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À La Une - Yémen

L'Onu livre sa première aide humanitaire à Aden en quatre mois de guerre

Les affrontements se poursuivent autour de la banlieue nord de la ville où les combattants progouvernementaux tentaient de déloger les rebelles.

Une Yéménite transportant un bidon d'eau à Aden, dans le sud du pays, le 19 juillet 2015. AFP PHOTO / SALEH AL-OBEIDI

L'Onu a livré mardi par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire à Aden, la première de l'organisation internationale à arriver dans cette ville du sud du Yémen depuis le début du conflit armé il y a près de quatre mois. Un deuxième navire humanitaire, dépêché par les Emirats arabes unis, a suivi dans l'après-midi.

La livraison de secours à Aden, jugés essentiels par des ONG pour atténuer une catastrophe humanitaire, a été favorisée par la reprise par les forces progouvernementales d'une grande partie de la ville, aux mains des rebelles chiites houthis depuis fin mars.

"C'est le premier bateau de l'Onu à accoster à Aden pour livrer une assistance humanitaire, depuis le début de la guerre", a déclaré le gouverneur de la ville, Nayef al-Bakri aux journalistes sur les quais du port.
Le déchargement de la cargaison, composée "de 4.700 tonnes de produits alimentaires et pharmaceutiques", se poursuivait dans l'après-midi, a indiqué le ministre des Transports, Badr Basalmeh, présent au port.

Il a annoncé aussi l'arrivée au port d'un deuxième bateau, chargé d'"une aide médicale de 2.315 tonnes, envoyée par les Emirats arabes unis", membres de la coalition arabe qui, sous commandement saoudien, mène depuis le 26 mars des frappes aériennes contre les rebelles. Les Emirats avaient réussi en mai à acheminer des aides humanitaires par voie maritime à Aden, mais sans bannière de l'Onu. 

Le navire de l'Onu est affrété par le Programme alimentaire mondial (PAM), qui avait tenté en vain ces dernières semaines de livrer une aide humanitaire en raison des combats. Il s'agit du "premier bateau affrété par le PAM à atteindre un port d'Aden", a déclaré à l'AFP une porte-parole de cet organisme international, Reem Nada. Le navire de l'Onu a été accueilli à son arrivée par des membres du gouvernement en exil, rentrés la semaine dernière à Aden peu après l'annonce par les autorités de la "libération" de la ville.

 

(Pour mémoire: A Aden, la colère monte contre l'Onu : "La trêve ne peut que profiter aux houthis")

 

Combats à Aden
Une trêve humanitaire, annoncée par l'Onu pour le 10 juillet, n'a jamais pu se concrétiser avec la poursuite du conflit, qui a fait selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) 3.640 morts. Parmi ces morts 1.693 sont des civils, a précisé le Haut commissariat de l'Onu aux droits de l'Homme. De plus, 80% de la population -soit 21 millions de personnes- ont besoin d'aide ou de protection et plus de 10 millions ont du mal à se nourrir ou à trouver de l'eau, selon l'Onu.

Le conflit oppose les forces progouvernementales, soutenues par la coalition arabe, aux rebelles houthis appuyés par des soldats restés fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh. 
A Aden, les forces progouvernementales peinent encore à reconquérir le palais présidentiel d'Al-Maachiq, dans le quartier de Crater, où persistent des poches de résistance de la rébellion.
Des affrontements se déroulaient mardi autour de la banlieue nord d'Aden où les combattants progouvernementaux tentaient de déloger les rebelles pour poursuivre leur contre-offensive en direction de la province voisine de Lahj, selon des sources militaires.
Aidés par l'aviation de la coalition, "des centaines de combattants, équipés de véhicules militaires, ont progressé dans la nuit vers l'entrée nord d'Aden pour repousser les houthis et avancer en direction de Lahj", a déclaré à l'AFP l'une de ces sources.

Dans la capitale Sanaa, les rebelles ont annoncé la mort de quatre personnes dans un attentat à la voiture piégée, perpétré lundi soir près d'une mosquée chiite et revendiqué par le groupe jihadiste sunnite Etat islamique (EI), qui a multiplié les attaques au Yémen depuis ses premiers attentats ayant fait 142 morts le 21 mars à Sanaa.
D'autre part, onze rebelles ont été tués dans la nuit de lundi à mardi dans des attaques à Sanaa, selon des témoins et des sources médicales. Les Emirats ont pour leur part annoncé mardi la mort d'un de leurs officiers, le troisième tué dans le cadre des opérations militaires de la coalition au Yémen.

 

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L'Onu a livré mardi par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire à Aden, la première de l'organisation internationale à arriver dans cette ville du sud du Yémen depuis le début du conflit armé il y a près de quatre mois. Un deuxième navire humanitaire, dépêché par les Emirats arabes unis, a suivi dans l'après-midi.
La livraison de secours à Aden, jugés essentiels par des ONG...

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