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Moyen Orient et Monde - Vatican

Le radicalisme social du pape François lui vaut quelques ennemis

Le pape François dans l’avion pour Rome à son retour du Paraguay, dernière étape de son voyage en Amérique latine, le 13 juillet 2015. Osservatore Romano/AFP

À deux mois d'un voyage aux États-Unis et après son encyclique dénonçant finance et multinationales, le pape François s'est encore fait des ennemis avec ses appels radicaux à changer le système économique mondial lors de sa tournée sud-américaine. Beaucoup de conservateurs américains, les « neocons », y compris catholiques, ne décolèrent pas à chaque fois que le pape se mêle d'économie et l'accusent à nouveau d'être marxiste.
Devant les mouvements populaires en Bolivie, le pape, il est vrai, n'y est pas allé par quatre chemins, dénonçant avec violence le « capital idole », « la logique du profit à tout prix » ou les « colonialismes anciens et nouveaux ». Dans ce contexte, la visite du pape argentin en septembre aux États-Unis pourrait s'avérer le déplacement le plus difficile du pontificat, surtout depuis que le Vatican a confirmé que François ferait d'abord escale à Cuba. La bénédiction de Raul Castro peut difficilement tenir de recommandation pour la droite américaine que Jorge Bergoglio rencontrera au Congrès, relevait ainsi un Vaticaniste. Le pape, à son retour lundi à Rome, a reconnu qu'il devait encore évaluer les critiques portées contre lui avant son voyage aux États-Unis. « J'ai entendu que quelques critiques ont été exprimées, mais je n'ai pas eu le temps de bien les étudier », a-t-il admis.


(Lire aussi : En Bolivie, le pape dénonce la culture du « rejet » et de la « consommation »)

 

« L'homme le plus dangereux »
Ces critiques, encore ténues il y a quelques mois, se sont nettement renforcées après la publication de l'encyclique « Laudato si » sur l'environnement, véritable manifeste en faveur de la planète dénonçant sans ambiguïté les excès du capitalisme. Un commentateur de la chaîne de télévision américaine Fox News, Greg Gutfeld, qualifiait alors le pape d' « homme le plus dangereux de la planète ». « Il ne lui manque plus que des dreadlocks pour manifester à Wall Street », ironisait-il.
« Disons-le : François est un théologien de la libération », juge de son côté le professeur américain de religion Mark Silk, du Trinity College (Connecticut), sur le site Religion News Service. « Il n'a cessé de critiquer le capitalisme global, il a nommé chef de la Congrégation pour la doctrine de la foi un défenseur de la théologie de la libération, le cardinal Gerhard Müller, il a sorti Gustavo Gutierrez, fondateur de cette théologie, de la disgrâce », a-t-il ainsi relevé. Le pape a toujours dit s'être rattaché à Buenos Aires à « la théologie du peuple », courante en Argentine, récusant les accents marxistes de la « théologie de la libération ».
Mais, nouvel objet de scandale : il est revenu à Rome emportant dans ses bagages une sculpture en bois figurant un crucifix fixé sur une faucille et un marteau, fabriquée par un jésuite d'extrême gauche assassiné en 1980, Luis Espinal, offerte par le président Morales. « Pour moi, ce cadeau n'a pas été une offense », a-t-il souligné.

 

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À deux mois d'un voyage aux États-Unis et après son encyclique dénonçant finance et multinationales, le pape François s'est encore fait des ennemis avec ses appels radicaux à changer le système économique mondial lors de sa tournée sud-américaine. Beaucoup de conservateurs américains, les « neocons », y compris catholiques, ne décolèrent pas à chaque fois que le pape se mêle...

commentaires (1)

Un jour, un évêque latino-américain a dit: 'Quand je m'occupe des pauvres, on me prend pour un saint, quand je demande pourquoi ils sont pauvres, on m'accuse d'être communiste. C'est tout dire.

Dounia Mansour Abdelnour

13 h 14, le 18 juillet 2015

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Commentaires (1)

  • Un jour, un évêque latino-américain a dit: 'Quand je m'occupe des pauvres, on me prend pour un saint, quand je demande pourquoi ils sont pauvres, on m'accuse d'être communiste. C'est tout dire.

    Dounia Mansour Abdelnour

    13 h 14, le 18 juillet 2015

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