Monsieur,
Il est capital et opportun de faire savoir au lecteur libanais certaines réalités que vous avez omises de relater à l'occasion des 70 ans de la MEA – Air Liban.
En tant que fils de Basile Meguerdiche, je vous rappelle l'historique de la création de la première compagnie d'aviation civile libanaise il y a 70 ans : le 22 novembre 1945, en collaboration avec Air France, Basile Meguerdiche fonda la Compagnie générale de transports CGDT, dont le conseil d'administration qu'iI présidait comprenait messieurs Michel Khattar, Hajj Hussein Oueini, Antoun Sehnaoui, Georges Karam, Youssef Salem ainsi qu'un représentant délégué d'Air France. À l'époque, Basile Meguerdiche était très proche du général de Gaulle et était le représentant permanent du délégué général auprès du gouvernement de Damas. Le président Béchara el-Khoury encourage Basile Meguerdiche dans son projet. À l'époque, aucune loi n'existait pour l'enregistrement des avions et c'est ainsi que Basile Meguerdiche dut enregistrer en son nom propre les 2 premiers avions libanais, baptisés Beiteddine et Fakhreddine. Ces appareils étaient des « Dakotas », des bimoteurs.
En 1949, la CGDT reçut 2 DC4, quadrimoteurs dont l'un porta le nom de Beyrouth. Avec les DC4, Basile Meguerdiche se rendit en Afrique où il passa plusieurs années pour ouvrir pour Air Liban la plupart des lignes d'Afrique que la MEA dessert aujourd'hui avec fierté. La CGDT, devenue Air Liban, couvrait également toutes les lignes desservies actuellement par la MEA telles que Amman, Bagdad, Koweït, Jeddah et bien d'autres.
Les premiers pilotes libanais, parmi eux Salem Nassif, Chafic Hambali, ont mérité leurs galons et prouvé leur réputation mondiale sur les lignes d'Air Liban. C'est à la suite de la fusion de la MEA avec Air Liban que la MEA hérite des lignes d'Air Liban. On retrouve sur certains documents le nom de Air Liban avec celui de MEA et non plus sur les avions.
En espérant que ces quelques lignes apporteront plus d'informations sur l'origine de l'histoire de notre compagnie nationale
d'aviation.
Antoine MEGUERDICHE
Avocat à la Cour
commentaires (1)
Personne n'a cité le deuxième aéroport libanais de Bir-Hassan après celui de Rayak, d'où décollaient et atterrissaient les avions à hélices de la CGDT.
Un Libanais
20 h 40, le 29 juillet 2015