Le président des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, s'est félicité hier de ne pas avoir intégré le gouvernement à la lumière de la crise des déchets, estimant que son parti a eu raison.
« Le gouvernement n'avait-il pas pris, il y a quatre mois, la décision de résoudre la question des déchets en vertu d'un plan déterminé ? Comment en sommes-nous arrivés là ? Qui assume la responsabilité de la non-application du plan gouvernemental et de cette négligence ? » s'est interrogé M. Geagea, qui s'exprimait hier à Maarab au cours d'une cérémonie de distribution de cartes du parti à 2 300 membres des FL de la région de Baabda.
« Cette affaire prouve que nous avions raison et que le gouvernement est un amas de négativités qui ne peut pas édifier une patrie ou prendre une décision importante, même au niveau de la collecte des déchets », a-t-il indiqué, qualifiant cette crise de « grand scandale aux répercussions dangereuses sur la sécurité environnementale, sanitaire et quotidienne des Libanais », ainsi que « sur la confiance en l'État ».
Dans son allocution, M. Geagea a tiré à boulets rouges sur le régime Assad, évoquant la bataille de Fayadiyé, du 7 février 1978, lorsque l'armée syrienne avait tenté de prendre le contrôle d'une caserne de l'armée pour établir sa domination sur le palais de Baabda. « Tel est le régime syrien : fraternité, coordination et coopération en apparence, et meurtres, bombardements, traîtrises, destruction des institutions légales et processus visant à ôter leur substance aux instances constitutionnelles dans la réalité. C'est le réseau Assad-Mamlouk-Samaha », a-t-il dit.
Au terme d'un long siège épique, l'armée libanaise avait réussi à repousser l'occupant et sauver le palais de Baabda. Il a évoqué la mémoire d'un héros de la bataille, le commando Samir Achkar.
Samir Geagea a salué la mémoire de plusieurs personnalités originaires de Baabda et qui ont pris part, à un moment ou un autre, à la bataille pour la souveraineté du Liban, notamment Joseph Abou Assi, Dany Chamoun, Freddy Nasrallah, Naïm Bardakan, Élie Daou, Ramzi Irani, Antoine Ghanem, mais aussi Élias Sarkis, Édouard Honein, Kamal el-Hage ou encore Edmond Naïm.
« La résistance libanaise a payé cher le prix de la préservation de la légalité, afin qu'elle demeure à Baabda, a déclaré M. Geagea. Elle ne galvaudera pas cet héritage et ces sacrifices. Le fait de vider le palais présidentiel de son chef revient à sortir Baabda de la légalité, plonger le pays dans la loi de la jungle et consacrer la voie de la marginalisation chrétienne. La première étape fondamentale et logique pour mettre fin à cette marginalisation créée par le régime Assad commence donc par l'élection d'un président. (...) La voie pour mettre fin à la marginalisation (des chrétiens) passe exclusivement par le palais de Baabda », a indiqué Samir Geagea, dans une réponse feutrée au discours aouniste sur « les droits des chrétiens ».
Évoquant la question des achats de terrains à Baabda, M. Geagea a déploré « la facilité avec laquelle certains propriétaires vendent leurs terrains ». Il a estimé qu'il s'agit là d'une « trajectoire régressive et défaitiste, qui peut sortir un peuple de la géographie et le reléguer dans les oubliettes de l'histoire », ce qu'il a rejeté catégoriquement.
Il a en outre réitéré son accord à la législation de nécessité à la Chambre « pour éviter la chute totale des institutions », s'élevant contre « l'absence de deux sujets fondamentaux à l'ordre du jour : la loi électorale et le recouvrement de la nationalité, qui se trouvent au centre de l'intérêt des Libanais ». Il a estimé dans ce cadre que la question des prêts et des dons en suspens n'est pas plus importante que ces deux dossiers.
Abordant enfin l'affaire des assassinats qui se produisent dans différentes régions du pays, notamment celui de Georges Rif à Gemmayzé, Samir Geagea a réclamé que les sanctions les plus sévères soient prises à l'encontre de l'assassin, mais il a également déploré « la non-assistance à une personne en danger dont ont fait preuve les passants, qui auraient dû venir au secours de la victime plutôt que de se contenter de la regarder se faire agresser jusqu'à ce que mort s'ensuive ». « Une société où l'esprit chevaleresque, la vigueur et le sens du groupe sont morts est incapable de vivre », a-t-il ajouté.
Liban
Geagea : Nous avons eu raison de rester hors du cabinet
OLJ / le 28 juillet 2015 à 00h00
commentaires (3)
Geagea : Nous avons eu raison de rester hors du cabinet..... cela nous a permis d'engraisser notre bedon .... dit ce politicard en terme subliminal ....
FRIK-A-FRAK
12 h 19, le 28 juillet 2015