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Économie - Placements

Vous voulez un passeport ? Investissez dans l’immobilier...

Pour attirer de riches investisseurs étrangers et augmenter leurs ressources en période de crise, de plus en plus de pays caribéens ou européens rivalisent d'ingéniosité en monnayant leurs titres de séjour, voire leur citoyenneté, en échange d'un investissement immobilier. Autant d'opportunités qui pourraient bien séduire de nombreux hommes d'affaires libanais.

Face à la crise économique qui a secoué l’Europe, Chypre, la Bulgarie et Malte ont commencé dès 2012 à troquer la naturalisation contre des investissements. Photo Max Yustas / Bigstock

Voyager avec un passeport libanais est un vrai casse-tête et une simple demande de visa touristique peut vite devenir pénible. Et pour cause, les Libanais ne peuvent accéder qu'à 43 pays sans demande de visa préalable et sont donc souvent tentés d'obtenir un deuxième passeport pour faciliter leurs déplacements.
Or depuis quelques années, il est désormais possible d'obtenir légalement et avec une rapidité déconcertante – pour ceux qui en ont les moyens – un passeport pour quelques centaines de milliers de dollars. Pour attirer les grandes fortunes et augmenter leurs revenus, de plus en plus d'États sont prêts à céder leur citoyenneté contre un investissement dans le pays. Une opportunité déjà saisie par une banque privée libanaise, la FFA Real Estate, qui propose depuis deux ans à ses clients d'accéder à ces solutions d'investissements immobiliers à travers son programme Global Citizenship. « Notre demande est surtout arabe : Syriens, Libanais, Irakiens, Égyptiens, et même jusqu'au Maghreb... En tout, ce sont 50 hommes d'affaires, majoritairement des Libanais, qui ont eu recours à nos services. Le gain est double : en plus de réaliser un placement rentable, ils ont aussi la possibilité d'obtenir un permis de résidence ou un passeport. Mais ce dernier n'est qu'un bonus : il s'agit avant tout de saisir une vraie opportunité d'investissement tout en contribuant à l'économie de pays en crise », avance Mireille Korab Abi Nasr, directrice du développement des affaires de la FFA Real Estate.

 

Affaire lucrative
Ce principe de libéralisation de l'accès à la citoyenneté à travers des investissements n'est pas nouveau : l'île de St Kitts & Nevis, dans les petites Antilles, a été la première à lancer ce type de programme en 1984. Cette petite république insulaire propose ainsi de délivrer en quelques mois sa citoyenneté en échange d'un investissement minimum de 250 000 dollars dans le secteur de l'industrie sucrière ou de 400 000 dollars en achats de biens immobiliers. « C'est une affaire remarquablement lucrative et je suis fervent partisan de ce programme, car je connais son potentiel de développement pour le pays », s'enorgueillissait, fin juin, le Premier ministre de St Kitts & Nevis, Thimothy Harris, lors d'une allocution publique. Et gare à mésestimer le potentiel, en termes de mobilité internationale, de la citoyenneté de telles contrées, aussi petites soient-elles : « Ces pays faisant partie du Commonwealth, leur passeport assure l'entrée sans visa dans 120 pays », promeut Mireille Korab Abi Nasr.
Depuis, le phénomène fait tâche d'huile : en 2010, la Dominique et la Grenade lancent un programme similaire, rejoints par Antigua et Barbuda en 2013. La Dominique est la moins chère avec seulement 220 000 dollars d'investissements requis. Les passeports sont délivrés entre 90 et 120 jours. « L'autre avantage pour nos clients c'est qu'il n'y a pas de durée minimale de séjour sur place, ou pour seulement quelques jours, car ces hommes d'affaires n'ont pas le temps de s'installer même 3 mois dans ces pays. »

 

Visas dorés
Mais les Caraïbes n'ont plus le monopole de ce juteux business. Face à la crise économique qui a secoué l'Europe, trois pays de l'Union européenne ont commencé à faire de même dès 2012 : Chypre, la Bulgarie et Malte. À Chypre, le passeport s'acquiert en trois mois s'il possède une résidence permanente (en cas de cession, il faut en racheter une autre dans l'île) d'une valeur de 500 000 euros minimum et place 5 millions d'euros en produits divers (dépôts, titres de dette, investissement direct) ou la moitié de cette somme dans un fonds de placement collectif.
À Malte, un étranger peut obtenir un passeport pour un investissement de 650 000 euros seulement et sans obligation de résidence, rendant le passeport maltais le moins cher de l'Union européenne. Quant à la Bulgarie, elle exige le placement de 512 000 euros dans des obligations gouvernementales avec une maturité de 5 ans, pour délivrer un titre de séjour permanent. Ce dernier pourra être converti un an plus tard en naturalisation, moyennant un nouvel investissement du même montant dans des titres assortis d'une maturité de deux ans et demi. Non-membre de l'espace Schengen, la Bulgarie permet tout de même à ses ressortissants de circuler dans plus de 150 pays.
La liberté de circulation au sein de l'espace Schengen a justement donné l'idée à certains de ses membres d'assouplir leurs conditions d'octroi de résidence permanente. En Hongrie ce « visa doré » est troqué contre l'achat d'un bien immobilier de 250 000 euros, contre 300 000 euros pour Chypre et 500 000 euros au Portugal et en Espagne. « Ces deux dernières années, ce sont 50 demandes de visas dorés qui ont été effectuées par des Libanais, venant surtout d'Afrique », explique le consul honoraire de l'ambassade du Portugal au Liban, André Boulos. Selon les chiffres du gouvernement portugais, ce programme a permis d'attirer 1,3 milliard d'euros entre 2012 et avril 2015, avec 2 378 visas dorés octroyés, dont 1 909 à des Chinois.

 

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commentaires (2)

Et dire qu'avant, ils vendaient eux-mêmes des passeports libanais à des Palestiniens et à des Syriens !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

17 h 47, le 30 juillet 2015

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Commentaires (2)

  • Et dire qu'avant, ils vendaient eux-mêmes des passeports libanais à des Palestiniens et à des Syriens !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    17 h 47, le 30 juillet 2015

  • Vous oubliez Belize , ca doit etre le 1er a le faire , je pense . C'est utile si on a des sous a pas savoir quoi en faire , mais ca me fait penser au charlatan du coin qui vous propose la poudre de perlipimpim quand vous avez perdu tout espoir de soigner votre cancer . Au Fait quells sont les 43 pays ou les libanais ont droit d'y aller sans visas . Les Seychelles , l'Ile Maurice , et des paradis touristiques tels la Malaisie ou encore et pas des moindres l'Iran NPR , rigolez pas , fabius a brave les crachats pour avoir le droit d'y venir et revenir ....

    FRIK-A-FRAK

    13 h 38, le 30 juillet 2015

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