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Sport - Jeux olympiques

S’offrant un doublé sans précédent, Pékin entre dans l’histoire

La capitale chinoise est devenue, hier, la première ville à accueillir à la fois des JO d'hiver et d'été, après que lui a été attribuée l'organisation des Jeux d'hiver 2022. Elle avait auparavant organisé les Jeux d'été 2008.

Pékin va entrer dans l'histoire en devenant la première ville à avoir accueilli, à la fois, des Jeux olympiques d'hiver et d'été : la capitale chinoise a été choisie hier pour organiser les JO d'hiver 2022, après ceux d'été en 2008.
Le vote des 85 membres du Comité international olympique (CIO), qui a eu lieu à Kuala Lumpur, la capitale de la Malaisie, a été plus serré que prévu : la capitale chinoise n'a battu que de quatre voix la seule autre candidate, l'ex-capitale du Kazakhstan, Almaty (44 voix contre 40, 1 abstention). En outre, les membres du CIO ont dû s'y reprendre à deux fois pour voter, en raison d'un problème technique, a expliqué le président du CIO, Thomas Bach. Un premier vote, à l'aide de tablettes numériques, a été arrêté en raison du mauvais fonctionnement de ces tablettes. « Les scrutateurs ont décidé de demander un second vote, car il y avait des problèmes dans le système électronique et cela n'a pas été une surprise, car une tablette après l'autre devait être changée », a précisé M. Bach. « Après cela, j'ai décidé que ce tour de vote ne se ferait pas avec le système électronique, mais par un vote avec des bulletins papier », a-t-il ajouté, soulignant encore que « les scrutateurs ont décidé de jouer la sécurité ».
Réagissant à l'issue du scrutin, Thomas Bach a déclaré : « Avec la grande expérience de la Chine, c'est vraiment un choix sûr. Nous savons que la Chine s'acquittera de ses engagements et tiendra ses promesses. » Le maire de Pékin, Wang Anhsun, a évoqué, lui, « une journée qui fera date dans l'histoire », expliquant qu'à la lumière des 120 ans d'histoire olympique, il n'était pas étonnant qu'un pays « de 1,3 milliard d'habitants, soit le quart de la population mondiale, organise ses deuxièmes Jeux ». Diffusée en direct par les médias officiels chinois, l'annonce du CIO a été accueillie à Pékin par des démonstrations de joie localisées et très orchestrées, mais peu d'enthousiasme spontané dans les rues.
« Je ne sais pas ce qui s'est passé dans la salle (de vote), car nous n'y étions pas admis », a réagi pour sa part Andrey Kryukov, vice-président du comité de candidature d'Almaty. « Je n'ai aucune idée de la raison pour laquelle ils ont basculé d'un vote électronique à un vote papier », a-t-il ajouté, s'exprimant avant que Thomas Bach ne donne ses explications. « Il vaut mieux un vote serré, cela montre que notre concept était très bon. Depuis le début, nous pensions que nous pouvions gagner. Si on n'y croit pas, il vaut mieux ne pas y aller », a-t-il ajouté, sans préciser si Almaty allait présenter une nouvelle candidature à l'avenir.

