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Liban - Crise

Gestion des déchets de Beyrouth : on attend la réponse du bloc aouniste

La commission ministérielle ad hoc chargée de trouver une solution au dossier des déchets doit tenir une quatrième réunion aujourd'hui.

Onze jours après le début de la crise des déchets, on en est encore à essayer de trouver des sites pour de nouvelles décharges qui accueilleraient les ordures ménagères du Beyrouth administratif et du Mont-Liban.
Le Premier ministre, Tammam Salam, a présidé hier une réunion de la chambre d'opérations au sein du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), chargée de suivre le dossier des déchets, puis une autre de la commission ministérielle ad hoc qui était supposée obtenir aujourd'hui du ministre de l'Éducation, Élias Bou Saab, la liste de carrières désaffectées qui peuvent servir de décharges contrôlées dans le Metn et au Kesrouan. Il en avait été question, lundi, durant la réunion-marathon de la commission et M. Bou Saab, ancien président du conseil municipal de Dhour Choueir, devait entreprendre des contacts avec les municipalités de la région pour obtenir leur accord et venir hier avec une liste de carrières désaffectées dans ces régions.
Sauf qu'à la surprise générale, le ministre a annoncé qu'il n'existait pas dans ces deux cazas des sites pouvant servir de décharges, affirmant que c'est le ministre de l'Environnement, et non pas lui, qui avait proposé le Metn et le Kesrouan. Lundi, il avait été question que des déchetteries soient aménagées dans les carrières de Aïn Dara et dans deux autres qui avaient défiguré le paysage sur la route de Mrouj-Zahlé. Mais selon le ministre, ces sites ne peuvent pas servir de décharges, sachant que des membranes de protection sont disponibles et peuvent sans tarder être installées pour garantir l'étanchéité des sites. Il a proposé que des décharges soient aménagées dans les carrières sauvages illégales qui doivent encore être déterminées.
Face à l'irritation du Premier ministre, qui a de nouveau insisté sur le fait qu'il refuse d'assumer le rôle de faux témoin alors que le pays va à vau-l'eau, M. Bou Saab ainsi que son collègue Hussein Hajj Hassan ont assuré Tammam Salam du soutien de leurs partis respectifs, le CPL et le Hezbollah, dans cette affaire. M. Bou Saab a promis de reprendre ses contacts avec les municipalités et de communiquer leur réponse à la commission. Celle-ci doit tenir une nouvelle réunion cet après-midi.
Les opérations de ramassage des ordures se poursuivront quand même. Les détritus seront momentanément rassemblés dans des parkings et des sites loin des habitations, avant qu'ils ne soient triés dans les usines de La Quarantaine et de Amroussiyé en prélude à leur transfert vers des décharges contrôlées, selon les explications d'Akram Chehayeb, ministre de l'Agriculture.
Mais cette semi-solution ne dissimule pas la confusion autour d'un dossier qui a vite fait d'être politisé. « Nous sommes censés ramasser les ordures des rues et non pas les déposer chez les gens. Nous coopérons avec le ministre de l'Environnement qui doit cependant trouver lui-même une solution », a déclaré M. Bou Saab avant la réunion. « Un ministre seul ne peut rien faire », a rétorqué Mohammad Machnouk, ministre de l'Environnement.
De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a déclaré que le gouvernement « ne peut pas imposer aux gens l'installation des décharges près de chez eux », à l'issue de la réunion hebdomadaire du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, présidé par Michel Aoun.
Entre-temps, la rue bout. Les gens n'en peuvent plus de sentir les odeurs nauséabondes et de voir des montagnes de déchets, vecteurs de toutes sortes de maladies, devant chez eux. Sauf que les mouvements de protestation organisés ont fini par être exploités à des fins politiques, comme moyens de pression supplémentaires sur le gouvernement. Les motards qui ont lancé des sacs de poubelles contre le mur d'enceinte de la résidence du Premier ministre dans la nuit de lundi à mardi criaient : « Allah, Nasrallah. » Ali Hassan Khalil a dénoncé hier cet acte « condamnable, l'œuvre de voyous qui n'ont rien à voir avec aucune autorité politique », en allusion au secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah.
Hier soir, d'autres « voyous » ont jeté des ordures devant le domicile du chef du bloc parlementaire du Futur, Fouad Siniora, alors que le convoi du ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, était attaqué auparavant, au centre-ville, par des protestataires, dont certains feraient partie des Brigades de la Résistance, dans la mouvance du Hezbollah.

Onze jours après le début de la crise des déchets, on en est encore à essayer de trouver des sites pour de nouvelles décharges qui accueilleraient les ordures ménagères du Beyrouth administratif et du Mont-Liban.Le Premier ministre, Tammam Salam, a présidé hier une réunion de la chambre d'opérations au sein du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), chargée de suivre...

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