe de Manchester United pour le faire jurer, et le décontracter.
En dix albums, David Gray a su mêler l'écriture folk avec des sonorités indie pop british qui vieillissent bien, et se faire un nom grâce à ce talent. « Il voue une importance aux textes, sa voix est magnifique et au Festival de Beiteddine, nous tenons à inviter des artistes ayant une carrière qui s'étale sur plusieurs années », tient à préciser Hala Chahine, directrice du festival. Mais c'est bien dans un groupe punk que le romantique a débuté. « Notre groupe s'appelait The Vacuums (les Aspirateurs), on voulait simplement faire beaucoup de bruit et ennuyer les professeurs. Franchement, on était doués pour ça », se remémore le chanteur en souriant. «The Vacuums ont joué hier soir, bientôt on les verra dans Top Of The Pops», se moquaient leurs professeurs. Ils ne croyaient pas si bien dire.

Sauvage craintif
David Gray a finalement quitté le groupe punk pour une aventure pop solo en 1992. Ses trois premiers albums ont été de sérieux revers commerciaux, mais la sortie de White Ladder en 1998 permet à sa carrière de décoller. Les sensibles chansons Please forgive me ou Babylon séduisent, et plus de 7 millions d'albums sont finalement vendus. « Dominer mes peurs m'a demandé du temps. Faire un album est un peu comme l'histoire du sauvage qui craint d'être pris en photo et que son âme soit volée », se livre David Gray.
Le musicien a grandi en écoutant la pop qui envahissait les ondes télévisuelles anglaises à la fin des années 70. « J'habitais dans une vallée au milieu de nulle part, où il était impossible de capter la radio. Mais les émissions de variétés à la télévision m'ont fait découvrir The Specials et UB40 qui sont devenus mes références à ce moment-là ». Comme tout Anglais ayant vécu cette époque, difficile, aussi, de ne pas baigner dans The Cure ou The Smiths. Aussi, lorsqu'il parle de football et de Manchester, le débit s'accélère, les « fookin' » s'enchaînent et les éclats de rire se font sincères.
Mais c'est en découvrant Cat Stevens, Tom Waits et Leonard Cohen que l'Anglais a eu un déclic à ses quinze ou seize ans. « Ils savent construire des chansons brillantes, l'écriture de leurs textes me touche », confesse David Gray. Cependant, s'il ne devait en rester qu'un, ce serait Bob Dylan. « Comme Picasso, il peint les mots si vivement, les couleurs jaillissent de chacun d'entre eux. Cet homme donne la vie à des personnages, il construit un nouveau continent avec ses chansons. Et il le fait seul, juste avec un micro », dit-il, captivé. La musicienne Joan Baez a même eu le malheur de comparer le jeune David Gray à l'auteur de Mr. Tambourrine Man. Un superbe compliment qu'a difficilement porté l'anglais durant plusieurs années, tant le poids de l'héritage est à ses yeux démesuré.

À 47 ans, après dix albums, David Gray rêve encore en grand. Son envie d'écrire, comme de se produire sur scène, n'est pas entamée pour un sou. S'il en avait la possibilité, il aimerait travailler avec le chanteur lo-fi folk américain Bill Callahan ou le héros de la funk, Prince. Un grand écart artistique et musical qu'il assume. Rien n'est impossible pour lui : en 1998, il a même collaboré avec Thom Yorke et Jonny Greenwood (de Radiohead) pour écrire la bande originale de Velvet Goldmine.
Qu'attendre de sa prestation au Festival de Beiteddine? «Vous verrez. Entre les chansons, il est même possible que je parle... », répond-t-il avec un flegme hilarant.

Né à Manchester, David Gray a grandi en Écosse avant d'aller faire ses études à Liverpool, puis s'est rendu à Londres pour sa carrière musicale. C'est donc un condensé de Grande-Bretagne que L'Orient- Le Jour rencontre à l'hôtel Albergo, l'avant-veille de son premier concert au Liban. Sérieux, sympathique, mais nerveux, il suffit de lui dire qu'on ne supporte pas personnellement...

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