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Liban - L’éclairage

Fabius aujourd’hui à Téhéran : des noms de présidentiables seraient évoqués

Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, est attendu aujourd'hui à Téhéran, pour une visite officielle, la première d'un responsable français depuis 12 ans dans la capitale iranienne. Les dirigeants français situent cette visite dans le cadre d'un rétablissement de la confiance entre les deux États, un processus qui prend du temps certes, mais dont le succès dépendra principalement de la volonté de l'Iran de coopérer sur nombre de dossiers régionaux, dont celui du Liban.
Décidée après la signature de l'accord sur le nucléaire, le 14 juillet à Vienne, la présence de Laurent Fabius en Iran marque concrètement le lancement de la deuxième phase au niveau des négociations entre ce pays et les puissances occidentales, celles des concertations au sujet des crises qui soufflent sur la région. Dans ce contexte, il serait bon de rappeler que les États-Unis avaient toujours refusé durant les longues négociations de Vienne d'aborder ces crises pour éviter de donner à leur interlocuteur un atout qu'il pourrait utiliser dans les pourparlers autour du nucléaire, sachant que, selon des diplomates occidentaux, Téhéran s'était volontairement employé à étendre le champ de son influence dans la région durant toute la durée des négociations pour tenter d'exercer des pressions sur le G5+1.


Concrètement, au bout de 12 ans de pourparlers laborieux, l'Iran a cependant fini par s'incliner devant les puissances occidentales et retourner au giron de la communauté internationale, ce qui suppose, selon les mêmes sources, qu'il devra renoncer à sa stratégie visant à exporter sa révolution à travers le soutien qu'il apporte aux groupuscules armés répondant aux ordres des pasdaran dans un certain nombre de pays arabes, dont le Liban. Un des objectifs de la mission Fabius est justement de sonder les intentions iraniennes par rapport aux événements en Syrie, en Irak, au Yémen et au Liban. On sait que le président français, François Hollande, avait informé le chef du PSP, Walid Joumblatt, qu'il avait reçu à l'Élysée au lendemain de la signature de l'accord de Vienne, de la volonté de Paris d'aborder le dossier libanais avec les dirigeants iraniens. À en croire des sources politiques arabes dans la capitale française, Laurent Fabius pourrait évoquer avec ses interlocuteurs à Téhéran les noms de candidats potentiels à la présidence libanaise, parmi des personnalités qui répondent aux critères suivants : civiles, fédératrices, acceptées de tous et dont l'élection ne peut pas être considérée comme provocatrice par telle ou telle autre partie. Selon les mêmes sources, qui relèvent le nombre excessivement limité de candidats répondant à ces critères, les autorités françaises auraient déjà eu l'occasion de s'entretenir avec ces personnalités.


Il est évident qu'il n'est pas question pour la France de suggérer aux Libanais ou aux Iraniens des candidats à la présidence, mais elle souhaite aborder ce dossier avec ses interlocuteurs à Téhéran pour voir à quel point ils seraient réceptifs. On verra bien alors si ces derniers réagiront comme ils l'avaient fait il y a plusieurs mois avec l'émissaire français, Jean-François Girault, lorsqu'ils avaient conseillé à ce dernier de prendre contact directement avec les parties concernées pour la présidentielle, arguant du fait qu'ils ne se mêlaient pas de ce dossier. Une telle réaction serait mal vue par l'Occident.
La France n'est cependant pas la seule à être engagée dans une mission diplomatique liée à la conclusion de l'accord de Vienne. La haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Federica Mogherini, est arrivée hier à Téhéran, que le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, vient de regagner, après avoir clôturé une tournée de trois jours dans la région du golfe Persique. Il s'était rendu en Irak, au Qatar et au Koweït, et avait abordé avec leurs dirigeants des questions liées aux événements dans la région ainsi qu'à l'accord de Vienne. M. Zarif devait notamment les rassurer sur le respect par son pays de ses engagements avec eux.
Il sera suivi le 3 août par son homologue américain, John Kerry, qui entamera une tournée dans les pays du Golfe pour les rassurer également sur le fait que son pays est plus que jamais attaché à son alliance avec eux et leur sécurité. Ces assurances s'adressent principalement à l'Arabie saoudite qui craint que la levée des sanctions imposées à Téhéran ne renforce l'immixtion iranienne dans les affaires de Bahreïn, de l'Irak et du Liban.