Pas de surprise
Si le choix de Pékin ne représente pas une surprise, il a toutefois plongé dans la consternation les organisations de défense des droits de l'homme. « La devise de l'olympisme – Plus haut, plus vite, plus fort – décrit parfaitement l'action du gouvernement chinois contre la société civile : davantage de militants pacifistes détenus, sur des périodes plus longues, et soumis à des traitements plus éprouvants », a estimé Sophie Richardson, directrice pour la Chine de Human Rights Watch. Selon Free Tibet, le CIO « a envoyé un mauvais signal » en choisissant la capitale chinoise, avec le « message entendu haut et fort à Pékin que les droits de l'homme et le Tibet comptent pour du beurre ».
Le dossier chinois au budget très bas (3,06 milliards de dollars), par rapport à celui des JO d'été 2008 (environ 30 milliards de dollars), présente un projet éclaté et propose un concept régional, qui vise à développer un marché des sports d'hiver « au profit de plus de 300 millions de personnes », a rappelé Wang Anhsun, le maire de Pékin. Mais si la capitale chinoise peut recycler une partie des sites des JO de 2008, elle ne possède en revanche pas d'installations de haut niveau pour les compétitions à l'air libre. En dehors de Pékin, il faut donc à la Chine construire des installations sur deux sites, dont le plus éloigné se trouve à environ 200 km au nord de la capitale : à Yanqing et à Zhangjiakou.
Par ailleurs, la commission d'évaluation du CIO avait soulevé un principal point noir dans la candidature chinoise : le manque de neige naturelle, nécessitant un recours massif à la neige artificielle, gourmande en eau dans une région où cette ressource est précieuse. Néanmoins, la capitale chinoise accueillera les XXIVes Jeux olympiques d'hiver de l'histoire. La première édition avait été organisée en 1924 à Chamonix (France), la prochaine se tenant en 2018 en Corée du Sud à Pyeongchang.
(Source : AFP)

Le projet de « Pékin 2022 » : sites et budget
Pékin exploite des sites et infrastructures déjà existants, dont certains ont été construits à l'occasion des Jeux olympiques d'été 2008. Mais de nombreux sites sont à construire, dans le cadre du développement en Chine d'une industrie des sports d'hiver, encore balbutiante. Une ligne de train à grande vitesse de 200 km, en cours de développement, reliera la station de montagne de Zhangjiakou. Les épreuves de ski alpin et de sports de glisse se dérouleront à Yanqing, à 90 km au nord-ouest de Pékin, sur des sites encore à construire. Chaque zone possède son propre village olympique, ce qui offre des temps de trajet courts à l'intérieur de chaque zone.
Les sites

En ville de Pékin
– Zone du parc olympique : patinage de vitesse, village olympique 1 (à construire), hockey sur glace 1, curling, stade de la cérémonie d'ouverture, centre de médias/TV (existants).
– Autre zone : hockey sur glace 2, patinage artistique/short track (existants).

En montagne
– Yanqing : ski alpin, centre des sports de glisse (bobsleigh, luge, skeleton), village olympique 2 (à construire), centre des médias en montagne (temporaire).
– Zhangjiakou :
. Enceinte du centre nordique : biathlon, ski de fond, saut à ski (à construire).
. Enceinte du parc Genting : ski acrobatique, snowboard (existant).
. Autre zone : village olympique 3 (à construire), centre des médias en montagne (temporaire).

Le budget
– Coût total : 3,06 milliards de dollars.
– Fonctionnement du comité d'organisation : 1,55 milliard de dollars. Financé notamment par une contribution du CIO (338 millions de dollars), du parrainage local (660 millions de dollars), la billetterie (118 millions de dollars) et des subventions publiques (94 millions de dollars).
– Dépenses en capital (construction des sites, n'inclut pas la construction d'une ligne TGV) : 1,51 milliard de dollars. Financées à 65 % par le secteur privé (977 millions de dollars, dont 524 millions de dollars pour les villages olympiques, qui deviendront ensuite des logements résidentiels ou hôteliers) et à 35 % par le secteur public (534 millions de dollars). Ce budget ne prend pas en compte les dépenses en capital pour les projets de transport et d'autres infrastructures, qui s'inscrivent dans un programme de développement à long terme, comme la liaison ferroviaire à grande vitesse entre Pékin et les sites de montagne, représentant un coût estimé à 5 milliards de dollars.

Pékin va entrer dans l'histoire en devenant la première ville à avoir accueilli, à la fois, des Jeux olympiques d'hiver et d'été : la capitale chinoise a été choisie hier pour organiser les JO d'hiver 2022, après ceux d'été en 2008.Le vote des 85 membres du Comité international olympique (CIO), qui a eu lieu à Kuala Lumpur, la capitale de la Malaisie, a été plus serré que...

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