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À La Une - arabie saoudite

Saoud al-Fayçal, le visage de la diplomatie saoudienne, est mort

"Le Liban perd un allié précieux, un frère généreux et l'un des plus brillants architectes de la réconciliation nationale lors du sommet de Taëf", déplore Saad Hariri.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud el-Fayçal, le 4 mars 2013, à Riyad. Photo d'archives/AFP

Le prince Saoud al-Fayçal, qui fut le chef de la diplomatie de l'Arabie saoudite pendant 40 ans avant d'être relevé de ses fonctions en avril, est décédé, ont annoncé jeudi sa famille et une source officielle.
Selon des sources saoudiennes concordantes non confirmées dans l'immédiat par les autorités, il est décédé jeudi à l'étranger à la suite d'un malaise cardiaque.

Âgé de 75 ans, le prince Fayçal souffrait de divers problèmes de santé. Il éprouvait notamment des difficultés à marcher après avoir subi une opération du dos aux États-Unis. "Que Dieu l'accepte au paradis", a écrit son neveu, Saoud Mohammed al-Abdallah al-Fayçal, sur Twitter.

Un autre membre de sa famille, Nawaf al-Fayçal, a annoncé sa mort sur sa page Facebook.
"J'aurais bien souhaité pouvoir démentir la nouvelle de votre mort", a écrit sur Twitter le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Osama Nugali.

Seul ministre des Affaires étrangères au monde à être en poste aussi longtemps, Saoud al-Fayçal a servi quatre rois et avait incarné durant quatre décennies la politique extérieure de l'Arabie saoudite.
En avril, il avait demandé à être relevé de ses fonctions pour raisons de santé, selon le décret publié alors par l'agence officielle saoudienne SPA. Il avait été nommé conseiller et émissaire spécial du roi Salmane.
Adel al-Jubeir l'a remplacé au poste de ministre des Affaires étrangères dans le cadre d'un important remaniement opéré par le roi Salmane qui a accédé en janvier dernier au trône de la première puissance pétrolière du monde.

"Le Liban perd un allié précieux"
Nommé à la tête du ministère des Affaires étrangères en octobre 1975, sept mois après l'assassinat de son père, le roi Fayçal, par un neveu, le prince Saoud a joué un rôle de premier plan dans les efforts ayant mis fin à la guerre civile au Liban (1975-1990), notamment pour la conclusion en 1989 de l'accord de Taëf.

Quelques minutes après l'annonce de la mort du prince, l'ancien Premier ministre libanais Saad Hariri a publié un communiqué dans lequel il estime que "le Liban perd un allié précieux, un frère généreux et l'un des plus brillants architectes de la réconciliation nationale lors du sommet de Taëf".

De son côté, l'ambassade d'Allemagne à Riyad a exprimé ses condoléances et décrit le prince Saoud comme "un homme d'Etat respecté".

Ce diplomate chevronné a dirigé la politique étrangère saoudienne durant la guerre Irak-Iran (1980-1988), puis l'invasion irakienne du Koweït (1990) et la guerre du Golfe qui suivit (1991) et aboutit à la libération de l'émirat par une coalition internationale dirigée par les États-Unis et basée en Arabie saoudite. La violence confessionnelle qui a ravagé l'Irak après l'invasion de ce pays par les États-Unis en 2003 – pour laquelle Riyad avait refusé que l'armée américaine utilise le territoire saoudien – amena le prince à critiquer de plus en plus ouvertement la politique de l'administration de George W. Bush dans la région.

 

Bonnes relations avec l'Occident
Les relations saoudo-américaines avaient déjà été mises à rude épreuve par les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, dont 15 des 19 auteurs étaient Saoudiens. Mais le prince a visité fréquemment Washington et reçu régulièrement des responsables américains dans son pays. Il a aussi entretenu des rapports étroits avec de nombreux dirigeants européens.

Saoud al-Fayçal a activement contribué à la relance, en mars 2007, d'un plan de paix arabe avec Israël d'inspiration saoudienne, cinq ans après qu'il a été adopté. Le prince était cependant considéré comme un partisan de la prudence vis-à-vis d'Israël : il estimait que toute relation avec l'État hébreu est tributaire d'un règlement de ses conflits avec les Palestiniens, la Syrie et le Liban, sur la base d'un retrait des territoires arabes occupés.
Ce prince, qui troquait souvent sa longue robe traditionnelle pour d'élégants costumes durant ses missions en Occident, s'était en outre retrouvé ces dernières années sur la défensive face à l'Iran.

Né en 1940 dans la région montagneuse de Taëf, le prince Saoud a obtenu en 1964 un diplôme d'économie de l'université de Princeton (États-Unis). Il a ensuite travaillé pour la compagnie pétrolière publique Petromin, puis au ministère du Pétrole, dont il est devenu sous-secrétaire d'État en juin 1971.
Marié, le prince Saoud al-Fayçal a eu trois garçons et trois filles.

 

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Le prince Saoud al-Fayçal, qui fut le chef de la diplomatie de l'Arabie saoudite pendant 40 ans avant d'être relevé de ses fonctions en avril, est décédé, ont annoncé jeudi sa famille et une source officielle.Selon des sources saoudiennes concordantes non confirmées dans l'immédiat par les autorités, il est décédé jeudi à l'étranger à la suite d'un malaise cardiaque.
Âgé de 75...

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