Au Liban, on scrute avec intérêt ce va-et-vient diplomatique. Le camp du 14 Mars, qui espère un déblocage permettant l'élection d'un président de la République, estime dans ce contexte que la phase consécutive à la signature de l'accord de Vienne est inquiétante pour le Hezbollah qui n'arrête pourtant pas de crier victoire et de promettre à qui veut l'entendre un nouvel ordre régional.
Dans ces milieux, on minimise l'importance des « fanfaronnades » hezbollahies, les situant dans le cadre de vœux pieux ne reposant sur aucune donnée concrète. Si le Hezbollah n'était pas inquiet, estime-t-on dans ces milieux, la formation chiite n'aurait pas avalisé un blocage qui ne sert en définitive qu'à l'Iran parce qu'il peut lui permettre d'améliorer ses atouts dans ses négociations avec l'Occident. Il n'aurait pas toléré non plus le comportement, à la limite suicidaire, de ses alliés qui ont recours au blocage comme moyen de pression en appui à leurs revendications, sans pour autant cautionner une chute du gouvernement. Cette dichotomie a été relevée par plusieurs responsables libanais, dont le Premier ministre, Tammam Salam. Un député du 14 Mars l'a expliquée en considérant qu'elle doit être interprétée comme un message iranien selon lequel Téhéran détient en main le sort du gouvernement libanais, contrairement aux démentis du Hezbollah à ce sujet. Par voie de conséquence, dans le dossier de la présidentielle, ce sont des cartes iraniennes que joue le chef du CPL, Michel Aoun, selon les mêmes sources. Une analyse que le 8 Mars rejette en bloc et qu'il attribue au sentiment de défaite du bloc adverse qui colporte, selon lui, ce genre d'informations parce qu'il a réalisé la défaite de l'axe auquel il appartient et qu'il veut se convaincre du fait qu'il n'a pas été lâché par ses alliés régionaux et internationaux. Un dirigeant du courant aouniste souligne ainsi que les prochains jours montreront que le 14 Mars se trompe et que l'axe sur lequel il comptait a bel et bien perdu face à celui de la Résistance et de la Moumanaa.

 

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commentaires (4)

C'est juissif, non!!?? Ce pro-sioniste déclaré vient à Téhéran avec son sourire à 36 dents (dont 16 factices et quelques carries visibles en cours). Téhéran, avec élégance (zarif), l'a laissé entrevoir ce qu'il possède dans sa bourse, un peu comme on te ferait sentire parfum d'un bon knéfa, que tu adores, à peine sorti du four. En plus du salamalek des salons bourbon, il vient là, lesté d'un gros carton d'invitation pour l'Elysée... signé par son impopulaire patron Hollande... Bon ok, le gars en soi ... (ma byiswà niglé).. mais on parle ici de symbologie, à l'attention de maitre Rohany (pseudonyme indien: Plein d'esprits). A téhéran comme dans une bonne partie du Liban, de la Syrie et ailleurs sauf dans le golfe des belles zarabies hyper démocratiques, y a un refrain qu'on ne peut pas chanter: "israel, sa sécurité... et mes 2"! Fabius dont les racines ne trompent pas (ou plutot trempent.. c'est comme on veut), est obligé, pour manger un peu de knéfa, de respecté le jeu malgrès les grosses pressions des maitres de l'occident dont la centrale est en Palestine encore occupée.

Ali Farhat

13 h 31, le 30 juillet 2015

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Commentaires (4)

  • C'est juissif, non!!?? Ce pro-sioniste déclaré vient à Téhéran avec son sourire à 36 dents (dont 16 factices et quelques carries visibles en cours). Téhéran, avec élégance (zarif), l'a laissé entrevoir ce qu'il possède dans sa bourse, un peu comme on te ferait sentire parfum d'un bon knéfa, que tu adores, à peine sorti du four. En plus du salamalek des salons bourbon, il vient là, lesté d'un gros carton d'invitation pour l'Elysée... signé par son impopulaire patron Hollande... Bon ok, le gars en soi ... (ma byiswà niglé).. mais on parle ici de symbologie, à l'attention de maitre Rohany (pseudonyme indien: Plein d'esprits). A téhéran comme dans une bonne partie du Liban, de la Syrie et ailleurs sauf dans le golfe des belles zarabies hyper démocratiques, y a un refrain qu'on ne peut pas chanter: "israel, sa sécurité... et mes 2"! Fabius dont les racines ne trompent pas (ou plutot trempent.. c'est comme on veut), est obligé, pour manger un peu de knéfa, de respecté le jeu malgrès les grosses pressions des maitres de l'occident dont la centrale est en Palestine encore occupée.

    Ali Farhat

    13 h 31, le 30 juillet 2015

  • Et en plus voyez la facon dont ce delegue est recu a Teheran NPR !!! bahdaleh , traite de contamineur de sang infecte ayant tue des iraniens , et ce delegue remettre une invitation officielle a Rohani de la part de hollandouille !!! qui disait que la NPR allait se deculotter ??????????????? On l'aura notre Phare , le president Phare Aoun and rien de moins que ca .......juste pour prouver que les martyrs , les vrais ne meurent jamais pour rien, NON JAMAIS >>>>>>>>>>>>>>

    FRIK-A-FRAK

    13 h 00, le 29 juillet 2015

  • QUELLE DECADENCE ! AUTHORISATION DE LA PERSEE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 00, le 29 juillet 2015

  • C'est scandaleux ...! Qui a mandaté ...le ministre Fabius et/ou le président normal des français ...? pour se mêler des affaires intérieures de notre pays...?

    M.V.

    07 h 42, le 29 juillet 2015

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