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Moyen Orient et Monde - Conflit

Ankara et Washington s’accordent à éliminer l’EI de Syrie

La Turquie ferme face au PKK ; les Kurdes chassent l'EI d'une ville-clé de la province d'Alep.

Les États-Unis et la Turquie ont décidé hier de muscler leur coopération militaire pour éradiquer le groupe État islamique (EI) du nord de la Syrie, selon plusieurs sources.
Ce nouveau partenariat vise à « établir une zone débarrassée de l'EI et améliorer la sécurité et la stabilité le long de la frontière entre la Turquie et la Syrie », a déclaré à l'AFP un responsable militaire américain. Les détails de l'accord évoqué par Washington restent toutefois à définir. Selon le responsable américain, il impliquerait un soutien turc aux « partenaires au sol » des États-Unis, à savoir les troupes de l'opposition syrienne modérée. En revanche, il ne s'agit pas d'instaurer la « zone d'exclusion aérienne » réclamée par Ankara. Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a confirmé hier sa détermination à lutter contre l'EI. « Nous ne voulons plus voir Daech (l'acronyme arabe de l'EI) à la frontière turque », a-t-il répété hier. « La présence d'une Turquie susceptible d'utiliser efficacement la force peut permettre de changer l'équilibre en Syrie, en Irak et dans toute la région », a ajouté M. Davutoglu. Le « renforcement de l'engagement de la Turquie aux côtés de la coalition » a été salué par le président français François Hollande qui a remercié le président Recep Tayyip Erdogan « pour l'action vigoureuse menée contre » l'EI, dans un entretien téléphonique.

« Les armes ou la démocratie »
Presque simultanément à son entrée en guerre contre les jihadistes, la Turquie a bombardé les bases arrière des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak. La Turquie les poursuivra jusqu'à ce que le PKK renonce aux armes, a proclamé M. Davutoglu. « Nous allons continuer notre combat (...) jusqu'à ce que nous parvenions à un certain résultat », a-t-il dit, avant d'ajouter : « C'est soit les armes, soit la démocratie. » Le porte-parole du département d'État américain, John Kirby, a répété que la Turquie avait « le droit de se défendre » face au PKK. Pour rappel, dans la foulée de l'attentat de Suruç qui a visé des militants prokurdes lundi dernier, le PKK avait revendiqué en représailles une série d'attaques meurtrières contre des policiers. Juste après les premiers raids aériens turcs, il a proclamé la fin de la trêve qu'il respectait depuis 2013 et revendiqué la mort de deux soldats. Hier soir encore, un officier de gendarmerie a été assassiné par des inconnus dans la province de Mus (Sud-Est), a-t-on appris de sources hospitalières.
Mais s'ils ont applaudi son offensive contre l'EI, les alliés de la Turquie ont paru nettement plus réservés sur celle qui vise le PKK. « L'autodéfense doit être proportionnée », a souligné le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg à la télévision norvégienne NRK, en soulignant les « progrès » permis par le processus de paix engagé entre Ankara et les Kurdes. L'Otan doit d'ailleurs se réunir aujourd'hui à Bruxelles pour évoquer la situation sécuritaire en Turquie.
Dans ce contexte, la police turque a poursuivi hier sa vague d'arrestations contre des militants présumés du PKK, du groupe EI et de l'extrême gauche. Selon le gouvernement, 1 060 personnes ont été arrêtées depuis vendredi, dont une large majorité de militants kurdes. Dans une note révélée hier par la presse, le chef de la police d'Istanbul a placé ses hommes en alerte à cause du « risque accru » d'attentat dans la plus grande ville du pays.

Double offensive
Cette escalade menace de faire capoter le fragile processus de paix engagé en 2012 pour mettre un terme à une rébellion qui a fait 40 000 morts depuis 1984. En effet, la double offensive engagée par Ankara contre le PKK et les jihadistes nourrit la suspicion. Certains affirment que la priorité des Turcs est la lutte contre les Kurdes, plutôt que celle contre l'EI. Illustration de ces doutes, les Kurdes de Syrie ont accusé hier la Turquie d'avoir ouvert le feu contre deux villages du secteur frontalier de Zur Maghar, dans la province d'Alep (nord de la Syrie), faisant quatre blessés parmi leurs combattants. « Au lieu de s'en prendre aux positions occupées par les terroristes de l'EI, les forces turques attaquent nos positions de défense », ont dénoncé les Unités de protection du peuple (YPG) kurdes, alliées du PKK, à la pointe du combat contre les jihadistes. Ankara a démenti ces accusations, assurant avoir riposté à des tirs venus de Syrie. « Le PYD (principal parti kurde de Syrie), avec d'autres, ne fait pas partie des objectifs de nos opérations militaires », a assuré à l'AFP un responsable turc qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat.
Toujours en Syrie, les forces kurdes ont chassé hier l'EI d'une ville-clé dans le nord de la Syrie, selon une ONG. « Les Unités de protection du peuple kurde (YPG) ont pris le contrôle total de Sarrine après trois semaines intenses », a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). La ville de Sarrine est située sur l'autoroute M4, que l'EI utilise pour faire transiter combattants et armes entre la province septentrionale d'Alep et Raqqa, la « capitale » de facto de l'organisation extrémiste en Syrie. La capture de cette ville coupe l'accès de l'EI à certaines régions d'Alep, où les jihadistes combattent à la fois les Kurdes et des groupes rebelles. « Sarrine était utilisée par l'EI comme base pour attaquer les Kurdes dans la province d'Alep », a précisé M. Abdel Rahmane à l'AFP.

Les États-Unis et la Turquie ont décidé hier de muscler leur coopération militaire pour éradiquer le groupe État islamique (EI) du nord de la Syrie, selon plusieurs sources.Ce nouveau partenariat vise à « établir une zone débarrassée de l'EI et améliorer la sécurité et la stabilité le long de la frontière entre la Turquie et la Syrie », a déclaré à l'AFP un responsable...

commentaires (2)

ERDO... OU... PERDO ? ON VA LE VOIR...

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 20, le 28 juillet 2015

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • ERDO... OU... PERDO ? ON VA LE VOIR...

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 20, le 28 juillet 2015

  • 2 menteurs ne peuvent pas faire une verite .... bien que mathematiquement , moins plus moins donne plus de moins .......

    FRIK-A-FRAK

    11 h 03, le 28 juillet 2015

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