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Moyen Orient et Monde - Turquie

Un attentat revendiqué par le PKK tue deux soldats et menace le processus de paix kurde

Ankara intensifie son offensive contre les rebelles kurdes et l'État islamique (EI) à travers une multitude de raids aériens en Syrie et en Irak, et des arrestations en masse.

Un militant kurde s’apprête à lancer un cocktail Molotov lors d’affrontements avec la police turque dans le quartier de Gazi, à Istanbul. Photo AFP

Les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont revendiqué hier un attentat qui a tué deux soldats turcs en représailles aux frappes aériennes turques contre leurs bases du nord de l'Irak, signant ainsi la fin de la trêve qui tenait depuis 2013.
Cette brusque escalade de la tension entre le gouvernement islamo-conservateur turc et les rebelles kurdes de Turquie intervient alors qu'Ankara est résolument passé à l'offensive contre le groupe jihadiste État islamique (EI), en frappant à plusieurs reprises ses positions en territoire syrien.
Tard samedi soir, une voiture piégée a par ailleurs explosé dans le district de Lice, près de la grande ville à majorité kurde de Diyarbakir, tuant deux militaires et blessant quatre autres, selon le gouvernorat de la province.
L'attaque a été revendiquée quelques heures plus tard par l'aile militaire du mouvement séparatiste, les Forces de défense du peuple (HPG), qui a parlé d'un « sabotage ».
Quelques heures plus tôt, le PKK avait menacé de rompre le fragile cessez-le-feu qu'il avait lui-même proclamé unilatéralement en 2013, en réaction aux bombardements ordonnés par les autorités turques sur ses bases arrière du nord de l'Irak. « Les conditions du maintien du cessez-le-feu ont été rompues (...) face à ces agressions, nous avons le droit de nous défendre », a proclamé l'organisation sur son site Internet. Ces opérations ont fait 4 morts, selon un nouveau bilan du PKK.
« Le cessez-le-feu semble terminé », a commenté David Romano, de l'Université d'État du Missouri (États-Unis). « Sous le couvert d'une offensive contre le groupe État islamique, le gouvernement a déclaré une guerre à toutes les organisations terroristes. Je soupçonne qu'il vise plus le PKK que l'EI », a-t-il dit à l'AFP.

« Lutte antiterroriste »
Ankara a également donné son feu vert à l'utilisation de la base d'Incirlik aux avions américains qui bombardent l'EI en Syrie et en Irak. De son côté, la Maison-Blanche a défendu hier le droit des Turcs à « mener des actions contre des cibles terroristes », selon son conseiller adjoint à la Sécurité nationale, Ben Rhodes. Simultanément à celles contre les jihadistes, le gouvernement turc a ordonné les frappes contre le PKK dans le cadre d'un effort global de « lutte contre les groupes terroristes », après une série d'attaques contre ses forces de sécurité. Les chasseurs-bombardiers de l'armée de l'air turque ont mené hier soir une nouvelle vague de frappes contre les rebelles kurdes dans le nord de l'Irak, ont rapporté les chaînes d'informations turques. Peu après 20h00 heure locale (17h00 GMT), plusieurs F-16 ont décollé de leur base de Diyarbakir et pris la direction des monts Kandil, où se trouvent les bases arrière du mouvement rebelle, ont précisé CNN-Türk et NTV. « Nous n'allons pas laisser la pagaille régner en Turquie », a tempêté samedi le Premier ministre Ahmet Davutoglu, « personne ne doit douter de notre détermination ».
Le principal parti kurde de Turquie a accusé en retour M. Erdogan de vouloir « mettre le feu au pays afin d'obtenir les pleins pouvoirs », près de deux mois après des élections législatives où son parti de la Justice et du Développement (AKP) a perdu la majorité absolue qu'il détenait depuis treize ans au Parlement.
Depuis lundi, la tension est vive dans de nombreuses villes de Turquie, où les manifestations se multiplient, souvent réprimées par la police. Hier après-midi, un millier de personnes se sont réunies à Istanbul, malgré l'interdiction formelle du gouverneur, aux cris de « l'AKP est complice des jihadistes ». Les manifestants se sont dispersés sans incident, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Dans un autre quartier stambouliote, des affrontements ont opposé les forces de l'ordre à des manifestants qui dénonçaient la mort vendredi d'une militante d'extrême gauche de confession alévie, une minorité musulmane libérale, lors d'une opération de police. Ces heurts ont conduit à la mort d'un policier, a rapporté l'agence de presse Anatolie, proche du gouvernement. Le policier, grièvement blessé par balle pendant que la police procédait à des interpellations dans le quartier de Gazi, est mort des suites de ses blessures à l'hôpital, a ajouté Anatolie.
Durant le week-end, la police turque a poursuivi sa vague d'arrestations de militants présumés du PKK, du groupe EI et de l'extrême gauche, notamment à Diyarbakir (Sud-Est). Selon le dernier bilan provisoire, 590 personnes ont été arrêtées depuis vendredi.
(Source : AFP)

Les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont revendiqué hier un attentat qui a tué deux soldats turcs en représailles aux frappes aériennes turques contre leurs bases du nord de l'Irak, signant ainsi la fin de la trêve qui tenait depuis 2013.Cette brusque escalade de la tension entre le gouvernement islamo-conservateur turc et les rebelles kurdes de Turquie intervient alors...

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