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Économie - Fusion

Le français Nexter et l’allemand KMW s’allient pour créer un champion européen de l’armement

Un an après le début des négociations, le fabricant public français d'armements terrestres Nexter et son homologue privé allemand KMW vont entériner leur rapprochement aujourd'hui, donnant naissance à un nouveau leader européen de l'industrie de défense.
Les deux groupes ont convenu d'apporter chacun la totalité de leur capital à une holding basée aux Pays-Bas, qui sera détenue à parité par Giat Industries (contrôlé par l'État français) et par la famille Bode-Wegmann, propriétaire de KMW, ont expliqué à l'AFP deux sources proches du dossier.
Plusieurs « verrous administratifs » devront cependant être levés avant que cette holding puisse être créée, à commencer par la publication de la loi Macron, qui autorise la privatisation de Nexter, et du décret correspondant. L'opération devra aussi obtenir le feu vert des autorités de la concurrence de plusieurs pays. Ces « conditions suspensives indépendantes des entreprises » devraient être levées dans un délai de 4 à 6 mois, estime une source, tandis que l'autre juge « faisable » un démarrage des activités de la holding au 1er janvier 2016.
Cette future entité, dont le nom n'a pas encore été choisi, permettra aux deux constructeurs de « mutualiser leurs forces commerciales » et d' « avoir rapidement un catalogue commun », en attendant de développer ensemble de nouveaux armements d'ici à quelques années.
Les règles nationales d'exportation des armements resteront en vigueur pour les produits actuels. « Le régime d'exportation ne bougera pas », a confirmé le ministère allemand de l'Économie, précisant que « tout ce qui est développé et fabriqué dans des usines allemandes avec de la technologie allemande devra être soumis à autorisation » de Berlin.
La question est particulièrement sensible en Allemagne, où le premier parti d'opposition Die Linke estime que « le danger est énorme, que maintenant encore plus de chars allemands soient livrés n'importe où (...) en faisant le détour par Paris », a affirmé à l'AFP le député Jan Van Aken, porte-parole du Parti de gauche radicale.
Du côté des écologistes allemands, Die Grünen exige que l'accord ne puisse « en aucun cas permettre qu'encore plus d'armes allemandes ne prennent le chemin de pays qui piétinent les droits de l'homme », a déclaré la députée Agnieszka Brugger.
En France aussi, les communistes, le Front national et une partie de la droite ont dénoncé durant le débat parlementaire sur la loi Macron un abandon de souveraineté doublé de risques de suppressions d'emplois, dont s'étaient également inquiétés les syndicats.
Le rapprochement de Nexter et KMW n'aura « pas de conséquence sur l'emploi », assurent, au contraire, les deux sources proches du dossier. Les deux groupes emploient environ 6 000 salariés au total, dont quelque 3 300 pour Nexter.
L'alliance des constructeurs des chars Leclerc et Leopard donnera naissance à « un champion européen » de l'armement terrestre, capable de rivaliser avec l'américain General Dynamics et le britannique BAE Systems, qualifié de « très américain » par une de ces sources.
Gabriel BOUROVITCH avec Mathilde RICHTER/ AFP

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