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Liban - Rapt

Ricardo Geara raccompagné chez lui sain et sauf

Le petit Ricardo Geara, enlevé dans la matinée de samedi à Amchit, a été relâché hier. Il avait été séquestré à Moukaiblé, un village frontalier de Wadi Khaled.

Au centre, Ricardo est entouré de ses parents et de ses deux frères.

Le jeune garçon Ricardo Geara (6 ans), enlevé samedi dernier à Amchit devant le domicile parental, a été libéré hier après-midi par ses ravisseurs. Les circonstances de sa libération demeuraient floues hier, plusieurs heures après sa remise en liberté.
Selon des éléments de l'enquête rapportés par notre confrère au Akkar, Michel Hallak, la libération du petit Ricardo aurait eu lieu vers 16 heures, dans le jurd de Moukaiblé, à la frontière avec la Syrie. Des membres des services de renseignements des FSI se sont rendus spécialement de Beyrouth jusqu'à cette localité frontalière pour transporter le garçon, libéré par ses ravisseurs, vers le Mont-Liban et le remettre à sa famille.
On ignorait si le père de Ricardo avait accompagné les militaires dans leur périple.

Michel Hallak rapporte également que les détails de la libération du petit garçon demeurent flous et l'on ignorait si la famille avait payé ou non une rançon.
Samedi, lors d'une communication téléphonique, les ravisseurs avaient demandé la somme de 250 000 dollars, qui a vite été revue à la baisse pour atteindre les 100 000 dollars, avait rapporté la LBCI.
Certaines sources indiquent que la rançon payée s'élevait à 50 000 dollars, alors que l'Agence nationale de presse relevait qu'aucune somme n'avait été payée.
Joint au téléphone par L'Orient-Le Jour, l'oncle de Ricardo, Sélim Geara, a affirmé qu'il « ignorait si une rançon avait été payée ». « Mais selon mes informations, aucune somme d'argent n'a été sortie de la maison », a-t-il ajouté. Sélim Geara vit dans le même immeuble que son frère Imad, le père du petit Ricardo.

Toujours selon les informations de notre confrère Michel Hallak, les ravisseurs seraient au nombre de quatre, deux Libanais et deux ressortissants syriens.
Samedi, la LBCI avait rapporté selon des sources proches de l'enquête que « Ricardo aurait été enlevé en raison de conflits familiaux ». Ce que la famille avait démenti – et continue de démentir – en bloc.

Ricardo, un garçon épanoui et loquace
Dans la matinée d'hier, dans le quartier Saint-Élie, à Amchit, dans un appartement situé au rez-de-chaussée d'un immeuble toujours en construction, Sélim Geara recevait les proches et la presse.
Les parents du petit garçon qui habitent le même immeuble, au troisième étage, préféraient ne pas parler aux journalistes. Le père de Ricardo, Imad, ingénieur travaillant au Koweït, est rentré en catastrophe durant le week-end. Il a pu parler à l'un des ravisseurs ainsi qu'à son fils, qui « ne voulait pas manger » et « voulait tout simplement rentrer à la maison », comme l'avait bien indiqué le petit garçon à son papa quand son ravisseur lui avait passé le combiné du téléphone.

