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Liban - L’éclairage

La priorité absolue des chrétiens, CPL inclus, devrait être la présidence

C'est à une véritable feuille de route, axée sur le dialogue autour de l'ensemble des propositions qui sont sur le tapis concernant le mécanisme de travail du Conseil des ministres, que le Premier ministre Tammam Salam s'est attelé durant le congé du Fitr. M. Salam a souligné que la séance de jeudi devait être l'occasion de s'entendre sur un tel mécanisme, loin de toute perspective, inacceptable, de blocage. Il a également fait preuve d'ouverture, affirmant qu'il était disposé à débattre de tout, à condition, une fois de plus, de rester dans un cadre positif.
Le congé du Fitr a en effet été l'occasion pour les différentes parties de se concerter. Ces concertations n'ont pas pu convaincre le Courant patriotique libre (CPL) de revenir à de meilleurs sentiments concernant le Premier ministre, mais ont néanmoins permis de décrisper quelque peu la situation, après les nouvelles menaces d'escalade des jeunes aounistes à la fin de la semaine dernière.

Catégorique, un ministre de la Rencontre consultative du président Michel Sleiman affirme que les députés du CPL devraient commencer par se rendre à la Chambre, comme l'a souligné le patriarche maronite, afin d'élire un nouveau chef de l'État et de mettre fin à la vacance présidentielle, avant de réclamer les droits des chrétiens aux nominations sécuritaires. La priorité absolue des chrétiens, CPL inclus, devrait être la présidence de la République, puisqu'il est impossible de parler de « droits des chrétiens » lorsque le premier d'entre eux, le chef de l'État, n'est pas là. D'ailleurs, y a-t-il un droit chrétien plus important que celui d'élire le président ? Comment expliquer que le Premier ministre sunnite appelle à chaque occasion à l'élection d'un nouveau président, tandis que le chef du plus grand bloc chrétien à la Chambre refuse même qu'on l'invite à se rendre au Parlement pour accomplir son devoir constitutionnel, sous prétexte qu'il veut d'un « président fort ».


(Lire aussi : Inquiétudes quant à l'état de la sécurité si le vide présidentiel devait se prolonger)



Or des sources ministérielles affirment que l'élection d'un président serait de nature à trancher tous les conflits et à couper court à tous les slogans utilisés par certaines forces dans la rue chrétienne pour tenter de renflouer leur popularité. D'autant que sans le boycott du tandem CPL-Hezbollah, tout le problème actuel de mécanisme de travail ne se serait pas posé. Aucun législateur n'aurait pu imaginer l'idée de blocs parlementaires, qui plus est chrétiens, immobilisant une élection présidentielle durant plus d'un an au nom du « droit à s'absenter », sans aucune considération pour les textes constitutionnels ! Si bien qu'un député signataire de l'accord de Taëf affirme qu'il faudra désormais faire un amendement constitutionnel pour prévoir des sanctions contre le député qui manque à ses devoirs. Ce dernier pourrait se retrouver ainsi destitué de son strapontin dans le cas où, par exemple, il s'absenterait trois fois d'une séance électorale, comme c'est le cas dans certains pays occidentaux.

Dans les milieux chrétiens du 14 Mars, un député estime par ailleurs que Michel Aoun a fait du tort aux droits des chrétiens en leur nom, et qu'il y avait, sur la forme, d'autres moyens de soulever ce problème, en assurant au préalable une unité sous l'égide de Bkerké au lieu de faire cavalier seul et de mener une bataille en vue de réaliser des objectifs partiels et personnels. De plus, la manière avec laquelle l'un des ministres aounistes s'en est pris au chef du gouvernement pour poser le problème des « droits » et des « prérogatives » n'est pas dans les traditions politiques chrétiennes du pays.

 

(Pour mémoire : L'accord sur le nucléaire, sérieux levier pour débloquer la présidentielle libanaise)


Des contacts se poursuivent actuellement, loin du feu des projecteurs, entre plusieurs pôles politiques, pour circonscrire dès à présent tout débordement éventuel lors de la prochaine séance du Conseil des ministres, de sorte que cette dernière permette qu'un dialogue ait lieu dans le calme, et de manière à éviter le vide et à redynamiser l'action du cabinet. D'autant qu'il s'est avéré qu'il existe un attachement de la part des forces politiques au mécanisme qui avait été adopté d'un commun accord juste après le départ du président Sleiman sans aucun amendement, à condition qu'il ne soit pas exploité pour bloquer l'action gouvernementale. Ainsi, le Premier ministre conserve ses prérogatives, notamment de convoquer le Conseil et de fixer l'ordre du jour de la séance, et d'en informer au préalable les ministres afin de prendre leur opinion.

Ce n'est pas pour rien que le Premier ministre est résolu à lutter contre le blocage. La récente crise des déchets lui donne raison. Le pays risque de se noyer dans ses propres ordures – et le gouvernement avec. Certains ministres réclament une séance spéciale pour débattre de ce dossier, tandis que d'autres souhaitent que la séance de jeudi reste strictement cantonnée à la question du mécanisme de travail du cabinet. Un troisième camp estime qu'il faut rapidement s'entendre jeudi sur un mécanisme de travail au début de la séance, afin de régler rapidement ensuite la question des déchets, avant de se consacrer au débat interminable sur les droits des chrétiens et les prérogatives « spoliées » du président de la République.

Loin de ces considérations triviales, le dossier de la présidentielle revient plus sérieusement sur le tapis après la signature de l'accord sur le nucléaire. Une série de concertations se préparent dans les capitales occidentales sur cette question et Téhéran ne devrait pas être exclu de la dynamique. Il est ainsi question d'un retour de la diplomate onusienne Sigrid Kaag bientôt en Iran pour inciter Téhéran à libérer l'échéance présidentielle au Liban en faisant pression sur ses alliés, notamment le Hezbollah. Un geste qui serait accompagné par un signal positif de l'Arabie saoudite en faveur d'un accord sur un candidat consensuel, accepté de tous et qui ne provoque personne, à même de redynamiser les institutions et de sortir le Liban du coma dans lequel il se trouve à plus d'un niveau.

 

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C'est à une véritable feuille de route, axée sur le dialogue autour de l'ensemble des propositions qui sont sur le tapis concernant le mécanisme de travail du Conseil des ministres, que le Premier ministre Tammam Salam s'est attelé durant le congé du Fitr. M. Salam a souligné que la séance de jeudi devait être l'occasion de s'entendre sur un tel mécanisme, loin de toute perspective,...

commentaires (2)

IL EST VRAIMENT ÉTRANGE QU'ON DOIT LE LEUR RAPPELER SANS CESSE... À TOUS CES FOSSOYEURS DE LA CHRÉTIENTÉ BOYCOTTEURS SOENT-ILS OU NULLITÉS !!!

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 20, le 21 juillet 2015

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Commentaires (2)

  • IL EST VRAIMENT ÉTRANGE QU'ON DOIT LE LEUR RAPPELER SANS CESSE... À TOUS CES FOSSOYEURS DE LA CHRÉTIENTÉ BOYCOTTEURS SOENT-ILS OU NULLITÉS !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 20, le 21 juillet 2015

  • Alexis Tsipras a démis les ministres récalcitrants qui avaient contesté son choix post-referandum. Pourquoi, Tammam Salam, n'a pas fait pareil avec Gébran Bassil qui l'avait dénigré et insulté vulgairement au vu et au su de tout le monde ?

    Un Libanais

    12 h 33, le 21 juillet 2015

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