Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Rencontre

La francophonie pour combattre le terrorisme ?

Pour le nouvel administrateur de l'OIF, Adama Ouane, les jeunes sont au centre de la stratégie de l'organisation.

Adama Ouane, entouré de journalistes, à Liège. Photo A. A.

Mais qui est Adama Ouane ? Il vient d'être nommé par la secrétaire générale de l'Organisation de la francophonie (OIF) Michaëlle Jean, le 30 mars 2015, au poste d'administrateur. De nationalité malienne, c'est un ancien fonctionnaire de l'Unesco. Il a également été ministre de l'Éducation, de l'Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales du Mali.
« Nous sommes une génération de transition. Né au temps de la colonisation, j'appartiens à la dernière promotion après laquelle il y a eu la réforme du système éducatif (au Mali) », explique M. Ouane. « Politiquement, durant cette période aussi, le Mali a été un pays plutôt à gauche, cherchant des alliances à Moscou », se rappelle-t-il...
Et il y est allé, dans la capitale russe, « juste après le lycée, au mois de septembre, sans avoir aucune notion de la langue ». Six mois plus tard, il était capable de suivre des cours à l'université. Auparavant, au lycée, il avait choisi également d'apprendre l'allemand, alors qu'il connaissait déjà le français et l'anglais, sans oublier les différents dialectes locaux. « Mon père parlait 10 langues », se rappelle Adama Ouane.

 

(Lire aussi : Des Libanaises à Liège, sans la moindre aide de l'État)

 

« Ces sont les francophones qui abdiquent »
Un sourire timide aux lèvres, affable, calme, le nouvel administrateur de l'OIF a réuni une brochette de journalistes lors du 2nd Forum mondial de la langue française qui a eu lieu la semaine dernière à Liège, en Belgique.
« Nous sommes dans un fourmillement d'activités, de rencontres, avec des jeunes et des moins jeunes. Et très souvent, on se pose la question : mais où est la langue française ? Et là, on se rend compte qu'elle est partout. Et c'est d'elle qu'il s'agit », affirme M. Ouane.
Selon lui, « la langue française n'est pas une langue ringarde. Elle est vivante, dynamique, et offre l'agilité, le potentiel et la modernité. C'est une langue d'innovation et de créativité ».
L'administrateur de l'OIF estime par ailleurs que l'anglais n'est pas une menace pour la langue de Molière. « La menace est interne, et non pas externe. Ce sont les francophones qui abdiquent », ajoute-t-il, dénonçant également l'abandon par certains de la langue dans le domaine scientifique, tout en faisant l'éloge du multilinguisme, appelant « à la résistance ».
Dans ce contexte, M. Ouane « pense au Liban, à la Roumanie et à la Bulgarie, pays qui, il y a plusieurs années, étaient ancrés dans la francophonie, mais où la langue française est en perte de vitesse ».
Selon lui, « la francophonie n'est pas la France et l'Afrique. Il y a également des bastions traditionnels et de nouveaux territoires vers lesquels nous devons aller ».


(Lire aussi : Bernard Cerquiglini aux Libanais : « Inscrivez-vous, bougez-vous »)

 

Sur tous les fronts
Le nouvel administrateur revient par ailleurs sur ses priorités au sein de l'OIF.
« Les stratégies adoptées à Dakar l'année dernière sont au cœur de notre action, notamment la stratégie économique. D'où l'intérêt de ce forum qui vise à affirmer que le français n'est pas uniquement une langue littéraire ou diplomatique, mais également une langue de créativité, d'innovation, de développement économique, du numérique... » précise-t-il, ajoutant que l'objectif de la francophonie devrait être « de trouver des solutions aux problèmes d'aujourd'hui ».
Outre le développement de la stratégie d'égalité femme-homme, la francophonie met l'accent sur la jeunesse, au cœur de ce forum. « Il y a un risque : voir que l'exploitation des jeunes et la radicalisation les entraînent vers le terrorisme. Il faut donc donner de l'espoir à ces jeunes, leur affirmer que leur présent n'est pas perdu. »
Selon lui, la jeunesse est un acteur majeur de développement par la création d'emplois, par l'entrepreneuriat, par l'économie verte, par le numérique, etc.
C'est ainsi, estime Adama Ouane, que « la francophonie doit être présente sur tous les fronts, notamment dans la lutte contre le terrorisme, non pas par des armes de destruction massive, mais par des armes de construction massive, à travers la solidarité, la justice, les droits de l'homme, l'éducation et la santé ».

 

Lire aussi
Les jeunes francophones épris de démocratie

 

 

Pour mémoire
La langue française : quel avenir dans le monde des affaires ?

Francophonie: vers une "charte économique" pour renforcer les échanges

Mais qui est Adama Ouane ? Il vient d'être nommé par la secrétaire générale de l'Organisation de la francophonie (OIF) Michaëlle Jean, le 30 mars 2015, au poste d'administrateur. De nationalité malienne, c'est un ancien fonctionnaire de l'Unesco. Il a également été ministre de l'Éducation, de l'Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales du Mali.« Nous sommes une...

commentaires (2)

Allez demander a Paul Kagame pdt du Rwanda de nous expliquer cela . Il attend toujours les excuses de la France pour avoir ete instiguateur du genocide rwandais , et en attendant il s'est mis en retrait de la francophonie , justement ....

FRIK-A-FRAK

10 h 58, le 28 juillet 2015

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Allez demander a Paul Kagame pdt du Rwanda de nous expliquer cela . Il attend toujours les excuses de la France pour avoir ete instiguateur du genocide rwandais , et en attendant il s'est mis en retrait de la francophonie , justement ....

    FRIK-A-FRAK

    10 h 58, le 28 juillet 2015

  • COMMENT ? LA FRANCOPHONIE... EST-ELLE UNE OGIVE ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 11, le 28 juillet 2015

Retour en haut