Rechercher
Rechercher

Liban

Les déchets, un enjeu de santé publique sur le long terme

Exacerbation des crises d'asthme, prolifération des rongeurs et des germes d'infection intestinale... L'amoncellement sans cesse croissant des déchets pose un sérieux problème.

Le spectacle se répète partout au Liban, des tas d'ordures qui s'amoncellent un peu plus chaque jour sur les bords des rues. Outre le désagrément visuel suscité, l'accumulation des déchets pose aussi un problème de santé.
« Les déchets sont organiques dans leur majorité, explique à L'Orient-Le Jour un spécialiste des maladies infectieuses. Ce genre de déchets se décompose et produit un liquide qui s'infiltre dans le sol. » Cela entraîne « une contamination de l'eau souterraine et de l'eau de mer, ce qui facilitera le transport des bactéries loin de la source initiale des déchets, contaminant tout le littoral », ajoute-t-il.
Le liquide produit par les déchets « facilite aussi la prolifération des rongeurs, et par conséquent celle des germes d'infection intestinale, comme la salmonella, qui risquent de contaminer l'environnement ».
« Malheureusement, au Liban, la dégradation de la situation économique, à laquelle s'ajoute l'afflux massif des réfugiés, pousse de nombreuses personnes à fouiller dans les ordures à la recherche de matières recyclables, poursuit le spécialiste. Au nombre de ces personnes figurent des enfants. Or ceux-ci sont vulnérables et encourent le risque de contracter et véhiculer, par conséquent, certaines maladies. »
Soulignant que le ramassage des ordures fait partie de « l'infrastructure sanitaire d'un pays », le spécialiste explique que les insectes, comme les mouches et les moustiques, sont un vecteur important de germes et de microbes.
Quid des insecticides et de la chaux pulvérisés sur les déchets? « Ils sont certes utiles, mais insuffisants, insiste-t-il. Leur toxicité ne se manifeste qu'à travers un contact direct avec les déchets. Les insecticides pourraient avoir un effet à long terme, mais celui-ci est moins impressionnant que celui des produits utilisés directement sur les végétaux servis à notre table. Il n'en reste pas moins que cette mesure est temporaire. Elle permet de gagner du temps, jusqu'à ce qu'une solution radicale au problème soit trouvée. »

Gaz toxiques
En ce qui concerne l'incinération sauvage des déchets par certaines municipalités, le spécialiste explique que cette mesure « permet de lutter contre le danger organique des déchets, mais elle crée un autre problème, celui de la pollution atmosphérique et des maladies qu'elle peut engendrer ou exacerber ».
Et pour cause, « l'incinération sauvage des déchets entraîne des émanations de dioxine et de monoxyde de carbone (CO), qui sont des gaz toxiques, notamment si la combustion est incomplète », indique une pneumologue. « Si l'exposition à ces gaz est aiguë et de longue durée, elle entraînera une irritation de l'appareil respiratoire, du nez aux poumons », précise la praticienne, soulignant que cette irritation de l'appareil respiratoire provoquera une toux, une exacerbation de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO – une maladie respiratoire chronique caractérisée par une obstruction permanente et progressive des voies aériennes qui se rétrécissent) et de l'asthme.
« Les enfants sont plus sensibles à ces émanations toxiques que les adultes », précise la spécialiste qui note qu'« une exposition répétée et chronique à ces gaz toxiques peut créer une altération de l'immunité et peut être cancérigène ».
Par ailleurs, si l'incinération est faite sans un tri préalable des déchets et que ceux-ci contenaient « des canettes, des sprays, etc., il y a en plus un risque de miniexplosions ».

Le spectacle se répète partout au Liban, des tas d'ordures qui s'amoncellent un peu plus chaque jour sur les bords des rues. Outre le désagrément visuel suscité, l'accumulation des déchets pose aussi un problème de santé.« Les déchets sont organiques dans leur majorité, explique à L'Orient-Le Jour un spécialiste des maladies infectieuses. Ce genre de déchets se décompose et...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut