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Culture - Design

Ghaith et Jad, tandem (presque) siamois...

Décidément, le design en tandem fonctionne bien au Liban ! Après David et Nicolas, voici Ghaith & Jad, l'autre duo de jeunes architectes/designers qui monte.

Ghaith et Jad, entre ressemblance et complémentarité.

L'un commence une phrase, l'autre la finit. Et vice versa. C'est aussi sur ce mode-là que Ghaith Abi Ghanem, 25 ans, et Jad Melki, 27 ans, fonctionnent dans le boulot. Même allure svelte et même barbe brune savamment taillée, ils forment une paire quasi indissociable. Si ce n'est que Ghaith a des lunettes très «stylish» et «une propension marquée à aller vers l'illimité, le surréalisme même», reconnaît-il. Tandis que Jad fait preuve d'«un opiniâtre sens du détail et de la précision technique», assure-t-il. Et c'est cette complémentarité qui fait justement le succès de leur collaboration.


Ce duo de jeunes hommes presque siamois (tant ils se ressemblent physiquement) commence à se frayer un petit bout de chemin dans l'univers de l'architecture et du design. Avec, à la clé, des prix ponctuant quasiment chacune de leurs réalisations. Le dernier en date étant celui de l'IF Design Award (catégorie Interior Retail Architecture) qui leur a été décerné en mars à Munich, en Allemagne.
Un prix qui récompensait leur réaménagement de la boutique Starch (voir cadre ci-dessous). Un de leur chantier-phare dans lequel ce tandem diplômé de l'AUB en 2012 – avec leurs deux projets de fin d'études conjointement primés par la bourse de la Fondation Areen pour l'excellence en architecture – s'est impliqué à fond. Ils y ont mis tout ce qui fait leur sensibilité et la singularité de leur signature commune. À savoir : « un design sous forme d'installation qui offre, au-delà de la simple fonctionnalité, une expérience sensorielle globale », expliquent-ils.

 

Métamorphose de matières en libre cours
Caractérisé par une recherche artistique, à la fois visuelle et conceptuelle, le processus de création de Ghaith et Jad est pavé d'expérimentations. Notamment au niveau du choix des matières utilisées pour chaque projet et de leurs combinaisons inédites. «Nous sommes très imprégnés de l'esprit Herzog et De Meuron (l'agence d'architecture suisse qui a signé, entre autres grandes réalisations, le Tate Modern à Londres) où nous avons fait notre stage, après un passage par le cabinet d'architecture de Raed Abillama», confient les deux jeunes hommes. En insistant sur le fait que leur «recherche part avant tout d'une exploration globale, aussi bien philosophique et poétique que matérielle, de l'espace sur lequel nous travaillons». C'est dans ce même esprit «de projet en total accord entre l'environnement et l'esprit d'un espace» qu'ils ont réalisé pour le Dubai Design District d'avril 2015 leur installation Projection Lines /Meet D3. Une autre installation offrant, au moyen de la traversée d'un long corridor sombre parsemé de faisceaux lumineux émergeant du sol ensablé, une expérience sensorielle permettant d'appréhender de manière méditativo-sensuelle l'univers du design contemporain. Une «œuvre» qui leur a valu les honneurs de la presse spécialisée notamment de Dezeen.


Et les voilà qui s'attellent, aujourd'hui, à leur toute première ligne de design mobilier. Mais toujours avec cet esprit d'exploration de formes inédites et de matériaux moins usités dans l'architecture et le design. À l'instar de la cire qui, jetée dans l'eau bouillante, sculpte librement des formes qu'ils utiliseront dans leurs créations. En résine, laiton, ou autres matériaux...
Dans leurs locaux au premier étage de Mansion (la magnifique ancienne demeure de Zoukak el-Blat regroupant plusieurs studios d'artistes, architectes et designers), Ghaith et Jad affûtent cette première ligne d'objets mobiliers. Ils la présenteront «peut-être», dit en chœur ce duo qui aime aussi entourer ses projets d'une aura de mystère, dans le cadre de la Design Week de Dubaï 2015 à laquelle ils sont invités à participer.

 

Pour Starch 2014, 27 tuyaux de laiton et 186 crochets

Incubatrice de talents dans le domaine du design (stylisme inclus) au Liban, la fondation Starch, initiée par Tala Hajjar et Rabih Keyrouz en 2008, expose chaque année, dans sa boutique du Quartier des Arts à Saifi Village, une collection de produits créés par la nouvelle cuvée de designers et créateurs. À chaque fois, elle confie l'aménagement à l'un d'entre eux. Pour l'édition 2014, c'est justement au jeune duo d'architectes Ghaith et Jad qu'est revenue cette charge-tremplin.
Pour la boutique Starch, qu'ils ont entièrement remaniée du sol au plafond, ils ont conçu une installation de tringles formant une sorte d'araignée géante surmontée d'une source lumineuse sphérique en résine et fibre de verre donnant un éclairage surréel de pleine lune. Composée de 27 tuyaux de laiton assemblés les uns aux autres de manière flexible, cette installation de portants modulables offre une grande liberté de réinterprétation de l'espace en fonction de leur (dé)placement sur le réseau de 186 crochets fixés aux murs et au plafond.
Une manière inédite d'appréhender la fonction de présentoir dans une boutique. Une œuvre globale entre architecture, design et carrément installation artistique.

 

 

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