Talal « le Jordanien ».
Presque tous les mois, il y a un assassinat à Aïn el-Héloué, le camp palestinien le plus peuplé du Liban. Presque tous les mois, les groupuscules fondamentalistes s'en prennent à des hommes du Fateh, semant la terreur dans le camp.
Contrairement aux vingt dernières années, les hommes qui veulent semer la discorde dans le camp n'appartiennent pas à Isbat al-Ansar et Isbat al-Nour, qui faisaient la pluie et le beau temps à Aïn el-Héloué. Aujourd'hui, ces deux factions palestiniennes sont presque « rentrées dans le rang » en se joignant aux autres forces majoritaires du camp, notamment le Fateh.
Les fauteurs de troubles sont désormais des groupuscules fondamentalistes qui, selon plusieurs sources palestiniennes et libanaises de Saïda, tiennent à déstabiliser le camp.
L'officier du Fateh Talal Balaouneh, dit « le Jordanien », assassiné samedi avec son garde du corps, dans un quartier de Aïn el-Héloué, a été enterré hier, dans le cimetière palestinien de Darb el-Sim.
Ses funérailles ont mobilisé plusieurs responsables du Fateh au Liban-Sud, parmi eux un officier, Mahmoud Issa, connu sous le nom d'el-Lino, qui se démarque de plus en plus de la branche militaire de l'OLP et qui a ses propres supporters. Selon des sources à Saïda, cet homme est devenu proche dernièrement de Mohammad Dahlan.
Des sources du Fateh ont souligné qu'elles tiennent à venger l'assassinat de Talal Balaouneh « au moment propice », notant que « les groupuscules fondamentalistes veulent mettre le camp à feu et à sang, et faire de Aïn el-Héloué un nouveau Nahr el-Bared ».
Le Fateh a également appelé ses responsables à Aïn el-Héloué à rester vigilants et à ne donner aucune indication sur leurs allées et venues, car une importante menace pèse sur eux. En effet, dans le camp, les choses pourraient facilement dégénérer.
Mais pour avoir un autre Nahr el-Bared, il faudra que l'armée soit ciblée. Dans les autres cas, les déboires et les assassinats de réfugiés à l'intérieur du camp ne feront que dégrader la situation sans pour autant qu'elle déborde à Saïda ou les localités voisines.
Sur un autre plan, partout dans les camps du Liban, les réfugiés palestiniens ont organisé des sit-in pour protester contre les mesures prises par l'Unrwa qui diminue actuellement ses aides, sur divers plans, notamment éducatif et sanitaire.
L'agence onusienne spécialisée dans l'aide aux réfugiés palestiniens manque horriblement de fonds et réduit son budget au Liban, en Syrie, en Jordanie et dans les territoires occupés.
Pat. K.
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