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Erdogan à Pékin pour renforcer les liens sino-turcs, sur fond de tensions autour des Ouïghours

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'apprêtait mercredi à entamer une visite de deux jours en Chine, destinée à renforcer les relations économiques entre Pékin et Ankara, en dépit de vives tensions autour des Ouïghours, une minorité turcophone chinoise.

Ce voyage intervient alors que la Turquie s'est assurée mardi soir l'appui et la "forte solidarité" de l'Otan pour sa double offensive contre le groupe État islamique (EI) en Syrie et contre les bases des rebelles kurdes du PKK dans le nord de l'Irak.

Si les enjeux économiques devraient figurer en bonne place au programme de la visite d'Erdogan, celle-ci sera hantée par la discorde des deux pays au sujet des Ouïghours, l'ethnie musulmane et turcophone habitant la vaste région du Xinjiang, dans l'est de la Chine.

Ces derniers dénoncent volontiers la répression de leur religion et de leur culture par les autorités chinoises, et la Turquie s'inquiète régulièrement du traitement discriminatoire qu'ils subissent. M. Erdogan lui-même avait, en 2009, accusé Pékin de commettre une "sorte de génocide" au Xinjiang. La Chine, pour sa part, attribue systématiquement à des "groupes terroristes" et "extrémistes" les épisodes de violences meurtrières à répétition qui agitent la région.

Alarmé par les sévères restrictions imposées aux Ouïghours en plein Ramadan, Ankara a convoqué début juillet l'ambassadeur de Chine. Dans le même temps, la Turquie accueillait quelque 170 réfugiés ouïghours ayant fui via la Thaïlande. Mais une centaine d'autres ont été expulsés par Bangkok vers la Chine, provoquant en Turquie une vague de violentes manifestations antichinoises.

Des centaines de militants nationalistes turcs ont saccagé le consulat de Thaïlande et brûlé le drapeau chinois devant l'ambassade de Pékin à Ankara, ce que la Chine a "rigoureusement condamné". Auparavant, un restaurant chinois très fréquenté d'Istanbul avait été attaqué, et un groupe de touristes sud-coréens visitant cette même ville avait été agressé par erreur.

Le quotidien étatique China Daily a averti mercredi: "Si la question des Ouïghours est mise de côté, elle continuera d'empoisonner les relations (bilatérales) et fera dérailler les coopérations". En dépit de ces frictions, Erdogan, qui doit rencontrer mercredi son homologue chinois Xi Jinping, espère renforcer les liens économiques des deux pays, tous deux membres du G20.

La Turquie pâtit d'un vaste déficit commercial avec le géant asiatique, et leurs échanges ont reculé au premier semestre 2015. Ankara est en négociations depuis plusieurs années pour acheter à la Chine un système de missiles de défense aérienne, mais aucun accord définitif n'a été conclu.

Selon M. Erdogan, interrogé par l'agence Chine nouvelle, le sujet devrait être abordé lors de ses entretiens à Pékin.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'apprêtait mercredi à entamer une visite de deux jours en Chine, destinée à renforcer les relations économiques entre Pékin et Ankara, en dépit de vives tensions autour des Ouïghours, une minorité turcophone chinoise.
Ce voyage intervient alors que la Turquie s'est assurée mardi soir l'appui et la "forte solidarité" de l'Otan pour sa double...