Ricardo a disparu samedi à 10h30. « Sa mère et sa grand-mère maternelle faisaient la vaisselle, le petit a proposé de donner des restes de nourriture aux poulets et de revenir avec un œuf tout frais », raconte Sélim Geara.
Un petit poulailler se trouve dans le parking de l'immeuble qui est habité par la famille de Ricardo et par son oncle Sélim, qui occupe avec sa femme et ses deux enfants le rez-de-chaussée. Un concierge syrien et sa famille ainsi que des ressortissantes éthiopiennes vivent également dans l'immeuble. À côté du bâtiment à moitié achevé se trouve la maison des grands-parents paternels du petit garçon.
Ricardo, qui était habillé d'un short et d'un T-shirt, samedi, avait tardé à rentrer à la maison. Sa mère lui avait laissé la porte ouverte. « Au bout de dix minutes, la grand-mère maternelle est descendue du troisième étage, s'est rendue chez les grands-parents paternels et à la maison de l'oncle Sélim pour voir si le garçon s'était attardé à parler avec ses grands-parents ou jouer avec ses deux cousins dont l'un, Marcelino, a presque son âge, et l'autre, une fillette blonde prénommée Maria, un peu plus jeune », poursuit-il.
Les cousins étaient absents pour la matinée et Ricardo introuvable. « Le petit avait bien donné les restes de nourriture aux poulets, mais il n'était pas rentré à la maison. Nous avons cherché partout, puis nous avons donné l'alerte en appelant la police », raconte M. Geara.
Le concierge, qui a été arrêté pour les besoins de l'enquête, affirme ne pas avoir vu le garçon, indiquant qu'il ne se trouvait pas dans le bâtiment au moment de la disparition.
Il semble que le petit garçon n'ait pas crié et ne se soit pas débattu. Soit il n'a pas eu le temps de le faire, soit il connaissait son ravisseur...
Chez les Geara, tout le monde reconnaît que Ricardo, qui est l'aîné d'une famille de trois enfants – ses frères Lorenzo et Cristiano sont âgés respectivement de quatre et de deux ans –, est un garçon intelligent, épanoui, sociable et volubile.

À 13h40, samedi, les ravisseurs ont appelé d'un numéro fixe portant le code du Liban-Nord. Les investisseurs ont pu le localiser, à Abboudiyé, à la frontière avec la Syrie. Plus tard, ils ont téléphoné d'un numéro syrien, demandant une rançon de 250 000 dollars. « Ce chiffre n'a pas été négocié », a souligné M. Geara, démentant certaines informations rapportées par la presse selon lesquelles la rançon demandée a été baissée à 100 000 dollars.
C'est lors de cette communication téléphonique que Imad a pu parler avec son fils qui voulait « rentrer à la maison ». « Le dernier coup de fil que les parents ont reçu des ravisseurs datait de 24 heures », affirmait en début d'après-midi M. Geara. « Maintenant, nous attendons... » a-t-il ajouté.
Sélim Geara n'a pas voulu s'avancer dans des hypothèses. « Nous laissons ce travail aux enquêteurs », a-t-il dit, indiquant en réponse à une question : « Nous avons commencé à construire l'immeuble il y a neuf ans. Jusqu'à présent, nous ne l'avons pas achevé. Si nous avions les moyens, nous l'aurions terminé depuis belle lurette. »
À la question de savoir si les ravisseurs avaient le numéro de téléphone de la famille, il a répondu :
« Ricardo connaît par cœur le numéro de téléphone de sa mère et le mien. Comme son père est en voyage, il a mémorisé – tout comme mes deux enfants – mon numéro de téléphone. »

Ricardo, son frère cadet et ses deux cousins fréquentent la même école du Rosaire à Jbeil. Il vient d'achever sa 11e, et c'est Sélim, qui est enseignant, qui conduit tous les matins et raccompagne tous les après-midi ses enfants et ses neveux de l'école. Ricardo, ses frères et ses deux cousins font aussi les mêmes activités en week-end. Les samedis d'hiver, ils suivent des activités d'éveil données à la paroisse Mar Zakhia de Amchit ; l'été, ils vont à une colonie organisée par cette même paroisse.
L'école s'est achevée il y a une dizaine de jours et la colonie devrait commencer la semaine prochaine. Ricardo sera alors parmi ses cousins et camarades.

 

Pour mémoire
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Le jeune garçon Ricardo Geara (6 ans), enlevé samedi dernier à Amchit devant le domicile parental, a été libéré hier après-midi par ses ravisseurs. Les circonstances de sa libération demeuraient floues hier, plusieurs heures après sa remise en liberté.Selon des éléments de l'enquête rapportés par notre confrère au Akkar, Michel Hallak, la libération du petit Ricardo aurait eu...

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Bonjour la jungle libanaise !!

Halim Abou Chacra

05 h 28, le 07 juillet 2015

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Commentaires (1)

  • Bonjour la jungle libanaise !!

    Halim Abou Chacra

    05 h 28, le 07 juillet 2015

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