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Moyen Orient et Monde - Reportage

« Pour nous, c’est une victoire et une nouvelle ère dans l’histoire de l’Iran »

Peu après la rupture du jeûne du ramadan, des centaines de personnes, dont notamment des jeunes, avec ballons et drapeaux, ont commencé à se rendre sur la plus longue avenue de la capitale iranienne, Valiye Asr, en faisant retentir les klaxons de leurs véhicules. Atta Kenare/AFP

Il est 23 heures ce mardi à Téhéran. Klaxons, musique à fond et embouteillages, les Iraniens se sont donné rendez-vous sur les artères principales de la capitale. Déterminés à faire la fête et conscients que le monde entier les regarde, ils célèbrent l'accord historique sur le nucléaire, arraché aux petites heures à Vienne entre l'Iran et les grandes puissances.

La police, sur le qui-vive depuis dimanche, a bloqué une partie de l'immense avenue Vali Asr, qui traverse la capitale du nord au sud. « Pour éviter que les rues soient trop bondées », assure l'un des policiers, souriant malgré la longue nuit qui l'attend. Un dispositif de sécurité qui durera « aussi longtemps qu'il y a de la circulation ».
« Pour nous, c'est une victoire ; une nouvelle ère s'écrit dans l'histoire de notre pays et pour notre avenir à tous », se rassure Rosa, de sortie avec ses amies.

Alors que l'annonce de l'imminence d'un accord enflamme la planète médiatique depuis dimanche, les Iraniens avaient largement manifesté leurs impressions sur les réseaux sociaux. Hier, malgré la frénésie nocturne, l'effet de surprise a laissé place à la réflexion. Le verdict final est tombé en fin d'après-midi, heure locale, et sous la chaleur étouffante de la capitale iranienne, à quelques jours de la fin du ramadan, certains paraissaient dubitatifs.
Retranché dans sa minuscule boutique de fleurs, Ahmad s'explique : « C'est une excellente nouvelle mais j'aimerais d'abord savoir quelles sont les vraies modalités de l'accord car, pour l'instant, on entend des versions contradictoires. »

En effet, la sémantique et les subtilités linguistiques utilisées pour les traductions du texte – dont l'intégralité n'est pas encore rendue publique – ont été l'ultime cheval de bataille des équipes de négociateurs, auxquels la télévision iranienne n'a pas cessé de rendre hommage, dans le cadre d'émissions spéciales se relayant depuis lundi. Il faut dire que dans la foulée des déclarations officielles, chacun interprète et défend l'accord à sa manière. À Paris, François Hollande soutient que les sanctions « seront automatiquement réintroduites en cas de violation par l'Iran de ses engagements nucléaires ». Mais le son de cloche est différent à Téhéran. Dans son allocution télévisée hier après-midi, le président Hassan Rohani a affirmé que « toutes les sanctions financières et bancaires seraient entièrement levées, et non suspendues ».

 

(Lire aussi : À Vienne, tout le monde a gagné, ou presque..., le décryptage d'Anthony Samrani)

 

Le Médrol, pour son asthme...
Si l'Iran est sous embargo international depuis l'avènement de la République islamique de 1979, les sanctions économiques et financières, renforcées ces dernières années, ont affecté la qualité de vie de millions d'Iraniens.
Sanaz, mère au foyer de 26 ans, est sujette à d'importantes crises d'asthme qui l'empêchent de respirer et de dormir normalement. « J'ai été chez tous les médecins et spécialistes qu'il m'était possible de consulter et aucun traitement n'a été efficace. » La solution miracle fut le Médrol, un dérivé de cortisone, ramené de l'étranger par un médecin ami de la famille. « Ce médicament est introuvable en Iran, et s'il est disponible sur le marché noir, il coûte une fortune que je n'ai pas ! »

Les banques du monde ne pouvant opérer des transactions financières avec l'Iran, il était devenu quasi impossible pour les plus malades de se procurer le traitement médical adéquat. Les conséquences médicales réelles des sanctions sont pour l'instant difficiles à chiffrer, mais aujourd'hui, l'horizon semble s'éclaircir à nouveau. L'accord de Vienne signe le retour de l'Iran dans le système bancaire international, ce qui permettra au pays de normaliser ses relations commerciales avec les étrangers, dont les firmes pharmaceutiques.

 

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Les tables d'écoute de Langley ultrabranchées sur Vienne

Il est 23 heures ce mardi à Téhéran. Klaxons, musique à fond et embouteillages, les Iraniens se sont donné rendez-vous sur les artères principales de la capitale. Déterminés à faire la fête et conscients que le monde entier les regarde, ils célèbrent l'accord historique sur le nucléaire, arraché aux petites heures à Vienne entre l'Iran et les grandes puissances.
La police, sur le...

commentaires (3)

"Le cœur est un organe qui remue de lui-même." !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

14 h 48, le 15 juillet 2015

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Commentaires (3)

  • "Le cœur est un organe qui remue de lui-même." !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 48, le 15 juillet 2015

  • Accord sur un mariage de cocus , heureux de l'être dans l'attente du divorce....

    M.V.

    11 h 26, le 15 juillet 2015

  • MÊME LES DÉCULOTTAGES SONT DES VICTOIRES DIVINES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 18, le 15 juillet 2015

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